Utopiales 2015 : Les Expositions

Pour l’édition 2015, c’était 17 expositions que l’on pouvait découvrir lors des Utopiales. En plus des trois plus grandes, et franchement somptueuses, dédiées à Manchu, à la série B (bandes dessinées) et aux fées, c’est aussi des expositions digitales qui pouvaient être découverte. L’Insern avait de son côté une exposition dédiée à la science. Du côté des jeux vidéo, on avait 3 expositions consacrées à des jeux en présentation ainsi qu’une pour les games jam. Du côté des jeux (traditionnels et plateaux), on découvrait un jeune artiste et une exposition de costume. Quant au côté interactivité, 3 expositions (dont une que je n’ai malheureusement pas eu le temps de visiter) étaient très étonnantes. Et une dernière exposition permettait de découvrir les travaux de détenus sur une thématique de science-fiction.

C’est donc plusieurs heures qu’il fallait compter pour découvrir l’ensemble de ces expositions. Vous pouvez toutes les découvrir ci-dessous avec des portfolios exhaustifs de toutes les œuvres présentées et un petit avis accompagnant chacune d’entre elles.

« En un peu plus de vingt-cinq ans, Manchu est devenu l’un des illustrateurs les plus recherchés.
Enfant, Manchu rêvait de voyages spatiaux et de grosses machines, il réalise aujourd’hui son rêve dans chacune de ses images et a la bonté de nous embarquer avec lui. À chaque fois qu’il taille son crayon, celui-ci se transforme en lanceur Ariane et nous fait décoller pour un voyage aux confins de la science, lorsque celle-ci, flirtant avec la fiction, devient pure poésie. Comment ne pas rêver d’apesanteur et de vol stationnaire devant des œuvres comme Anti Ice ou Drift ?
Au fil des années Manchu peaufine, améliore, affine son trait et nous livre à chaque fois des images qui nous donnent envie d’avenir et de progrès technologique. Loin des vaisseaux baroques et surréalistes de ses pairs, Manchu a le sens du détail réaliste. Au lieu de l’enfermer dans une création didactique, cette exigence nous permet d’y croire. Et sa poésie nous donne envie d’y croire. En voyant ces vaisseaux magnifiques arrimés aux quais d’embarquement, on se prend à rêver d’entendre le jingle musical d’une société de transport nous priant de présenter nos billets. Alors, vous embarquez ?

Avis : Manchu est l’un de mes illustrateurs préférés. Lorsque je me promène dans les rayons des librairies et des bibliothèques, je reconnais sans jamais me tromper en un coup d’œil ses travaux. L’artiste réalise, pour les nombreuses couvertures qu’il réalise, des tableaux somptueux dont on peut découvrir quelques dizaines ci-dessous. Outre l’une des plus belles expositions des Utopiales depuis sa création, et bien que Manchu ait déjà eu dans de moindre proportion une exposition au sein de ces même Utopiales, on peut découvrir les travaux préparatoires du dessinateur qui sont incroyables de maîtrise. On peut s’amuser à se pencher de longues minutes sur n’importe quel tableau et en ressortir toujours aussi admiratif devant la foison de détail, la patte de l’artiste et la qualité intrinsèque de chacune de ses œuvres. Manchu a aussi collaboré avec la Nasa et on peut trouver certains de ses arts-books consacrés aux différentes planètes des galaxies, aux représentations de trous noirs et autres peinture plus merveilleuses les unes que les autres.

Dire que cette exposition est un coup de cœur est un euphémisme. Avec plus de 130 tableaux présentés, on ne peut que rester admiratif devant un travail d’une telle qualité.
Tout simplement parfait !

« Fondé au début des années 90 par Fred Blanchard et Olivier Vatine, le label Série B est essentiellement né du désir de redéfinir la bande dessinée de genre, au moment où émergeait la « Nouvelle Bande Dessinée ». Qu’ils soient scénaristes ou dessinateurs, cette jeune génération a insufflé un sang neuf à des univers oscillant entre la science-fiction et l’aventure romanesque. En 20 ans d’existence, le label Série B a publié 200 ouvrages et vendu 4 millions d’albums en langue française (Carmen Mc Callum, Golden City, Hauteville House ou Arcanes, Jour J ou L’Histoire Secrète). Ses séries sont traduites partout en Europe, et les possibilités offertes par l’édition numérique semblent enfin ouvrir de réelles opportunités pour le marché anglo-saxon. Qu’importe cependant, l’enjeu est d’ores et déjà de se réinventer une nouvelle fois, avec un seul objectif, fêter ses 30 ans en 2025 ! »

Avis :les amateurs de bandes dessinées se sont fait plaisir avec cette très belle exposition dédiée au label Série B. On peut y découvrir des planches originales, des couvertures de bande dessinées, des dessins en couleur et de magnifiques travaux préparatoires avec des accessoires et des éléments intégrés dans les tableaux présentés.

