Il était une fois les séries : Les Ailes du destin
LES AILES DU DESTIN
Type : Drame
Titre Original : I’ll Fly Away
Diffusion USA : NBC (1991-1993)
1ère Diffusion France : TMC (1996)
Épisodes : 38 x 45 minutes
Créée par : J. Brand, J. Falsey
Musique : W.G. Snuffy Walden
Interprètes : Sam Waterston, Regina Taylor, Jeremy London, Ashlee Levitch, John Aaron Bennett, Kathryn Harrold, Mary Alice
Après le diagnostic de maladie mentale que l’on a posé sur sa femme, puis son placement en institut de repos, le procureur Forrest Bedford élève seul ses enfants Nathan, Francie et John, dans l’état ségrégationniste de Géorgie durant les années 50. Or, sa nouvelle gouvernante, Lilly Harper, est une jeune noire déterminée. Les complications commencent.
Œuvre d’Histoire à travers la fiction, cette série dépeint la ségrégation du sud profond, sans équivoque. Les magasins, les fontaines, les places dans les bus, sont soit réservés aux blancs, soit aux noirs, qui vivent comme maîtres et serviteurs.
L’ancienne gouvernante des Bedford représente l’ancienne garde noire, docile, proche de la Mama d’Autant en emporte le vent. La jeune Lilly, quant à elle, représente la montée de la lutte pour les droits des afro-américains afin d’obtenir la citoyenneté pleine et entière.
Et dans la ville de Bryland County, ville moyenne de Géorgie, la chose n’est pas aisée. Heureusement, le procureur Bedford est un homme loyal et juste, et bien qu’il ne remette pas en cause les lois de son état, il les applique également pour tous, en poursuivant sans discrimination, malgré la vindicte de la communauté blanche qui proteste lors d’événements judiciaires interraciaux. Les jurys, eux, constitués intégralement de blancs ne seront pas souvent du même avis.
Lilly se joindra alors aux manifestations de colère (silencieuses, puis plus virulentes), devant les yeux de son patron. Elle sait que le monde est en train de changer, et elle compte y participer. Dans l’éducation des plus jeunes enfants, elle distille ses convictions, adroitement et tendrement afin qu’ils s’aperçoivent d’eux-mêmes des différences de traitement. Le procureur Bedford, lui, est constamment tiraillé entre son attachement à ses racines sudistes et le progrès inéluctable qu’il voit poindre dans le monde qui l’entoure.
La série utilise donc des petits faits divers, des petits moments de vie pour aborder le thème névralgique de la ségrégation, non pas à grand renfort de violents affrontements, mais bien à travers une multitude de dialogues très bien écrits.
L’ensemble est parfaitement joué, surtout par le duo d’acteurs principaux.
Sam Waterston y campe un personnage assez proche de celui du substitut McCoy, qu’il incarnera dans la série New York Police Judiciaire (Law and Order), juste ensuite.
Les Ailes du destin fait partie de ces petits bijoux oubliés, comme l’autre majeure de ses auteurs, Joshua Brand et John Falsey, Hôpital St Elsewhere, surtout en France.
La série remporta 3 Emmy Award, et 2 Golden Globes pour Meilleurs acteur, récompensant le travail de Sam Waterston et de Regina Taylor.
Elle est un peu l’équivalent télévisuel des films Le Majordome (2013), Les Figures de l’ombre (2017), La couleur des sentiments (2011), et Greenbook (2018).
Un téléfilm de 90 minutes, Les jours s’en vont, je demeure (I’ll Fly Away, Then and Now), fut diffusé après la fin de la série. Celui-ci suit les réflexions de Lilly et Mr Bedford, qui se retrouve 30 ans plus tard, et échangent sur les changements de la société américaine.
BANDE ANNONCE
Les illustrations des articles sont Copyright © de leurs ayants droits. Tous droits réservés.