Augure : La critique
AUGURE
Date de sortie : 29/11/2023
Titre original : Augure
Durée du film : 1 h 30
Réalisateur : Baloji
Scénariste : Baloji
Interprètes : Marc Zinga, Lucie Debay, Eliane Umuhire, Yves-Marina Gnahoua, Marcel Otete Kabeya
LA CRITIQUE
On n’a pas souvent l’habitude de voir un film de la République Démocratique du Congo sur grand écran. Surtout lorsqu’il s’agit d’une œuvre qui surfe avec le genre, tel que cet original Augure.
Le scénario de Baloji tourne autour d’un homme qui revient dans son pays après des années de vie en Belgique pour présenter son épouse enceinte à sa famille. Celui-ci espère renouer avec cette dernière, alors qu’il est considéré comme un pestiféré, car identifié comme un sorcier.
Le film de Baloji, dont c’est le premier long métrage, aborde très bien la place de la culture, des traditions et des croyances dans une société patriarcale où les femmes différentes ont aussi du mal à trouver une place. À travers différents personnages dont on va découvrir au fil de la natation les liens, on va se plonger au cœur d’un pays où le poids de la croyance a un impact certain sur la vie des gens.
Le long métrage joue avec la suggestion et avec l’ambiance. La très belle photographie de Joachim Philippe aide beaucoup à cette immersion très captivante dans un autre pays que le nôtre. D’autant qu’elle bénéficie d’une solide interprétation permettant d’obtenir des personnages particulièrement attachants. Et que le travail sur la couleur est vraiment remarquable.
Marc Zinga est formidable en homme essayant de se faire accepter par sa famille. Lucie Debay est très bonne dans le rôle de son épouse. Marcel Otete Kabeya est intéressant en jeune qui a été rejeté par sa famille et qui vit dans la rue. Eliane Umuhire est superbe en sœur du personnage principal qui a aussi du mal avec sa famille. Yves-Marina Gnahoua est très intéressante en femme plus âgée aussi considérée comme une sorcière.
Ces deux portraits de femmes ne sont pas sans rappeler ceux décrits par Mona Chollet dans son très bon Sorcières : La puissance invaincue des femmes montrant la manière dont des femmes différentes, ou plus âgées, peuvent être considérées comme des sorcières.
Certains passages sont particulièrement marquants et restent longtemps en mémoire. Une vraie poésie se dégage régulièrement d’un récit qui immerge le spectateur dans un autre monde et dont le traitement des images est parfois onirique.
La thématique principale de la sorcellerie permet de traiter d’une manière originale la croyance, la famille ou la solitude. Alors que la musique de Liesa Van der Aa est particulièrement agréable à écouter et renforce cette plongée dans ce récit extrêmement touchant.
Augure est un bon film puissant et poétique parlant de la différence et de la famille d’une manière très juste. Avec une histoire intelligemment développée, une réalisation proposant des plans de toute beauté et une interprétation solide, l’œuvre a de belles qualités et mérite assurément d’être découverte.
Original et singulier.
SYNOPSIS
Après 15 ans d’absence, Koffi retourne au Congo pour présenter sa femme, enceinte, à sa famille. Considéré comme un sorcier par les siens, il rencontre trois autres personnages qui, comme lui, veulent s’affranchir du poids des croyances et de leur assignation. Seule l’entraide et la réconciliation leur permettront de se détacher de la malédiction qui les touche.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Photographie : Joachim Philippe
Montage : Bertrand Conard, Bruno Tracq
Musique : Liesa Van der Aa
Costumes : Baloji, Elke Hoste
Décors : Eve Martin
Producteur : Benoit Roland pour Wrong Men Productions
Distributeur : Pan Distribution
LIENS
GALERIE PHOTOS
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