American Gods : Review 2.04 The Greatest Story Ever Told
La plus grande histoire jamais racontée n’est pas celle racontée dans l’introduction de cet épisode. Et pourtant, cela aurait pu être le cas, tant cette histoire faussement détachée du reste de l’intrigue est épatante. Le dénouement de ce qui s’apparente à un véritable court-métrage est époustouflant et fait intelligemment écho à la funeste destinée d’un Dieu en fin d’épisode.
Avec un tel début d’épisode, on se dit qu’on va forcément passer un bon moment et c’est effectivement le cas. La préparation de la guerre entre les Nouveaux et les Anciens Dieux continue, obligeant Mr Monde et Odin à placer savamment leurs pions. Tous les deux ont dans cet épisode un but : rallier le Dieu Argent dans leur camp. Mais avant de rencontre ce dernier, Odin va devoir encore une fois gérer les doutes de Shadow qui ne comprend toujours pas ce qu’il fait au milieu de ce conflit divin. De son côté, Mr Monde, à qui Crispin Glover donne un jeu de plus en plus proche de l’agent Smith de Matrix, en veut au Technical Boy qui n’a pas pu empêcher la mort d’Argos. Il décide néanmoins de lui laisser une nouvelle chance de se rattraper en effectuant une nouvelle mission. Le jeune Dieu va se retrouver confronter à une personne-clef de son passé pour le meilleur... Ou peut-être pour le pire !
Avec son rythme languissant, cet épisode choral multiplie les moments d’intimité avec les différents protagonistes. Si Shadow Moon, toujours aussi perdu, reste au centre de l’histoire, les Dieux égyptiens qui lui servent d’hôtes vont lui voler la vedette le temps de plusieurs scènes très réussies. Anansi nous offre notamment un monologue puissant sur la condition de l’Homme noir qui redonne à American Gods une dimension politique qu’on avait un peu oubliée dans cette deuxième saison. Pas sûr que ceux que Donald Trump n’a jamais réussi à désigner comme responsables, lors du drame de Charlottesville apprécient ! De même, lors d’une rencontre impromptue avec la petite-fille d’une défunte dans une chapelle, Bilkis va aller dans le sens de la colère d’Anansi en nous rappelant pourquoi Jésus a, aujourd’hui encore, un nombre aussi important de fidèles. J’ai personnellement hâte de voir les conséquences de cette prise de position sur la Grande Guerre en cours.
On retrouve dans cet épisode une bonne partie de ce qui faisait le charme de la première saison. Ce n’est pas pour autant une régression, bien au contraire, car on prend en effet un plaisir fou à visionner une recette qui a fait ses preuves. Cette nouvelle saison tente donc d’avancer en tentant des choses (ce qui n’a pas vraiment fonctionné avec le deuxième épisode), mais n’hésite pas à se reposer sur ses fondamentaux : celui de nous bousculer et d’ouvrir notre regard sur le monde qui nous entoure.
Avec son rythme volontairement alangui, les scénaristes d’American Gods savent dans quelle direction ils veulent aller et n’hésitent pas à remplir l’intrigue de multiples circonvolutions inédites au roman de Neil Gaiman pour illustrer toute la complexité des protagonistes. Qu’ils continuent, si c’est fait aussi brillamment que dans cet épisode !
Intitulé The Ways of the Dead, le prochain segment ne pouvait pas choisir de meilleur titre pour nous donner follement envie de découvrir la suite !
EPISODE
Episode : 2.04
Titre : The Greatest Story Ever Told
Date de première diffusion : 01/04/2019 (Amazon Prime Video)
Réalisateur : Stacie Passon
Scénaristes : Peter Calloway & Aditi Brennan Kapil
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