Grandville mon amour : La critique

Date : 19 / 08 / 2011 à 00h05

Par : Christophe Dasse

Sources :

Source : Unification France

Grandville mon amour

• Éditeur : Milady Graphics
• Scénario : Bryan TALBOT
• Dessin : Bryan TALBOT
• Sortie le : 20 mai 2011
• Format : 104 pages
• ISBN : 9782811205317
• Prix : 17€

Quatrième de couverture :
Paris tremble. Le serial killer Mad Dog s est échappé le jour même de son exécution. Et il n a qu une idée en tête : se venger de son ennemi juré, l inspecteur LeBrock !
Épaulé par son ami le détective Ratzi, le fameux inspecteur de Scotland Yard va suivre la trace sanglante du tueur fanatique dans les rues sombres du Paris de la Belle Époque.

Décryptage :
C’est avec un énorme plaisir que l’on se replonge dans les aventures de l’inspecteur LeBrock de Scotland Yard. Après un premier tome étonnant et surtout très réussi, le second tome tient-il toutes ses promesses ? Premier indice : Oui !

Pour re-situer le contexte, pour ceux qui ne connaissent pas la BD, elle se déroule dans un univers parallèle ou uchronique : Napoléon a gagné la guerre, les Anglais ont passé de nombreuses années sous l’occupation Française...). Dans ce monde, les personnages sont des animaux à corps d’hommes. Le héros, l’inspecteur LeBrock, est un blaireaux et son fidèle ami le détective Ratzi, qui bien entendu un rat. La situation géopolitique est complètement différente de ce que l’on peut connaitre, très complète et très complexe et c’est ce qui donne une connotation encore plus fantastique au récit. Toute ressemblance avec des personnages ou des situations existantes ne seraient absolument pas fortuites...

Édouard Mastock dit "l’enragé" fait régner la terreur dans Paris en tuant des prostituées tandis que l’inspecteur LeBrock pleure sur son sort et celui de la pauvre Sarah qu’il n’a pas réussi à sauver. Il soigne son malheur par de fortes doses d’alcool mais il va lui falloir se remettre très vite en selle et partir à la chasse au prédateur de prostituées. La BD va se baser sur l’enquête pour retrouver Mastock mais cette enquête va révéler de plus sombres exactions au plus hauts niveaux de la chaîne du pouvoir.

La BD soulève habillement mais furtivement quelques questions comme l’abus de pouvoir en politique, la corruption au plus haut niveau du pouvoir mais aussi les exactions qui peuvent être commises en temps de guerre... C’est violent, sombre, cruel et ça reste bien dans le même trip que le précédant tome, un Sherlock Holmes sous amphétamines. Graphiquement, la BD est extrêmement riche, ça fourmille de détails partout et on s’émerveille à chaque page sur les décors et les personnages. C’est monté comme un film et pensé comme un film et parsemé de références à des personnages de BD historiques. Un soin tout particulier est porté à l’éclairage comme on peut le voir dans ces explications de l’évolution d’une vignette offerte en fin d’album.

Vous l’avez compris, c’est un véritable must, digne successeur du 1er Grandville, c’est un monde violent et glauque qui nous est décrit, sans concession où différents genres se mêlent sans complexes. Bourré d’action mais aussi de bons sentiments, de beaucoup d’humour servis par un scénario noir et palpitant.