L’enlèvement : La critique

Date : 28 / 10 / 2023 à 11h00

Par : Isabelle Arnaud

Sources :

Unification

L’ENLÈVEMENT

Date de sortie : 01/11/2023
Titre original : Rapito
Durée du film : 2 h 15
Réalisateur : Marco Bellocchio
Scénaristes : Marco Bellocchio, Susanna Nicchiarelli d’après l’œuvre de Daniele Scalise
Interprètes : Enea Sala, Leonardo Maltese, Paolo Pierobon, Fausto Russo Alesi, Barbara Ronchi, Samuele Teneggi, Filippo Timi, Fabrizio Gifuni

LA CRITIQUE

L’enlèvement repose sur une histoire qui a défrayé la chronique au XIXe siècle et a eu, aussi, un impact sur les pays entourant l’Italie.

En 1951, un enfant naît dans une famille juive aisée. Mais celui-ci va être baptisé à l’insu de ses parents et, 6 ans plus tard, des représentant de l’église, avec le pape très investi dans l’affaire, va venir le chercher chez ces derniers pour l’envoyer dans un institut catholique.

Le film de Marco Bellocchio raconte chronologiquement cet événement et montre l’impact qu’il a eu. Alors qu’en cette période où le pape régnait sur l’Italie, une guerre fraternelle s’est déclenchée et a transformé l’Italie et en a fait un pays qui a évolué vers celui que l’on connaît aujourd’hui.

La religion est évidemment au centre du récit. Tout comme la famille et le pouvoir. D’autant que les événements, et les conversations forcées, même s’ils sont arrivés il y a plus d’un siècle et demi, sont toujours, malheureusement, d’actualité.

L’interprétation est très solide. Enea Sala est formidable en jeune garçon qui se retrouve arraché à sa famille. Leonardo Maltese est impeccable dans sa version adulte. Fausto Russo est remarquable en père de ce dernier essayant à tout prix de retrouver son fils. Barbara Ronchi est très bonne dans le rôle de sa mère. Et Paolo Pierobon est excellent en pape bien décidé à asseoir son autorité.

La reconstitution historique est très bien faite. Les décors de Valeria Vecellio et d’Andrea Castorina reposent sur des lieux et des bâtiments imposants. Les costumes de Sergio Ballo et de Daria Calvelli sont vraiment superbes. La photographie de Francesco Di Giacomo renforce cette impression de se plonger dans une époque où la révolution industrielle n’a pas encore changé les habitudes.

La mise en scène exploite vraiment bien cette période historique et montre un drame qui, tout en étant intimiste, a des répercussions vraiment importantes sur la société de l’époque. Certains passages sont de toute beauté et restent longtemps en mémoire. D’autant que le long métrage se déroule sur de nombreuses années et évoque aussi les bouleversements qui touchent l’Europe du XIXe siècle.

De plus, la ségrégation est montrée sans fard. Tout comme la guerre de religion intestine que mène le clergé contre ceux qui ne sont pas catholiques en Italie.

L’enlèvement est un bon film donnant l’occasion de découvrir une histoire poignante qui a eu un impact sociétal certain. L’histoire est passionnante à suivre, d’autant que la mise en scène est très belle et que les comédiens sont vraiment convaincants. Aussi, si vous voulez découvrir cet étonnant récit et voir une belle œuvre cinématographique, n’hésitez pas à vous pencher dessus.

Émouvant et fort.

SYNOPSIS

En 1858, dans le quartier juif de Bologne, les soldats du Pape font irruption chez la famille Mortara. Sur ordre du cardinal, ils sont venus prendre Edgardo, leur fils de sept ans. L’enfant aurait été baptisé en secret par sa nourrice étant bébé et la loi pontificale est indiscutable : il doit recevoir une éducation catholique. Les parents d’Edgardo, bouleversés, vont tout faire pour récupérer leur fils. Soutenus par l’opinion publique de l’Italie libérale et la communauté juive internationale, le combat des Mortara prend vite une dimension politique. Mais l’Église et le Pape refusent de rendre l’enfant, pour asseoir un pouvoir de plus en plus vacillant...

BANDE ANNONCE

FICHE TECHNIQUE

Photographie : Francesco Di Giacomo
Montage : Francesca Calvelli, Stefano Mariotti
Musique : Fabio Massimo Capogrosso
Costumes : Sergio Ballo, Daria Calvelli
Décors : Valeria Vecellio, Andrea Castorina
Producteurs : Beppe Caschetto, Simone Gattoni, Paolo Del Brocco pour Rai Cinema, IBC Movie, Kavac Film
Distributeur : Ad Vitam