Coffret Richard Fleischer [Coffret / DVD / Blu-Ray] : La critique

Date : 13 / 11 / 2016 à 11h55

Sources :

Carlotta Films sort 3 chefs-d’œuvre signés Richard Fleischer : du thriller virtuose Terreur aveugle au drame social et psychologique L’Étrangleur de Rillington Place en passant par le polar seventies des Flics ne dorment pas la nuit, le cinéaste américain a touché à tous les genres avec maestria. On peut ainsi retrouver le meilleur de Richard Fleischer en 3 films culte individuellement, où alors disponibles pour la première fois dans un Coffret Collector 3 Blu-ray™ + 3 DVD en édition limitée.

Vous pouvez trouver ci-dessous les avis sur chacun des films et sur les bonus les accompagnants.

Ces derniers sont vraiment très bons et les bonus passionnants à découvrir. Il est franchement intéressant si on aime le réalisateur d’acheter le coffret contenant les trois films.

Il faut d’ailleurs souligner le formidable travail de restauration apporté sur les œuvres, donnant l’impression que ces dernières viennent d’être tournées.

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Terreur aveugle

Terreur aveugle est un film excellent qui suit une jeune femme aveugle confrontée à un tueur sans merci.

Richard Fleischer fait preuve d’une réalisation d’une redoutable efficacité et met en scène non seulement un tueur dont on ne découvre le visage que 5 minutes avant la fin du long-métrage, mais montre une personne aveugle se déplaçant en plein jour et en pleine campagne.

En effet, l’un des points de tension du film est la façon dont la caméra suit le tueur, ne montrant que ses bottes bien caractéristiques, sa gourmette en argent et une vague silhouette de dos. Dès la première séquence, on ressent un certain malaise à suivre littéralement les pas de cette personne qui bientôt va commettre l’innommable.

Le contraste est d’autant plus grand que la femme qui va se retrouver en travers de son chemin ne peut non seulement pas le voir, mais est inconsciente du danger qu’il porte en lui.

Richard Fleischer est un véritable maître de la mise en scène. Il offre quelques séquences hallucinantes dans ce grand manoir perdu dans la campagne anglaise dans lequel se déplace l’héroïne. Il n’épargne d’ailleurs pas cette dernière, la faisant atterrir dans une glaisière trempée par la pluie dans laquelle la jeune femme essaye de trouver une sortie, glissant sans cesse dans de la boue.

Il faut d’ailleurs saluer la prestation impressionnante de Mia Farrow. Cette dernière interprète non seulement une aveugle des plus convaincantes, mais insuffle à son personnage une grande volonté. Le contraste entre sa beauté juvénile et l’horreur à laquelle elle est confrontée renforce la sensation d’angoisse d’un film palpitant.

Peu connue de la filmographie du réalisateur, mais clairement inspiratrice de nombreux longs métrages à venir, l’œuvre est une vraie pépite à savourer d’autant que la réalisation est impressionnante et l’actrice principale étincelante.

Addictif et captivant.

L’Étrangleur de Rillington Place

L’Étrangleur de Rillington Place est un très bon film adapté d’une histoire vraie qui a défrayé la chronique en Angleterre dans les années 40.

En effet, un homme a tué et violé un certain nombre de femmes et a réussi à faire condamner à mort le mari de l’une d’entre elles. Son histoire a été écrite dans un livre très documenté par Ludovic Kennedy en 1961, véritable pamphlet contre la peine de mort.

C’est d’ailleurs pour cette raison que Richard Attenborough qui avait décidé de devenir réalisateur a accepté le rôle du tueur. En effet, après la polémique lancée par l’œuvre de papier à sa sortie qui a permis la réhabilitation du nom du condamné à mort Timothy Evans, le film a de nouveau remué la conscience populaire. Sorti en 1971, la peine de mort à été interdite en 1973 en Irlande du Nord alors qu’elle été déjà prohibée en Grande-Bretagne depuis 1969.

Richard Fleischer filme d’une façon incroyable cet immeuble insalubre dans lequel vivent bourreau et victimes. Avec très peu de recul dans des lieux réduits, il réussit des plans-séquences saisissants. C’est d’ailleurs cette capacité à filmer de façon naturelle dans des lieux clos qui l’avait fait repérer par Walt Disney Productions, lui permettant de tourner 20 000 lieues sous les mers en 1954.

Richard Attenborough est vraiment impressionnant dans le rôle d’un homme sympathique au premier abord, cachant le monstre en lui. Le faux crâne qu’il porte est vraiment très bien fait, rendant l’acteur quelque peu perturbant avec ce front un peu avancé.

Judy Geeson est très à l’aise dans un rôle qui lui a permis de lancer une carrière plus sérieuse après ses rôles de jolie bimbo. Quant à John Hurt, il est vraiment très bon dans la peau de cet homme un peu simplet condamné pour le meurtre de sa femme.

Le film est vraiment passionnant à découvrir et montre que la réalité peut être plus sordide que la fiction. Très bien mis en scène, avec un scénario fort bien écrit et des acteurs superbes, c’est un long métrage prenant du début à la fin qui ne laisse pas indifférent.

Glaçant et poignant.

Les Flics ne dorment pas la nuit

Les Flics ne dorment pas la nuit est un très bon film policier permettant de présenter des flics loin des histoires de policier corrompus ou des films noirs des années 60.

C’est en effet une chronique policière qui est racontée. Le long métrage adapté du roman de Joseph Wambaugh, lui-même ancien policier, montre sans concession la vie de ces centurions des temps modernes.

Entre scènes ménagères, braquage, vol, arrestations plus ou moins vives, prise d’otages, émeute, bavure, blessure, échange de feu, bagarre et mort, c’est un portrait vivace que Richard Fleischer fait de la police américaine dans un style parfois documentaire.

Le réalisateur est à l’aise dans les scènes de poursuite ou de tir, voire épique comme la séquence finale de l’émeute. Mais il met aussi parfaitement en scène des séquences plus intimistes, comme cette camaraderie qui règne au sein du département de police.

Éloigné du style de film policier tourné jusqu’au début des années 70, le long métrage montre une police à visage humain mais non dénuée de dérives préfigurant la montée des violences urbaines et des bavures policières ponctuant les faits divers américains de ces dernières années.

George C. Scott est très bon en vieux routard prenant sous son aile le jeune bleu qui devient son partenaire. Quant à Stacy Keach, il est touchant en jeune homme confronté à la vie des rues et à la délinquance. Il faut aussi signaler le rôle d’un jeune policier tenu par Erik Estrada qui deviendra célèbre par la suite dans la peau d’un… policier dans la série Chips.

L’œuvre est vraiment plaisante à découvrir d’autant qu’on s’attache aux différents policiers qu’on y découvre. Sans concession, ni complaisance, le scénario met à l’honneur les différentes interventions que la police est amenée à faire dans les rues de Los Angeles. Haletante, parfois drôle, de temps en temps poignante, cette tranche de vie d’hommes voués à la sécurité de leurs concitoyens est un bel hommage au travail de ces derniers.

Avec une mise en scène brillante, des acteurs plus que convaincant et des répliques et situations criantes de vérité, le film est vraiment plaisant à découvrir.

Véridique et émouvant.

SYNOPSIS