Utopiales 2015 : Le jeudi 29 octobre

Date : 30 / 10 / 2015 à 11h23
Sources :

Unification


Jeudi 29 octobre : après un an d’attente, c’est enfin la première journée des 16ème Utopiales

Cette première journée commence fort avec une conférence de l’astrophysicien Roland Lehoucq président des Utopiales sur la vraisemblance scientifique dans Interstellar (article à venir sur le site).

Puis c’est un enchaînement de tables rondes, rencontres et projections.

Courts métrages session 1 :

  • Avant d’Arthur Tabuteau France, 2015, 13’ Dans un monde réduit en cendres par une guerre sans merci entre les hommes et les machines, un petit garçon essaie tant bien que mal de survivre.
    Avis : un court métrage post-apocalypse très sympathique et d’une belle poésie avec un jeune acteur très convainquant.
  • Becoming One de Tom Haig Royaume-Uni, 2015, 3’ Une animation graphique explorant le rapport entre connectivité et individualité.
    Avis : 3 minutes pour exposer une idée qui fait réfléchir sur l’essence de l’individualité. Réussi.
  • The Looking Planet d’Eric Anderson États-Unis, 2014, 16’38 Durant la construction de l’univers, un membre des « ingénieurs du cosmos » décide de briser les lois fondamentales au nom de la liberté d’expression.
    Avis : mon premier coup de cœur. Une merveilleuse histoire d’extraterrestres, de planètes et d’évolution de la vie. Imaginatif, coloré, drôle et poétique : un formidable court métrage à voir sans hésiter.
  • 100001 de Fabio Palmieri Italie, 2014, 11’33 L’ascenseur s’emballe et on fait moins le malin arrivé au 100001ème étage.
    Avis : une transposition de Babel ? Une réflexion sur l’orgueil ? Le travail sur la lumière est très beau, mais le court est fatiguant et casse parfois les oreilles. Un scénario plus travaillé aurait pu en faire quelque chose de très intéressant.
  • Deep Space de Bruno Tondeur Belgique, 2014, 7’ Brandon se voit confier sa première mission intergalactique : trouver une espèce intelligente.
    Avis : simple mais très drôle avec plein de créatures qui sortent de l’ordinaire et une superbe musique qui donne la pèche.
  • Dark was the Night de Sam McMullen Royaume-Uni, 2015, 18’ Vik et son père errent à bord d’un vaisseau spatial endommagé, séparés l’un de l’autre par un mur de verre. La jeune fille commence à capter des sons étranges.
    Avis : une magnifique allégorie de l’accident. Un court métrage très beau et tendre, mâtiné de poésie et d’une fin surprenante.
  • Juliet de Marc-Henri Boulier France, 2015, 11’24 Dans un futur proche, la société SEED lance Juliet, la première génération d’êtres synthétiques de compagnie.
    Avis : mon autre coup de cœur. Un robot sextoys. Cela a déjà été fait en court métrage, mais la réalisation est impeccable, le cheminement narratif sans failles et la chute bien trouvée. Très drôle et si on prend le temps d’y réfléchir, effrayant sur l’une des potentialités de l’avenir de l’humanité.

The Empire of Corpses : de Ryôtarô Makihara, Japon, 2015, 120’
Londres, fin du 19ème siècle : une nouvelle technologie permet de redonner vie à des cadavres humains et, par l’intégration d’âmes factices, de les exploiter comme une main d’œuvre gratuite et corvéable. John Watson, étudiant en médecine, est mandaté par les services secrets britanniques pour rechercher les écrits légendaires du docteur Victor Frankenstein dans lesquels est dévoilé le procédé qui a permis la naissance de « la Créature », le seul cadavre doté de la parole et du libre-arbitre.

