The Revenant : La critique

Date : 21 / 02 / 2016 à 14h07
Sources :

Unification


Après le grand succès public et critique de Birdman qui aura remporté quatre oscars dans les catégories les plus prestigieuses (Meilleur scénario original, Meilleure photographie, Meilleur réalisateur et surtout Meilleur film), il va sans dire que le nouveau film de Alejandro González Iñárritu était très attendu, d’autant plus que la méga-star Leonardo DiCaprio, toujours en quête de l’Oscar du meilleur acteur allait avoir le rôle principal.

Le tournage, qui aura connu de nombreuses péripéties, a défrayé la chronique avec des anecdotes ou rumeurs plus ou moins fantaisistes, la plus farfelue étant celle racontant que DiCaprio aurait été violé par un ours. Plus factuellement, alors que le budget prévu au départ était de 95 millions de dollars il aura au final dépassé les 135 millions de dollars. La faute au perfectionnisme revendiqué d’Iñárritu qui tenait à tourner uniquement dans l’ordre chronologique avec pour seule lumière celle du jour, ce qui a réduit considérablement la durée de tournage journalière possible. Il y a aussi eu la météo, épouvantable, avec des températures qui descendaient parfois jusqu’à -40 degrés, et le réchauffement climatique qui a fait fondre la neige alors que la scène finale n’avait pas encore était tournée (elle ne sera filmée que quelques mois plus tard en Argentine). Il y a aussi la scène d’introduction du film, une bataille dont le tournage a lui seul a duré plus de deux semaines et qui a impliqué plus de 200 figurants au lieu de 30 à l’origine.

Alors, est ce que le travail dantesque effectué par la production est visible à l’écran ? Oui, indéniablement. les images sont absolument incroyables et les scènes d’action sont à couper le souffle. La bataille à laquelle on assiste lors de la scène d’introduction restera dans toutes les mémoires avec ses plans-séquences qui la rendent extraordinaire de réalisme. La photographie du très grand Emmanuel Lubezki (Gravity, Les Fils de l’Homme, Sleepy Hollow) est comme d’habitude extrêmement léchée et renforce la beauté stupéfiante des paysages.

La direction d’acteurs est phénoménal avec un casting au diapason. Il est difficile d’imaginer que Leonardo DiCaprio ne remporte pas enfin l’Oscar du meilleur rôle pour sa prestation. On le sent complètement investi dans des scènes très difficiles à jouer. Le rôle qu’il interprète semble manifestement avoir été choisi pour avoir un Oscar, mais cela ne suffit pas à remettre en question son immense talent. Tom Hardy est lui aussi très bon dans le rôle du méchant. C’est sans aucun doute l’une de ses meilleures prestations, loin devant le cabotinage dont il faisait parfois preuve dans Legend.

Par rapport à l’évolution de la filmographie d’Iñárritu, on est dans la continuité de la mutation qu’il a amorcée dans Birdman avec l’utilisation de plans-séquences ambitieux et de cadrages ultra-léchés. On retrouve aussi ce côté cosmique et contemplatif qui ne fera pas l’unanimité. En effet, tous les songes du personnage interprété par DiCaprio ou l’observation de la beauté infinie du ciel et des paysages pourront paraître parfois un peu superflus et laisser songeur. Depuis ses débuts, le réalisateur mexicain aura grandement fait évoluer son cinéma à la fois visuellement et thématiquement. On est loin du réalisme quasi documentaire et de l’âpreté des destinées qui s’entrecroisaient dans ses premiers films Amours Chiennes et 21 Grammes. Certes, l’évolution du cinéaste mexicain est remarquable, mais le côté super-héros du personnage principal de The Revenant pourra agacer malgré l’étiquette « histoire tirée de faits réels » revendiquée par le film. Il manque à The Revenant la subtilité et la fragilité de ses premiers film qui rendaient l’émotion beaucoup plus palpable.

The Revenant reste néanmoins un blockbuster assez unique, un spectacle grandiose à apprécier idéalement sur grand écran. Néanmoins, les nostalgiques des premiers films d’Iñárritu pourront être frustrés que la forme brillante prennent autant le dessus sur les émotions.

AN

The revenant est un très beau film inspiré de faits réel, inspiré en effet car peu vraisemblable dans son traitement.

