Scarface 1920 : La critique du jeu de gangs mafieux et des petites pépées

 Type : Deck Building / Ouvriers
 Auteurs : D. Simon, T. Serradesanferm
 Éditeur : Légion Distribution
 Illustrations : Antonio Stappaerts
 Nombre de joueurs : 1 à 4
 Âge des joueurs : 14 ans et plus
 Durée d’une partie : 90-150 minutes
 Édition Française : Oui
 Extensions : Les Éxécuteurs
 Prix constaté : Moins de 120 euros

"Vous pouvez aller loin avec un sourire. Vous pouvez aller beaucoup plus loin avec un sourire et une arme.
Al Capone

Chicago dans les années 20 rugissantes. La prohibition a rendu le commerce de l’alcool illégal et maintenant les gangs de criminels opèrent dans l’ombre pour essayer de prendre le contrôle de la ville. Le sang, l’influence, le pouvoir et l’argent forment un mélange dangereux dans les rues de la ville.

Dans Scarface 1920, vous dirigez un gang de truands qui cherche à régner sur Chicago pendant la prohibition (1920-33). Pour réussir, vous devrez régner sur chaque parcelle du territoire du gang, étendre votre trafic, mener des opérations de contrebande, corrompre les fonctionnaires de la ville et vous assurer que les flics sont de votre côté.

Chaque gang possède un ensemble distinct de capacités incarnées par son chef, et dans chaque jeu, vous pourrez choisir un chemin différent vers la victoire. Cependant, dans cette guerre de territoire, vous devrez affronter d’autres gangs rivaux qui partagent un objectif identique : développer leur empire criminel.

Mais ce n’est pas le seul défi que vous devrez relever : Eliot Ness et ses fédéraux sont aussi à vos trousses !"

 1 livret de règles
 4 aides de jeu
 250 cartes
 1 plateau de jeu
 4 plateaux de gang
 4 plateaux de malfrat
 40 marqueurs Business
 128 jetons
 78 marqueurs
 48 cubes Amélioration de gang
 50 barils d’alcool
 35 armes
 78 figurines

Chaque joueur choisit son gang, et en prend son matériel de départ : plateau, figurines, cartes, paravent...

Sur 3 manches, composées de plusieurs "réorganisations", les joueurs devront gagner le contrôle de zones de Chicago afin d’en récolter les ressources.

Un tour de jeu se compose ainsi :
 Élaborer un Plan : jouer des cartes de votre main afin d’en obtenir les points de Force et/ou d’influence.
 Effectuer des Actions : utiliser les pouvoirs des cartes déposées, envoyer des sbires sur les zones de la carte afin d’obtenir un job, un dealer, engager des associés... afin de le contrôler et toucher un pactole.
 Piocher de nouvelles cartes : pour refaire sa main.

Tout ceci se fait sous le joug d’une Piste de Crime (plus ou moins longue selon la pression d’Eliot Ness), qui déclenchera des événements.

Quand un joueur n’a plus de cartes en main, ni dans son deck, une Phase de Réorganisation se déclenche (tout récupérer et marquer les points des ressources) puis un raid des forces de l’ordre est lancé (on résout les indications de la carte alors piochée).

À la fin des 3 manches, le joueur ayant le plus d’argent caché derrière son paravent et de points de victoire calculés, remportera la partie.

La grosse boîte, lourde de son pléthorique contenu, ses belles figurines 28mm, son design soigné, donnent envie de jouer, c’est certain.

Il faut dire que le thème de la prohibition est parfaitement adapté aux jeux de contrôle, et la mécanique développée ici rend parfaitement l’ambiance Les Incorruptibles avec une tonne d’actions et de cartes qui fleurent bon la belle époque : échange de barils d’alcool, gestion de bordels et de débits de boisson louches ou luxueux, recrutements de gros bras, de tueurs à gages, de voyous des rues et de gardes du corps, spécificités du melting pot de nationalités, livraisons dangereuses, corruption des flics et des politiciens, fusillades et courses poursuite, jeux clandestins, règlement de compte sur les docks, braquages, raids du FBI...
Les actions ont donc toujours un cadre historique et ne restent pas dans une mécanique subjective.

Le mariage avec le deckbuilding (vous allez enrichir votre pioche de cartes au fur et à mesure de la partie) est aussi vraiment réussi, tout comme la pression apportée par la Piste de Crime.

Autre point important, le jeu est rendu asymétrique par les gangs sélectionnés en début de partie, renforçant la rejouabilité et les différents types d’affrontements, et rendant intéressant le jeu solo (ce qui est rare).

Pour résumer, Scarface 1920 est un excellent jeu de contrôle, profitant pleinement de sa mécanique de deckbuilding, dans un savant mélange d’ambiance et de pression.
Son contenu justifie son prix plutôt élevé pour ce style de jeu (les figurines, mais aussi les cartes, apportent beaucoup au plaisir d’une partie), et la rejouabilité (mais aussi l’envie) est grande.

L’ensemble est parfaitement équilibré et place ce nouvel objet ludique au sommet des jeux de sa gamme.

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