Utopiales 2015 : Le dimanche 1er novembre

Date : 02 / 11 / 2015 à 09h30

Sources :

La dernière journée des Utopiales est consacrée au Japon avec ses tables rondes spécifiques et son cosplay. C’est un très beau final coloré pour cette édition des Utopiales qui a été particulièrement réussie.

Ghost in the Shell 2 Innocence : de Mamoru Oshii Japon, 2004, 100’
Batou est un cyborg vivant. Son corps entier a été fabriqué par l’Homme. Seules lui restent des bribes de son cerveau et le souvenir d’une femme. Dans un monde où la frontière entre humains et machines est devenue infiniment vague, voici l’histoire du « fantôme » d’un homme solitaire qui néanmoins cherche à conserver son humanité.

Avis : Premier film d’animation en compétition officielle à Cannes en 2005 après Planète sauvage en 1973, Ghost in the Shell 2 Innocence est un merveilleux animé qui n’a pas vieilli. Le major Kusanagi apparaît très peu dans cet opus qui met en valeur Batou, son fidèle lieutenant. On retrouve tout ce qui fait la célébrité de la saga : une animation soignée, des personnages profonds et une intrigue à tiroir mêlant politique, argent et intérêt personnel. Le film a eu de gros moyens et cela se voit à l’écran. Le doublage est toujours impeccable. On comprend pourquoi au Japon, les doubleurs sont aussi bien, voire plus, considérés que les acteurs. Et puis, il y a cette musique sublime et envoûtante de Kenji Kawai.
Merveilleux !

Marvel Univers : de Philippe Guedj et Philippe Roure France, 2015, 79’
Un an après le documentaire Marvel Renaissance qui nous apprenait comment le cinéma avait sauvé Marvel de la banqueroute, les deux réalisateurs abordent cette fois-ci trois aspects constitutifs de l’univers Marvel : les comics de collection (La fièvre des comics), New York (New York et les super-héros) et le Marvel cinematic universe (Marvel goes to Hollywood). Toujours aussi passionnant.

Avis : Marvel Univers est un documentaire très instructif, surtout pour les non-initiés, consacré à Marvel. Néanmoins les documentaristes n’ayant pas eu l’accord de Marvel, ils n’ont pas pu intégrer d’images des films dans leur œuvre. Mais ils ont réussit à contourner le problème avec élégance.
Le documentaire est en 3 parties. La première est consacrée au merchandising des vieux comics. En effet, certaines pièces très rares et bien conservées s’arrachent à plus d’un million de dollars. On peut ainsi découvrir tous les acteurs de ce merchandising d’un genre particulier.
La deuxième partie est dédiée à New York et aux supers-héros qui l’habitent. L’univers des Marvel est lié à cette ville américaine qui n’a pas été renommé Gotham City bis ou Metropolis 2 par les scénaristes. De plus New York et les éditions Marvel, qui se trouvent dans cette ville, partagent une vieille et belle histoire d’amour.
Enfin la troisième partie se consacre aux films et à la planification des différentes phases de Marvel Studio. Cette partie est un peu datée car elle a été tournée avant la sortie des Avengers 2. Les détails de la phase 3 sont seulement esquissés et on peut s’amuser à vérifier si les hypothèses des uns et des autres se sont réalisées.
Un documentaire à voir sans hésiter par tous les amateurs de films de super-héros et d’univers marvelien.

Love and Peace : de Sono Sion Japon, 2015, 117’
Enfant, le timide Ryoichi rêvait de devenir chanteur punk. Aujourd’hui, il est vendeur anonyme dans une multinationale et n’arrive pas à avouer sa flamme à la belle Yuko. Sa vie bascule lorsqu’il trouve une tortue abandonnée qu’il décide d’adopter. Les films du prolifique Sono Sion (Suicide club, Cold fish, Strange Circus, Why don’t you play in hell, Tokyo Tribe) se multiplient et ne se ressemblent pas. Avec Love & Peace, il nous propose un nouveau bâton de dynamite qui mêle musique punk et Kaiju eiga (film de monstres nippon) à ses obsessions. Un moment fort de cette édition.

Avis : c’est avec un très beau film de Sono Sion que se termine cette belle édition des Utopiales. C’est un étrange conte de Noël que nous livre le grand réalisateur. Un film qui a mûrit pendant 10 ans avant de prendre forme. On peut se demander le lien entre un homme qui souhaite devenir un chanteur connu, une tortue, un clochard au grand cœur et des jouets cassés. Sono Sion réussit à nous créer un film étonnant qui égratigne aussi bien le milieu de la musique que la société de consommation. Une œuvre qui peut être déroutante pour les non amateurs de films asiatiques, mais qui saura ravir ceux qui tenteront l’expérience. Et la musique est excellente. Allez ! Tous en cœur : « Love and Peace tatoeba wasurété »

C’est une bien belle édition des Utopiales qui s’achève. Avec de très belles expositions dont celle de Manchu franchement sublime (article à venir sur le site), des conférences / tables rondes / rencontres passionnantes et de très beaux courts et longs métrages, le festival en a mis plein les yeux et les oreilles des visiteurs. Ces derniers se sont d’ailleurs déplacés en masse pour se cultiver en s’amusant, se détendre et passer un bon moment.

Merci encore aux organisateurs de l’énorme travail effectué pour que le festival soit le plus réussi possible.

Merci aussi aux nombreux bénévoles. Ces derniers sont toujours charmants et très professionnels. Bravo à eux !

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