The Wasteland : La critique

 Date de sortie : 06/09/2023
 Titre original : Dashte khamoush
 Durée du film : 1 h 42
 Réalisateur : Ahmad Bahrami
 Scénariste : Ahmad Bahrami
 Interprètes : Ali Bagheri, Mahdiyeh Nassaj, Farrokh Nemati, Majid Farhang, Touraj Alvand

Si le magnifique The Wastetown est sorti en salle avant, The Wasteland est le premier long métrage du réalisateur Ahmad Bahrami qui signe une première trilogie vraiment incroyable. Il faut donc espérer que le dernier opus arrive lui aussi en salle dès que le réalisateur l’aura finalisé.

Le scénario d’Ahmad Bahrami se concentre sur une briqueterie et sur les ouvriers qui y travaillent. En effet, suite à l’annonce du patron de la fermer, le spectateur va découvrir chacune des familles vivant en ces lieux.

Cette déclaration est le moment clé du long métrage. Ainsi, chaque tranche de vie commence à partir de cet instant et la séquence s’achève sur la sieste de la personne concernée avant de revenir à ce point précis pour suivre une autre personne.

La scène est donc filmée plusieurs fois d’une manière différente, ce qui permet de se focaliser sur un individu particulier et de voir comment il vit, travaille et quelles sont ses relations avec les autres et avec son patron.

Si cette figure stylistique de la boucle peut paraître redondante sur le papier, il n’en est rien grâce au brio de la mise en scène et au récit parfaitement calibré.

En effet, les personnages sont tous attachants et permettent de s’immerger profondément au cœur d’un microcosme où des individus sont contraints de cohabiter ensemble et de s’adapter les uns aux autres.

L’œuvre est un véritable témoignage du travail éprouvant fait dans les briqueteries iraniennes. On y découvre différents postes, alors que chaque employé passe de longues heures à faire des tâches répétitives. La relation avec l’employeur est aussi très bien montrée. Ce qui permet de voir certaines choses semblant inconcevables et de comprendre la manière dont les ouvriers, prisonniers d’une spirale infernale, ont vraiment peu de droits et de recours.

Le long métrage propose aussi des histoires d’amour compliquées entre un jeune couple qui voudrait s’unir, mais n’a pas le consentement de la famille de la jeune fille, et le personnage principal amoureux d’une femme qui est presque un mirage pour lui et qui est liée au patron.

On retrouve avec grand plaisir Ali Bagheri qui, après son apparition remarquable dans The Wastetown, livre une nouvelle prestation impressionnante. Il est extrêmement juste en homme ayant vécu toute sa vie au sein de la briqueterie et se retrouvant à l’interface entre les ouvriers et le patron. Il fait passer parfaitement ses émotions dans un rôle peu loquace dans lequel ses regards en disent long.

Mahdiyeh Nassaj est très bonne en belle femme devant faire un choix difficile. Farrokh Nemati est excellent en patron décidant de tout pour tout le monde. Les autres comédiens, souvent issus du théâtre, sont tous impeccables dans leurs personnages.

Ahmad Bahrami propose de nombreux plans-séquences et des longs travellings. Il utilise la briqueterie comme un personnage à part entière et fait un magnifique travail sur le son qui compte énormément dans l’ambiance du long métrage.

Le format 4/3 associé à un magnifique noir et blanc et juxtaposé à la très belle photographie de Masoud Amini Tirani rend parfaitement sur grand écran.

The Wasteland est un très bon film, particulièrement marquant et envoûtant. Son histoire véridique et touchante, sa mise en scène élaborée et son interprétation impressionnante sont à découvrir sans hésiter.

Remarquable et saisissant.

Quelque part perdue dans le désert iranien, une usine de briques est obligée de fermer face aux contraintes économiques. Les différents employés accusent très différemment le coup. Le superviseur Lotfollah joue les intermédiaires entre le patron et les ouvriers. Né et grandi sur place, il n’a jamais quitté l’enceinte de l’usine. Il va tenter d’accompagner les différents membres de la communauté – et notamment la belle Sarvar qu’il aime en secret.

 Photographie : Masoud Amini Tirani
 Montage : Sahar Yavari
 Musique : Foad Ghahremani
 Costumes : Javid Javidnia
 Décors : Saeed Bashiri
 Producteur : Saeed Bashiri
 Distributeur : Bodega Films

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