Avis : un dessin animé qui m’a beaucoup plu. De l’action et de l’énergie à revendre. Quelques séquences d’un onirisme poignant, une nouvelle façon de voir, et d’utiliser les morts. Ajoutez à cela des références multiples à des personnages de fiction ou réel et vous obtenez une œuvre qui repose sur un univers d’une grande beauté. Mais le scénario trop touffu et la multitude d’idées qui n’ont pas le temps d’être complètement développées donne envie de voir une série télévisée reprenant l’histoire afin de l’exploiter au mieux.
Attention, si vous avez la chance de le voir, restez bien jusqu’à la fin du générique !

Ghost in the Shell The Movie : de Kazuchika Kise et Kazuya Nomura Japon, 2015, 100’
Mars 2029 : le premier ministre est assassiné et parmi les victimes collatérales se trouve également l’ancien supérieur hiérarchique de Motoko Kusanagi. Après avoir rassemblé autour d’elle Batō, Togusa et d’autres membres, Kusanagi se lance dans une investigation.

Avis : Ghost in the Shell est une franchise qui, depuis le manga commencé en 1989 de Masamune Shirow, n’a jamais cessé quelque soit le support d’exploitation, livres, films, OAV, séries télévisées, d’être d’une grande qualité et d’une recherche scénaristique poussée au paroxysme. Ghost in the Shell The Movie ne faillit pas à la réputation de la licence en proposant des séquences d’actions débridées, des réflexions métaphasiques et un scénario à tiroir mêlant politique, économie et individus. Un film qui revient sur une des enquêtes de l’équipe du major Kusanagi avant qu’elle ne travaille pour la section 9. Comme tous les Ghost in the Shell, l’endormissement est à proscrire sous peine de ne plus rien comprendre.
Toujours est-il que c’est un plaisir de retrouver sur grand écran le major Kusanagi d’autant que l’animation - à l’exception de certains passages en 3D moins bien travaillés et ne s’intégrant pas complètement dans le visuel de certaines séquences - est magnifique, la musique toujours aussi envoûtante et les personnages avec des présences incroyables.

Rencontre avec Manchu, l’artiste qui ne sort jamais sans sa règle à calcul :
« Né en 1956, Manchu se passionne très jeune pour le dessin, la conquête spatiale et la science-fiction. Après un détour par le dessin animé (Ulysse 31), il devient vite l’illustrateur des plus grandes collections de science-fiction. Manchu s’impose également comme une référence dans la BD avec des couvertures pour le label Série B chez Delcourt. Digne successeur de Chris Foss, Manchu ajoute à ses talents d’illustrateur (il a décroché le Grand Prix de l’Imaginaire en 2001) un souci de réalisme permanent. Si ses univers graphiques offrent un tremplin pour le rêve, ils sont toujours nourris par la science. »

Avis : C’est une belle rencontre que celle de Manchu, un homme dont la parole se fait rare dans des tables rondes. Ponctuée d’anecdotes et d’histoires passionnantes, en voici la synthèse ci-dessous.
Manchu a été nommé ainsi à cause de ses études pendant lesquelles on l’avait surnommé ainsi. C’est un hommage au personnage éponyme de Fu Manchu.
Il commence ses journées de travail à 10h00 avant de les finir à 17h00 avec petite pause à midi. Il créé ses œuvres en musique ou en silence selon humeur du jour.
Pour un tableau de 50x65 cm qui correspond à ce qu’il rend pour une couverture de livre poche, il lui faut environ une semaine de travail.
Il a commencé à travailler sur des couvertures de livre dès 1984-85.
Il fait toujours son travail à l’acrylique en utilisant pinceau et brosse, mais serait intéressé par l’utilisation d’une palette graphique, notamment pour faire de la recherche. Il travaille déjà avec un logiciel 3D pour étudier les ombres de ses œuvres afin de les reproduire dans ses tableaux.
S’il travaille avec de la peinture acrylique, c’est pour aller vite. En effet, certaines couleurs de la peinture à huiles mettent jusqu’à 3 semaines pour sécher.