« Lorsque deux artistes aux fortes personnalités s’associent pour revisiter l’univers des fées, nul doute que le produit de cette union bouleverse les codes du genre. Olivier Ledroit abandonnant la frénésie de ses premiers albums des Chroniques de la Lune Noire au profit d’un travail d’orfèvre, nous assène une nouvelle fois ses uppercuts graphiques à coups de couleurs magnifiques, de détails tueurs et de collages. La poésie de ses compositions, entrevue lors d’albums tels que le superbe XOCO, jaillit une fois de plus et brise le cadre de la bande dessinée. Voir les originaux de ses planches reste une expérience unique et les Utopiales vous propose un voyage déjanté dans l’univers de ce Gustav Klimt sous acides. Ceux qui se croyaient blasés par l’univers des fées et de la fantasy trouveront ici un renouveau grâce au mélange des genres et à la virtuosité du graphisme d’Olivier Ledroit. Bienvenue dans ce voyage hallucinatoire dont on sort en souhaitant y replonger, accompagné par un Olivier Ledroit nous susurrant : "Il était une fois.." »

Avis : pour cette exposition, les amateurs de fées (pas toujours gentilles) sont aux anges. Les tableaux et planches présentées sont somptueux avec un travail et une multitude de détails impressionnants. Fées, imaginaires de fantasy, travaux préparatoires et sculptures sont formidables. Avec un immense coup de cœur pour cette sculpture sublime d’une araignée impressionnante. Vous pourrez la retrouver photographiée sous toutes ses coutures dans la galerie photo ci-dessous.

« Dans le cadre des Utopiales 2015, Damien Labrousse, en association avec Brick Ouest et Metalobil, proposent au public pendant toute la durée du festival de créer une flotte galactique d’environ 800 vaisseaux en briques LEGO®. Un projet éphémère, original et unique au monde ! Dans le cadre d’un jeu concours, chaque vaisseau est photographié. Les photographies des vaisseaux sont ensuite mises en ligne sur Facebook. Pour chaque catégorie, le constructeur du vaisseau ayant obtenu le plus de « like » se verra remettre des lots LEGO®. De plus, une exposition de créations LEGO® originales est proposée au public. De quoi donner de nombreuses idées aux futurs concepteurs ! »

Avis : une exposition de vaisseaux spatiaux créés en LEGO® à laquelle s’ajoute tous les travaux des inscrits au concours LEGO®. En effet, à la fin des Utopiales, les créateurs des plus beaux vaisseaux sont récompensés. Tous ces vaisseaux sont accrochés et l’avancée des travaux est impressionnante. Une belle exposition mouvante et dont le public est aussi le héro.

« Pour célébrer l’année internationale de la lumière, l’Inserm propose une exposition pour les 13-18 ans. Alliant santé et technologie, elle reflète les recherches innovantes de ses laboratoires utilisant la lumière pour observer, soigner ou réparer le corps humain. C’est avec Léo, adolescent curieux et plein d’ingéniosité, que vous partez à la découverte des technologies de pointe qui exploitent les multiples propriétés de la lumière. Ainsi, Léo observe les profondeurs de sa basket par microscopie biphotonique. De l’optogénétique à l’immunologie, Léo vous transporte dans cet univers aux inventions toujours plus originales qui participent à la médecine d’aujourd’hui et de demain !]
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Avis : une exposition courte mais qui résume clairement les avancés scientifiques sur la lumière. Non, ce n’est plus de la science-fiction !

« Partez en voyage dans le futur zoologique ! L’étude des animaux du passé nous renseigne sur le présent et permet d’imaginer la faune de demain. Réalisés à l’aide d’un logiciel de modélisation et basés sur des données paléontologiques, ces animaux sont une invitation à la découverte d’un avenir possible. Et si dans dix millions d’années, la Terre n’était peuplée que d’oiseaux, de seiches et de manchots géants ? Né de la rencontre entre le sculpteur Marc Boulay et le paléontologue J. Sébastien Steyer, Demain, les Animaux du Futur est un projet avant-gardiste sur le devenir de notre planète. À l’heure des grands débats sur la biodiversité en crise, ces deux auteurs proposent de se questionner sur l’évolution des plantes et des animaux. Au-delà de l’émerveillement créé par les visuels, Demain, les Animaux du Futur nous invite à réfléchir et prendre conscience de l’évolution biologique. »

Avis : une exposition qui présente quelques tableaux intéressants, d’autres plus classiques. Elle souffre quelque peu de la comparaison de la série documentaire éponyme de la BBC qui présentait des travaux beaucoup plus impressionnants.