Car c’est l’un des deux point négatifs que je reproche au film, ce manque de crédibilité qui dès l’attaque de l’ours, remarquablement bien faite, devient difficile à croire. En effet, un trappeur a survécu à un abandon dans la nature sauvage après une attaque d’ours et a réussi à regagner seul sa base, ce qui est en effet remarquable. Mais le choix du scénario, et de la réalisation, d’envoyer moult obstacles tous létaux pour un homme normal m’a fait complètement décrocher rapidement. Je me suis d’ailleurs demandé s’il ne s’agissait pas d’un film de zombi ou de fantôme (parce que vu ce que subit le personnage dans le film, il est mort de nombreuses fois) ou de super-héros (il est immortel ou bénéficie d’une super régénération).
Aussi plutôt que de prendre le film comme une histoire vraie, il faut aller le voir comme une belle fiction romancée pour ne pas être déçu et ne surtout pas s’attarder sur la vraisemblance biologique et physiologique de l’état du trappeur.

Toutefois le film est vraiment très beau. La forêt et la nature sont filmées d’une façon absolument remarquable et la photographie est très impressionnante.

La maîtrise de la caméra d’Alejandro González Iñárritu est d’ailleurs éblouissante. La scène d’ouverture est superbe et celle de l’attaque des indiens, un immense moment de cinéma. C’est tout à fait compréhensible que le réalisateur soit cité aux Oscars après avoir remporté le Golden Globes pour ce film.

L’histoire laisse la part belle aux hommes, tout en se faisant critique du traitement des indiens et de l’avidité de certaines personnes. Les massacres passés ou présents ponctuent le scénario et l’onirisme de certain passages, notamment liés aux réminiscences du trappeur délirant, sont soit d’une grande beauté et délicatesse, soit d’une horreur ineffable. Mais le surajout de moments épiques nuit parfois au film, les deus ex machina se faisant un peu trop présents.

Les acteurs sont eux aussi très bons. Méchants, gentils, français, américains, indiens, le casting a été très bien choisi et on n’a aucun mal à détester Tom Hardy.

Leonardo DiCaprio livre une très bonne prestation qui lui vaudra sans doute enfin son premier Oscar. Mais il faut avouer que perdu dans la nature, il se fait parfois balloter sans que son jeu d’acteur puisse vraiment s’exprimer.

Si le film à une grande puissance, ma deuxième critique négative porte sur la durée de l’œuvre. En effet, c’est long, très long et je me suis rapidement beaucoup ennuyée, d’autant que la fin met une heure pour arriver à son terme sans que l’histoire avance beaucoup. Certes, on peut répliquer que le contemplatif se suffit à lui-même, et j’avoue apprécier certains longs films contemplatifs, mais là la fin n’en finit pas d’arriver.

The revenant est très beau, magnifiquement réalisé et formidablement interprété. Si on évite de se poser trop de questions, on adhère les yeux fermés à cette tribulation épique polaire au cœur d’une nature sauvage sublimée par une photographie de toute beauté.

Nul doute que beaucoup apprécieront malgré sa longueur.

IA

SYNOPSIS

Dans une Amérique profondément sauvage, Hugh Glass, un trappeur, est attaqué par un ours et grièvement blessé. Abandonné par ses équipiers, il est laissé pour mort. Mais Glass refuse de mourir. Seul, armé de sa volonté et porté par l’amour qu’il voue à sa femme et à leur fils, Glass entreprend un voyage de plus de 300 km dans un environnement hostile, sur la piste de l’homme qui l’a trahi. Sa soif de vengeance va se transformer en une lutte héroïque pour braver tous les obstacles, revenir chez lui et trouver la rédemption.

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 2 h 36
- Titre original : The Revenant
- Date de sortie : 24/02/2016
- Réalisateur : Alejandro González Iñárritu
- Scénariste : Mark L. Smith, Alejandro González Iñárritu D’après l’œuvre de Michael Punke
- Interprètes : Leonardo DiCaprio, Tom Hardy, Domhnall Gleeson, Will Poulter, Paul Anderson, Kristoffer Joner, Brendan Fletcher, Lukas Haas
- Photographie : Emmanuel Lubezki
- Montage : Stephen Mirrione
- Musique : Ryuichi Sakamoto, Carsten Nicolai
- Costumes : Jacqueline West
- Décors : Hamish Purdy
- Producteur : Keith Redmon, Steve Golin, David Kanter, Alejandro González Iñárritu, Arnon Milchan, James W. Skotchdopole, Megan Ellison, Mary Parent pour Anonymous Content, New Regency Pictures, RatPac Entertainment
- Distributeur : Twentieth Century Fox France

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO

The Revenant



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