Cars 2 : La critique
Date de sortie cinéma : 27 juillet 2011
Titre original : Cars 2
LE FILM
Synopsis :
Dans Cars 2, Flash McQueen, la star des circuits automobiles, et son fidèle compagnon Martin la dépanneuse reprennent la route pour de nouvelles aventures. Les voilà partis pour courir le tout premier Grand Prix Mondial, qui sacrera la voiture la plus rapide du monde ! Mais la route du championnat est pleine d’imprévus, de déviations et de surprises hilarantes, surtout lorsque Martin se retrouve entraîné dans une histoire comme il n’en arrive qu’à lui : une affaire d’espionnage international ! Ecartelé entre son désir d’assister Flash McQueen dans cette course particulièrement difficile et celui de mener à bien une mission d’espionnage top secrète, Martin se lance dans un voyage bourré d’action et une course-poursuite explosive sur les routes du Japon et de l’Europe, suivi par ses amis et regardé par le monde entier.
Sur la route, Flash et Martin trouveront de l’action, de l’humour effréné et de tous nouveaux personnages – agents secrets, redoutables méchants et adversaires décidés sur les circuits automobiles…
Ce qu’on en pense :
« J’ai grandi au coeur de la culture de l’automobile du sud de la Californie et j’ai toujours adoré les voitures. Mon père dirigeait le service des pièces détachées chez un concessionnaire Chevrolet. Cars, Quatre roues, représentait un projet très personnel. Je n’arrêtais pas de penser aux personnages, à cette petite ville, à leur affection et leur façon de se soutenir les uns les autres, à leur mode de vie. Je voulais leur faire revire une nouvelle aventure qui les emmènerait dans des lieux inconnus aux quatre coins du monde, et j’ai pensé que le film d’espionnage, qui est une autre de mes passions, fournirait le cadre idéal. J’avais très envie d’associer ces deux univers si différents, Radiator Springs, d’une part, et l’espionnage international de l’autre. Et Voilà le résultat. »
John Lasseter, réalisateur.
Admirable profession de foi, pour un projet qui malheureusement n’atteint pas le degré d’émotion qu’on aurait espéré. Si sur le plan technique le film est irréprochable, Pixar a démontré, depuis Toy Story, qu’il tenait le haut du pavé dans la discipline, il souffre d’une trop évidente propension à faire la promo du studio, qui célèbre cette année son vingt-cinquième anniversaire.
Tout cela transpire l’invitation à consommer du produit dérivé. De la charmante petite bouille des autos, dérisoire, à l’écoeurant défilé de clichés sur les différents pays traversés, en passant par le déferlement d’effets spéciaux.
Ça marchera avec les bambins, qui voudront leur cartable aux couleurs des sympathiques bolides, et aura du succès sans le moindre doute, auprès des amateurs de jeux vidéo à la pointe de la technologie … que les captures d’images vont fatalement réjouir. Mais … j’ai peur que cet opus ne déçoive les vrais cinéphiles.
Trop rapide et à la fois trop lent. Difficile d’exprimer ce qu’on ressent à vouloir intégrer le rythme de la course. Si je comprends l’intention, je n’adhère à aucun moment à ce cortège de pétarades, d’explosions qui se succèdent à la vitesse grand V, dans des décors certes magnifiques et admirablement mis en musique mais tellement conventionnels, englués dans la caricature. Ce qui se voulait peut-être, un effet comique, voire un clin d’œil, passe assez mal, en fait.
Le maniement du second degré est un art périlleux. Et quand on s’attaque à la parodie, il faut beaucoup de talent pour ne pas tomber dans le pastiche médiocre. J’ai bien perçu l’appel du pied. Lasseter adore les films de genre et on sent qu’il a apprécie les exploits de Steve MacQueen dans Le Mans. C’est un fondu des belles bagnoles et l’Aston Martin de 007 l’a envoûté quand il était gamin, je veux bien le croire…
Pour autant, le scénario est faible. Voire emprunté à d’illustres prédécesseurs, sans jamais parvenir à convaincre. Difficile de croire à l’hommage aux James Bond quand on s’aperçoit de la grosseur des ficelles. Une simple recette, efficace, pour « attirer le chaland ».
Rien de vraiment choquant. Disney, c’est une affaire qui marche !
Néanmoins, ce deuxième volet de Cars, pêche, comme bon nombre de « Numéro 2 », par absence d’imagination. Trop pressé sans doute de vouloir faire une suite à un produit qui a fait ses preuves, le studio s’est fourvoyé dans une démarche un peu trop commerciale à mon goût.
Le cahier des charges a été largement rempli. Un peu trop peut-être, c’est ça qui me dérange. Tout cela ressemble à une publicité géante, qui prépare les parents que nous sommes pour la rentrée des classes et le prochain Noël.
La version française souffre d’un manque d’enthousiasme qui m’a surprise de la part d’un tel panel de comédiens, par ailleurs très doués dans d’autres registres. Ceci explique peut-être cela. Décevant.
On se laissera volontiers faire. Ça n’est pas si désagréable. La tranche d’âge visée, des trois- sept ans, y trouvera son compte. Quant aux autres, ils esquisseront parfois un sourire …
On passera un bon moment tout de même au cours de la séance. C’est pétillant, coloré, efficace. D’autant que la moyenne (de la séance) est assurée d’entrée, à la vision du court qui précède. Les Vacances à Hawaï, présentées en exclusivité, de nos amis les jouets, sont un véritable petit bijou d’émotion et d’inventivité. (Auquel j’attribue déjà 20/20). Ce qui nous rassure sur le potentiel narratif de nos amis de chez Pixar, qui ont largement mérité leur auréole d’oscasisés, grâce à Woody, Buzz et les autres. Dommage pour Flash, Martin et leurs compagnons à quatre roues auxquels il semble plus difficile de s’attacher… Bon Anniversaire tout de même, Pixar !
LA FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1h46
Réalisateur : John Lasseter et Brad Lewis
Scénariste : Ben Queen, Dan Fogelman, Brad Lewis et John Lasseter
Voix françaises : Guillaume Canet, Gilles Lellouche, Mélanie Doutey, Lambert Wilson, Cécile de France et Jacques Villeneuve
Musique : Michael Giacchino
Décors : Nigel Phelps
Costumes : Deborah L. Scott
Producteur : Denise Ream pour Pixar Animation Studios
Distributeur : The Walt Disney Company France
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