L’Innocence : La critique

Date : 21 / 12 / 2023 à 11h00

Par : Isabelle Arnaud

Sources :

Unification

L’INNOCENCE

Date de sortie : 27/12/2023
Titre original : Kaibutsu
Durée du film : 2 h 06
Réalisateur : Hirokazu Kore-eda
Scénariste : Yuji Sakamoto
Interprètes : Sakura Andô, Eita Nagayama, Soya Kurokawa, Hinata Hiiragi, Mitsuki Takahata, Akihiro Kakuta, Shido Nakamura, Yuko Tanaka

LA CRITIQUE

C’est devant un nouveau bijou du réalisateur Hirokazu Kore-eda que l’on se trouve avec ce merveilleux L’Innocence qui est particulièrement passionnant à suivre.

Le scénario de Yuji Sakamoto tourne autour d’une mère pensant que son fils est harcelé par l’un de ses professeurs. Le spectateur va alors découvrir ce qu’il en est en suivant progressivement le point de vue de cette dernière, celui du professeur et enfin celui de l’enfant.

Le film de Hirokazu Kore-eda est d’une très grande puissance. Il insère des indices subtils tout au long de la narration et joue avec les émotions du spectateur en offrant de nombreux rebondissements et des séquences permettant d’en éclairer d’autres et de leur apporter une nouvelle lecture.

En effet, l’œuvre est pratiquement un thriller et le changement de point de vue en fonction des protagonistes donne l’occasion de découvrir le fin mot de l’histoire. Car la société japonaise a aussi beaucoup de non-dits que l’on découvre progressivement. Alors que l’histoire est universelle en soi et parle de famille, de travail, d’adolescence, de harcèlement, de mal-être et d’amour.

Sakura Andô est magnifique en veuve voulant le meilleur pour son fils. Celui-ci est remarquablement interprété par le jeune Soya Kurokawa qui crève littéralement l’écran. Hinata Hiiragi est excellent dans le rôle de son meilleur ami. Alors qu’Eita Nagayama est formidable en professeur investi.

L’œuvre est d’une grande subtilité et lorsque l’on comprend progressivement ce qu’elle veut vraiment conter, on ne peut être que bouleversé par la brillante mise en scène proposée.

La très belle photographie de Ryuto Kondo participe beaucoup au plaisir que l’on a de découvrir ce récit brillant. D’autant qu’il se déroule aussi en pleine nature, ce qui offre quelques séquences particulièrement marquantes.

Les amateurs de Hirokazu Kore-eda découvriront donc avec plaisir sa dernière création et verrons la manière dont il continue de parler de la famille en proposant un nouveau long métrage de toute beauté évoquant un sujet qu’il n’avait pas encore traité.

L’Innocence est un film remarquable qui ne peut laisser indifférent et qui possède aussi bien beaucoup de suspense qu’une qualité émotionnelle très forte. Avec son histoire d’une grande subtilité, sa réalisation merveilleuse et son interprétation remarquable, il ne faut vraiment pas passer à côté de ce petit bijou d’une grande délicatesse.

Humain et puissant.

SYNOPSIS

Le comportement du jeune Minato est de plus en plus préoccupant. Sa mère, qui l’élève seule depuis la mort de son époux, décide de confronter l’équipe éducative de l’école de son fils. Tout semble désigner le professeur de Minato comme responsable des problèmes rencontrés par le jeune garçon. Mais au fur et à mesure que l’histoire se déroule à travers les yeux de la mère, du professeur et de l’enfant, la vérité se révèle bien plus complexe et nuancée que ce que chacun avait anticipé au départ...

BANDE ANNONCE

FICHE TECHNIQUE

Photographie : Ryuto Kondo
Montage : Hirokazu Kore-eda
Musique : Ryuichi Sakamoto
Costumes : Kazuko Kurosawa
Décors : Keiko Mitsumatsu
Producteurs : Genki Kawamura, Kenji Yamada, Ryo Otaki, Tatsumi Yoda, Megumi Banse, Hijiri Taguchi pour Toho, Fuji Television, Aoi Pro Inc, Gaga Corporation, Bun-Buku
Distributeur : Le Pacte