Alice au pays des merveilles : La critique

Date : 22 / 03 / 2010 à 00h20

Titre original : Alice In Wonderland
Date de sortie : 24 mars 2010

Alice, désormais âgée de 19 ans, retourne dans le monde fantastique qu’elle a découvert quand elle était enfant. Elle y retrouve ses amis le Lapin Blanc, Bonnet Blanc et Blanc Bonnet, le Loir, la Chenille, le Chat du Cheshire et, bien entendu, le Chapelier Fou. Alice s’embarque alors dans une aventure extraordinaire où elle accomplira son destin : mettre fin au règne de terreur de la Reine Rouge.

C’est du Tim Burton du meilleur cru ! La rencontre entre l’univers de ce cinéaste à l’esthétisme subtil et dérangeant et celui de Lewis Carroll, sorti des éthers les plus sulfureux, était une évidence.

Qui mieux que le réalisateur de films aussi excentriques que BeetleJuice, Edward aux mains d’argent ou Sweeney Todd, enclin à sonder au plus profond l’âme de ses personnages, jusque dans ses méandres les plus sombres (comme il le fit avec talent pour Batman) pouvait aussi bien traduire le malaise d’une nouvelle Alice, prise au piège de ses propres démons …

Avec finesse, et d’habiles petits clins d’œil à cette filmographie étrange, il s’empare de l’œuvre de Carroll et lui imprime sa patte si personnelle, pour le plus grand plaisir du spectateur.

L’adaptation proposée ici, est une petite merveille de technique certes, mais avant tout une lecture admirablement mise au goût du jour. Peut-être un peu « crue » pour les tout petits à qui je conseillerai d’en rester au dessin animé, cette version vise un public averti, habitué à la noirceur de Tim Burton, tant à l’image que dans le ton. Tout à fait indiqué pour les ados, dans la veine des Harry Potter et autres Mondes de Narnia. Ils y retrouveront les codes et les références qui leurs sont habituellement dévolus. Quant aux adultes et « adulescents » pas tout à fait finis, c’est avec délice qu’ils partageront les doutes d’Alice, dans sa maturation. Et apprécieront je l’espère, de jongler eux-mêmes avec leurs sentiments sur des questions, dont la pertinence leur semblera tout à coup, bien plus personnelle.

La 3D qui s’invite maintenant le plus naturellement du monde dans ce genre d’entreprise, offre, et c’était la moindre des choses, une dimension nouvelle au récit, plus palpable, plus envoûtante, nous plongeant directement dans le monde onirique de la juvénile Alice. En proie aux affres bien légitimes du « sortir de l’adolescence », la jeune femme se voit ici très brutalement confrontée aux choix quasi tragiques qu’impose l’entrée dans le monde adulte. Comme il est difficile de grandir … si seulement il existait une potion magique !

Mention spéciale aux décors fabuleux et aux costumes. Les stylistes se sont lâchés. La garde de robe d’Alice est hallucinante !

Très Réussi. Voire nécessaire.

FICHE DU FILM

Durée du film : 1h49
Réalisateur : Tim Burton
Scénariste : Linda Woolverton
Acteurs Principaux : Mia Wazikowska, Johnny Depp, Anne Hathaway, Helena Bonham Carter
Directeur Photo : Darius Wolski
Musique : Danny Elfman
Décors : Robert Stromberg
Costumes : Colleen Atwood
Producteurs : Tim Burton, Joe Roth, Jennifer et Suzanne Todd avec le concours de Walt Disney et The Zanuck Company
Distributeurs : Walt Disney Pictures