Le sommet des Dieux : La critique
Le Sommet des dieux est un chef d’œuvre de l’animation qui est l’adaptation d’un immense manga éponyme de Jiro Taniguchi et de Baku Yumemakura.
Le scénario de Magali Pouzol, Patrick Imbert et Jean-Charles Ostorero réussit le tour de force de résumer les 1500 pages de l’œuvre de papier. Il se concentre sur la recherche d’un journaliste japonais dans les années 80 d’un alpiniste très célèbre qui a mystérieusement disparu. Celui-ci va retracer sa carrière et essayer de comprendre pourquoi il a fait ce choix de disparaître.
Le film de Patrick Imbert est vraiment extraordinaire. Il permet de s’intéresser de près à l’alpinisme et à ses athlètes parfois peu connus. Il se penche aussi sur l’envie qui les anime de toujours aller plus haut, plus vite et dans des conditions plus extrêmes. Car le récit parle avant tout de passion, celle qui anime des personnes captivées par les montagnes et qui sont prêtes à mourir pour réaliser leur rêve d’ascension.
L’animation est de toute beauté. Les mouvements des différents personnages sont particulièrement réalistes et on se prend à retenir notre souffle quand une avalanche se déclenche ou qu’un événement dramatique arrive aux personnages.
Car en plus de cette histoire particulièrement captivante, c’est à un étonnant thriller montagnard que le spectateur se retrouve confronté. Une quête de vérité et d’exploits entraînant des hauts et des bas émotionnels qui laissent parfois en apnée et remplit les yeux d’étoiles devant la volonté inexorable du personnage principal à grimper en haut du sommet des dieux.
Quant aux décors, ils sont absolument sublimes. Ils sont d’une telle beauté, et si détaillés, qu’il est difficile parfois de croire qu’il ne s’agit que de dessins tant la montagne est captée avec une extrême attention et une précision redoutable. Certaines séquences sont exceptionnelles. La manière dont la neige joue un rôle important dans le récit, l’aspérité des falaises semblant insurmontables ou les plans larges montrant la petitesse de l’homme face aux monts s’étirant vers le ciel sont incroyables.
De plus, la minutie extrême avec laquelle le récit est raconté, et une connaissance très documentée du monde de l’alpinisme, font de cette aventure humaine un grand moment épique. D’autant que le superbe travail sur le son renforce l’immersion au cœur de ces tribulations alpines et démultiplie l’impact de la dureté des éléments naturels sur les fragiles corps humains voulant défier ces titans de rocs qu’ils gravissent.
Que ce soit au Japon, en France ou au Népal, le soin porté aux villes, aux bâtisses et aux accessoires est extrême. On se replonge dans les années 80, alors que l’Himalaya était pratiquement inaccessible et que le matériel d’alpinisme n’avait pas la qualité de celui auquel on a accès actuellement.
Si l’œuvre aurait pu être adaptée avec de véritables comédiens, l’animation lui apporte un supplément d’âme. Elle possède une poésie intrinsèque qui ne diminue jamais l’impact émotionnel que l’on prend à voir la destinée des deux personnages centraux.
La musique d’Amine Bouhafa est vraiment très bonne. Elle accompagne à merveille les pérégrinations montagnardes des protagonistes et apporte une dimension encore plus imposante à l’épopée qu’ils vivent.
Le doublage français est impeccablement trouvé. Les voix font vivre les personnages et leur offre une grande dimension humaine. Cela peut paraître troublant de ne pas entendre parler japonais, toutefois, cette production majestueuse et impressionnante vient bien de l’animation française.
Le Sommet des dieux est une œuvre incroyable, une expérience visuelle hallucinante et une immersion impeccable dans le monde passionné des alpinistes. Avec une histoire remarquablement écrite, une réalisation éblouissante, un voyage à la fois physique, émotionnel et psychique et des personnages marquants, on ne sort pas indemne d’un tel film qui marque, par son existence, une empreinte très forte dans le milieu de l’animation.
Épique et grandiose.
SYNOPSIS
A Katmandou, le reporter japonais Fukamachi croit reconnaître Habu Jôji, cet alpiniste que l’on pensait disparu depuis des années. Il semble tenir entre ses mains un appareil photo qui pourrait changer l’histoire de l’alpinisme. Et si George Mallory et Andrew Irvine étaient les premiers hommes à avoir atteint le sommet de l’Everest, le 8 juin 1924 ? Seul le petit Kodak Vest Pocket avec lequel ils devaient se photographier sur le toit du monde pourrait livrer la vérité. 70 ans plus tard, pour tenter de résoudre ce mystère, Fukamachi se lance sur les traces de Habu. Il découvre un monde de passionnés assoiffés de conquêtes impossibles et décide de l’accompagner jusqu’au voyage ultime vers le sommet des dieux.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1 h 30
Titre original : Le sommet des Dieux
Date de sortie : 29/09/2021
Réalisateur : Patrick Imbert
Scénariste : Magali Pouzol, Patrick Imbert, Jean-Charles Ostorero d’après l’œuvre de Jiro Taniguchi, Baku Yumemakura
Interprètes : Lazare Herson-Macarel, Eric Herson-Macarel, Eric Herson-Macarel
François Dunoyer, Philippe Vincent, Luc Bernard, Marc Arnaud, Jerome Keen, Damien Boisseau
Montage : Camillelvis Thery, Benjamin Massoubre
Musique : Amine Bouhafa
Décors : Bertrand Piocelle, Mikael Robert, Julia Weber
Producteur : Jean-Charles Ostorero, Didier Brunner, Damien Brunner, Stephan Roelants pour Julianne Films, Folivari, Mélusine Productions
Distributeur : Wild Bunch Distribution
LIENS
PORTFOLIO
© Le Sommet des Dieux – 2021 / Julianne Films / Folivari / Mélusine Productions / France 3 Cinéma / AuRA Cinéma
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