Moi Nojoom, 10 ans, divorcée [DVD] : La critique

Le travail des enfants revient souvent dans les médias, mais le mariage des enfants est un sujet moins abordé, et pourtant chaque année des milliers de petites filles meurent d’hémorragie lors de leur nuit de noces ou d’accouchement précoce tuant un corps trop jeune pour enfanter.

Moi Nojoom, 10 ans, divorcée est l’adaptation cinématographique du livre éponyme retraçant l’histoire vraie de Nojoud Ali dont le titre est plus qu’explicite en soi.

La jeune fille a figuré parmi les « femmes de l’année 2008 » désignées par le magazine féminin américain Glamour. En effet, cette dernière en demandant justice et obtenant un divorce historique, le premier demandé par une femme, s’est opposée à la tradition tribale de son pays, le Yémen. Car dans ce territoire, près de la moitié des filles sont mariées en dessous de l’âge légal, fixé à 15 ans, sans que personne ne dise rien.

Le film revient sur l’enfance de l’héroïne, les évènements ayant forcé sa famille d’agriculteurs à s’installer dans la ville de Sanaa, pourquoi son mariage a été arrangé et comment elle a réussi à s’enfuir pour demander le divorce.

Si le long métrage de Khadija al-Salami n’a visiblement pas eu un grand budget, il garde une immense force, ne serait-ce que par le sujet très fort qu’il traite. Et la réalisatrice sait de quoi elle parle, ayant été elle-même mariée à un très jeune âge contre son gré.

Le contraste entre la ville surpeuplée, et les magnifiques paysages yéménites brosse une vision réaliste d’un pays dans lequel les habitants des campagnes continuent de maintenir leurs traditions allant parfois à l’encontre des lois du pays.

La mise en scène n’utilise pas toujours très judicieusement les flashbacks, rendant parfois l’intrigue un peu brouillonne. Néanmoins certaines scènes ont une grande force et la plupart des personnes du casting amateur apportent une forte crédibilité aux faits qui sont montrés.

La jeune actrice Reham Mohammed est formidable. Elle apporte une véracité impressionnante à son personnage et les violences auxquelles elle est soumise sont rendues encore plus choquantes par l’âge même de son interprète.

Moi Nojoom, 10 ans, divorcée est un film à voir, ne serait-ce que pour prendre conscience d’un problème sur lequel on s’étend peu dans les médias. C’est une œuvre nécessaire à découvrir et à faire visionner montrant que la volonté humaine est immense et qu’une petite fille n’est pas toujours une victime consentante. Avec une réalisatrice entièrement dédiée à son œuvre et une jeune actrice touchante et impressionnante, ce voyage au cœur du Yémen est aussi une magnifique ode à la résilience des femmes.

Indispensable et émouvant.

Nojoom yéménite de 10ans demande à un juge de Sanaa (Yémen) de lui accorder le divorce d’un mariage horrible, après qu’elle a été mariée immédiatement pour éviter un scandale public après le viol de sa sœur.

Uniquement la bande annonce du film en VOST, c’est très léger comme bonus.

• Bandes annonces (2 minutes)

 Disponibilité : DVD
 Date de sortie : 03/05/2017
 Audio : Yéménite
 Sous-titres : Français
 Durée du film : 1 h 36

 Titre original : Ana Nojoom bent alasherah wamotalagah
 Réalisateur : Khadija al-Salami
 Scénariste : Khadija al-Salami d’après l’œuvre de Nojoud Ali
 Interprètes : Reham Mohammed, Adnan Alkhader, Sawadi Alkainai, Ibrahim Alashmori
 Montage : Alexis Lardilleux
 Producteur : Benji Films, Hoopoe Film
 Distributeur : AB Vidéo

 ALLOCINÉ
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