Il était une fois les séries : Les années coup de cœur

Date : 23 / 08 / 2023 à 08h00

Par : Olivier T.

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Unification

LES ANNÉES COUP DE CŒUR

Type : Comédie
Titre Original : The Wonder Years
Diffusion USA : Chaîne (1988-1993)
1ère Diffusion France : M6 (1989)
Épisodes : 115 x 25 minutes
Créée par : N. Marlens, C. Black
Producteur Exécutif : B. Brush
Chanson générique : With a Little Help from My Friends par Joe Cocker
Interprètes : Fred Savage, Alley Mills, Dan Lauria, Jason Hervey, Olivia d’Abo, Josh Saviano, Danica McKellar

Cette série, c’est d’abord un générique inoubliable, une chanson de Lennon et McCartney, With a Little Help from my Friends interprétée par Joe Cocker, illustré par des extraits de films familiaux des personnages.

L’adulte Kevin raconte, en voix off, son enfance au collège, entre 1968 et 1973 (période charnière aux USA, comme partout dans le monde, avec la guerre du Vietnam, l’affaire du Watergate, le flower power…), à coup d’anecdotes personnelles liées au monde qui l’entourait.

L’homme qu’il est aujourd’hui ne pose pas de regard trop nostalgique sur cette période, il la couve avec émotion de sa bienveillance, et la part d’une pointe de dérision.

Ces moments (parfois difficiles) qu’il a vécus (humiliation du nouveau au collège, premières amourettes, enterrement d’un grand parent, départ de la maison de sa sœur aînée…) ont constitué ce qu’il est aujourd’hui.

À l’époque, il ne comprenait pas grand-chose à ce qui l’entourait, voyant son entourage évoluer, lui ne semblait pas grandir, créant un décalage.

Une scène culte, qui explique cela, est la parodie de Star Trek, où Kevin, en Capitaine Kirk, découvre une race alien (les filles), avec « des jupes très courtes » et n’arrive pas à communiquer, ni même à comprendre ce qu’elles veulent, drapées dans une attitude hautaine. Dès qu’elles en ont assez, elles peuvent appuyer sur un simple bouton, qui rend chaos de douleur tous les garçons à proximité (quel fantastique résumé de la relation fille-garçon). Heureusement, il est secondé par Paul (grimé en Spock).

Paul, (son ami binoclard, souvent affublé d’habits un peu ridicules, mais si fidèle), et son amour de toujours, la petite Winnie, qui deviendra grande, seront, avec sa famille, ses repaires (avec des hauts et des bas, surtout avec son grand frère et son père, comme il est de coutume).

Les trois acteurs Fred Savage (Kevin), Josh Saviano (Paul) et Danica McKellar (Winnie) sont fabuleux, bien qu’ils ne se soient jamais vraiment détaché de ces rôles très fort par la suite (ils ont bien fait des apparitions dans d’autres séries, mais sont surtout devenus qui réalisateur, qui producteur, qui avocat).

La série est incroyablement bien écrite, et n’est pas une teen-serie, elle s’adresse avant tout aux adultes que nous sommes devenus, qui ont compris, depuis lors, l’évolution du monde, de leur monde.

Elle évoque, beaucoup mieux qu’aucune autre, le temps qui passe, et la vie en général, avec psychologie, à travers anecdotes, visiblement autobiographiques, mais en fait universelles.

Notez qu’une série spin-off est en cours de diffusion sur Disney+, en transposant l’histoire, à la même époque, mais vue par un enfant noir.

Si caster une actrice noire pour jouer la reine des nains dans l’Anneau de Pouvoir, ou vouloir faire de même avec James Bond est du dernier ridicule, là, cela marche parfaitement.

En effet, surtout à cette période, la vie d’un enfant noir n’est pas du tout la même que celui d’un garçon blanc. La vision des mêmes événements s’en trouve radicalement opposés.

En fait, et c’est cela qui est très intéressant quand on visionne les deux séries, on s’aperçoit que si les interprétations des événements historiques sont perçus différemment (l’ombre de la ségrégation et l’assassinat de Martin Luther King, courent le long du premier épisode et la suite de la série), les événements personnels, eux, restent similaire (la partie de pêche ou de base-ball par exemple). Ces deux séries sont donc parallèles, plus que dérivées, ce qui est un exercice scénaristique très intéressant (il y a même une passerelle entre les deux lorsqu’elles évoquent brièvement la mort du frère de Winnie).