« À la suite à l’été 2009 où les immigrés de la « Guillotière » ont été évacués par les forces de l’ordre d’un quartier de la ville de Lyon, 3 artistes ont souhaité leur donner la parole. C’est ainsi qu’est née l’installation des Hommes Debout, aujourd’hui réinventée par des habitants de différentes villes qui prêtent leur voix, partagent leurs points de vue et leurs émotions. Derrière l’exposition de 16 figurines à taille humaine, Les Hommes Debout hèlent les promeneurs et les invitent au dialogue. Jeu de flash en écho, les statues s’animent, transformant l’installation en un ballet de lumière. Le public n’est plus seulement spectateur, il se prend au jeu et répond à l’oreille de ces êtres lumineux à la répartie drôle et inattendue. Enfants comme adultes, prêtez l’oreille aux Hommes Debout puis, à votre tour, soufflez leur quelques mots à l’oreille, ils vous répondront tout en mots, en lumières et en couleurs. »

Avis : une exposition interactive agréable à visiter. Dans le noir, des figurines humaines s’illuminent, chantent et parlent. Cela créé une atmosphère particulière dans laquelle on peut se mettre à imaginer moult choses et évènements.
Après le portfolio, vous pouvez découvrir un petit film présentant ces hommes en train de chanter. Cela donne une impression à la limite de l’onirisme au cœur de cette grande salle plongée dans le noir complet.

« Façonnés par l’homme, les éléments urbains d’une ville lui donnent son identité. Ils s’approprient l’espace et font qu’une ville devient si vite reconnaissable. Sensible à « l’autre » histoire que peut raconter un paysage, la photographe transforme notre environnement habituel pour nous donner une nouvelle façon de regarder ce qui nous entoure. Déplacer ces éléments dans une autre réalité ou transformer leur environnement, apporte un sentiment de déracinement et renforce ce lien à l’homme. Cela souligne le rôle important de représentation qu’ils jouent dans leur espace et dans nos vies. Indissociable de l’être humain qui y réside, la ville, à son tour forge une certaine part de l’homme. »

Avis : une exposition agréable à découvrir avec de jolies compositions. Par contre le numérique donne un aspect parfois un peu trop froid aux œuvres présentées.

« Une exposition réalisée par les personnes détenues du Centre de Détention de Nantes dans le cadre d’ateliers de pratique menés par l’auteur-illustrateur Gilles Francescano. Ils ont livré leurs créations directement inspirées de l’Opéra de Shaya de Sylvie Lainé. Ce projet est coordonné par la Ligue de l’Enseignement des Pays de la Loire en partenariat avec les Utopiales, il est soutenu par le ministère de la culture, DRAC Pays de la Loire et le ministère de la justice, SPIP de Loire- Atlantique. Les participants aux ateliers étaient présents pour échanger sur leurs travaux. Une exposition soutenue par les éditions ActuSF »

Avis : c’est une très bonne idée que de donner de l’espace à une exposition permettant à des personnes non professionnelles de montrer leurs œuvres. C’est encore une plus bonne idée de montrer que l’art peut être pratiqué partout et par tous. Une exposition inégale, mais rafraichissante. N’hésitez pas à lire l’Opéra de Shaya de Sylvie Lainé qui est une œuvre très agréable et passionnante. Cette longue nouvelle a d’ailleurs obtenu le prix Bob Morane 2015 et le Grand Prix de l’Imaginaire 2015 (catégorie nouvelle francophone).

Avis : des images colorées et amusante présentant des tribulations étonnantes. La galerie d’image ne rend malheureusement pas hommage au travail du jeune artiste Yvan Duque. Une mauvaise exposition et de trop grands reflets dévoient une partie de l’image, mais l’ensemble était bien plaisant à découvrir sur place.

Avis : une présentation en images d’un jeu vidéo d’exploration hommage à Philip K. Dick. Coloré, psychédélique et intrigant.

Avis : présentation d’un jeu d’infiltration et d’horreur particulier dont l’ambiance pourrait déranger les âmes sensibles. Un jeu à ne pas mettre dans les mains de tout le monde, surtout des mineurs.

Avis : la présentation des personnages d’un jeu vidéo en démonstration sur le stream qui pourrait donner envie aux amateurs de shooter et de hack & slash de se procurer la version finale.

Avis : une jolie exposition de costumes dans la partie jeu de plateau avec pour chacun d’entre eux un petit panneau indiquant tissus et techniques utilisés pour les réaliser.

Avis : les games jam sont des jeux créés en quelques jours par des passionnés souvent dans le cadre de concours et sur une thématique donnée. Ces newgames en accès libres permettent de parler de sujets sensibles, voire de protester de façon ludique. L’exposition permet d’en connaître plus sur le sujet avec des panneaux clairs et détaillés.

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