Blade Runner : (Copie neuve) de Ridley Scott États-Unis, 1982, 117’
Los Angeles, 2019. Après avoir massacré un équipage et pris le contrôle d’un vaisseau, un groupe de « répliquants », des androïdes que rien ne peut distinguer de l’être humain, est déclaré hors la loi. Quatre d’entre eux parviennent cependant à s’échapper et à s’introduire dans Los Angeles. Un agent d’une unité spéciale, un bladerunner, est chargé de les éliminer.

Avis : voir ce grand classique de la science-fiction sur grand écran est toujours un bonheur. D’autant que malgré les années qui passent, le visuel du film reste globalement toujours aussi époustouflant. Et puis cette histoire de Philip K. Dick qui s’interroge sur l’essence de l’humanité est intemporelle. Vous pouvez en trouver la critique complète ICI.

Idiocracy : de Mike Judge États-Unis, 2007, 84’
Joe Bowers, l’américain moyen par excellence, est choisi par le Pentagone comme cobaye d’un programme d’hibernation qui va mal tourner. Il se réveille 500 ans plus tard et découvre que le niveau intellectuel de l’espèce humaine a radicalement baissé et qu’il est l’homme le plus brillant sur la planète... Le film culte du créateur de Beavis & Butt-Head.

Avis : un film vraiment très drôle à côté du quel j’étais complètement passé lors de sa sortie en 2007. C’est un exercice brillant sur l’évolution de l’humanité qui n’est malheureusement pas si invraisemblable que cela au vu de certaines études scientifiques.
Caustique, très drôle et porté par d’excellents acteurs, on passe un moment formidable devant une comédie extrêmement bien écrite. A voir sans hésiter !

Moonwalkers : de Grande-Bretagne, 2015, 107’
Et si Apollo 11 n’avait jamais existé ? Et si Stanley Kubrick avait réellement tourné en secret les célèbres images de l’atterrissage sur la Lune dans un studio pour l’administration américaine ? Voici les prémisses d’une théorie du complot qui nous emmène dans le Londres des années 60, où un agent de la CIA est forcé de faire équipe avec l’agent d’un groupe de rock miteux.

Avis : fonctionnant sur une légende urbaine tenace, le film détourne les codes pour offrir un ovni cinématographique très drôle. Les acteurs, un grand Ron Perlman en tête, sont en grande forme. Certaines séquences visuelles sont d’une grande beauté et la scène du faux alunissage devrait rapidement devenir culte.

Le film a eu le prix du public de l’Etrange Festival 2015 et sortira en salle le 27 janvier 2016.

C’est donc une première journée dense que m’a offert les Utopiales. Cela va être dur de tenir les 3 jours suivants d’autant que le programme est toujours incroyable et entraîne des choix cornéliens.
Une bien belle entrée en matière pour un festival de l’imaginaire. Le public ne s’y est pas trompé en se rendant en masse dans les lieux. Les tables rondes affichent toujours complet et les salles de projection sont bien remplies.

- SITE OFFICIEL

GALERIE PHOTOS

Utopiales 2015 : jeudi 30 octobre



©Manchu


Les illustrations des articles sont Copyright © de leurs ayants droits. Tous droits réservés.



 Charte des commentaires 


Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg 2024 : Le (...)
Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg 2024 : Un (...)
L’Étrange Festival 2024 : Le Palmarès
L’Étrange Festival 2024 : Un programme trentenaire
Japan Expo 2024 : Le jeudi 11 juillet
Fallout : Une dynamique différente dans la saison 2
Wolfs : Le film avec George Clooney et Brad Pitt de tous les (...)
La Plateforme 2 : La critique du film Netflix
Black Mirror : Dix-neuf étoiles dans le ciel anthologique de (...)
Before : La bande annonce du nouveau thriller psychologique Apple (...)
L’Histoire de Souleymane : La critique
R.I.P. : Hécatombe à Hollywood
Brèves : Les informations du 03 octobre
The God-Slaying Demon King : La critique du tome 1
Netflix - Bandes annonces : 03 octobre 2024