Primadonna : La critique

 Date de sortie : 17/01/2024
 Titre original : La ragazza del futuro
 Durée du film : 1 h 37
 Réalisateur : Marta Savina
 Scénariste : Marta Savina
 Interprètes : Claudia Gusmano, Fabrizio Ferracane, Francesco Colella, Manuela Ventura, Dario Aita, Thony, Gaetano Aronica, Maziar Firouzi, Francesco Giulio Cerilli, Paolo Pierobon

Primadonna est un très bon film s’inspirant de très près de la jeune Franca Viola dont l’affaire, qui s’est déroulée en 1965, a permis, en 1981, un changement de la loi italienne, tout en faisant prendre conscience des violences faites aux femmes.

Le scénario de la réalisatrice Marta Savina se déroule dans un petit village en Sicile dans les années 60 où une jeune femme, ne voulant pas épouser son prétendant, va se faire enlever par ce dernier.

Le film de Marta Savina se base sur le mariage réparatoire, une coutume malheureusement encore utilisée dans certains pays, obligeant la victime d’un enlèvement et/ou d’un viol à se marier à son agresseur pour exempter celui-ci d’une peine judiciaire.

L’œuvre repose sur la prestation magistrale de Claudia Gusmano qui est exceptionnelle en femme intelligente et volontaire se battant pour elle et montrant que les femmes doivent avoir des droits lorsqu’elles sont aux prises de violences, notamment sexuelles. Un combat qu’elle a porté sans faillir devant la justice et les médias.

Fabrizio Ferracane est remarquable dans le rôle de son père prêt à soutenir son enfant envers et contre tous. Manuela Ventura est très bonne dans celui de sa mère. Francesco Colella est formidable en avocat ami de la famille. Et Dario Aita est impeccable en jeune homme ne se posant pas de questions quand il veut quelque chose.

Le long métrage se déroule en Sicile et les magnifiques paysages de l’île participent beaucoup à l’immersion du spectateur dans le récit. D’autant que la très belle photographie de Francesca Amitrano leur rend un bien joli hommage.

L’ambiance des années 60 est aussi très bien rendue. On comprend parfaitement ce qui se joue dans ce village où tout le monde se connaît et où aller à l’encontre des notables du lieu, affiliés à la mafia, est mal vu de tous, y compris du clergé local.

L’œuvre montre crescendo et est de plus en plus immersive. De plus, elle permet bien de comprendre le courage de la jeune femme et de sa famille de refuser ce qui leur est imposé à une période où c’est inenvisageable. Cela renforce encore plus le personnage principal, dont l’interprétation montre parfaitement la volonté et la résilience.

Primadonna est un très bon film, particulièrement passionnant à suivre et dont les origines véridiques montrent la manière dont une femme a pu changer une coutume semblant inamovible. Elle a d’ailleurs été faite Grand officier de l’Ordre du Mérite de la République italienne en 2014.

Avec cette histoire très bien écrite, une réalisation d’une grande justesse et une interprétation sans faille, ce long métrage est vraiment important à découvrir.

Captivant et touchant.

Sicile, 1965. Lia a grandi dans un village rural. Elle est belle, têtue et sait ce qu’elle veut. Lorenzo, fils d’un patron local, tente de la séduire. Lorsqu’elle le rejette, fou de rage, il décide de la prendre de force. Au lieu d’accepter un mariage forcé, Lia le traîne au tribunal. Cet acte va pulvériser les habitudes sociales de son époque et va ouvrir la voie au combat pour les droits des femmes.

 Photographie : Francesca Amitrano
 Montage : Paola Freddi
 Musique : Yakamoto Kotzuga
 Costumes : Francesca Rodi
 Décors : Rachele Meliadò
 Producteurs : Virginia Valsecchi, Moreno Zani, Malcom Pagani pour Medset Film
 Distributeur : Destiny Films

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