Les Brigades du Tigre : Le succès de la série expliqué par ses interprètes

Date : 25 / 11 / 2011 à 00h10

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A l’occasion du huitième salon des séries organisé par Sérialement Votre, nous avons pu assister au panel des Brigades du Tigre, célébrissime série policière des années 70. Etaient présents à cette rencontre les comédiens Jean-Claude Bouillon (le commissaire Paul Valentin) et François Maistre (Claude Faivre le patron de la brigade), Claude Bolling (compositeur de la musique) et son fils ainsi que Michelle Roussel et Didier Liardet des éditions Yris qui ont publié en 2008 un ouvrage sur la série.

Les Brigades du Tigre sont une série de 36 épisodes (6 saisons), diffusée sur Antenne 2 de 1974 à 1983, qui raconte les aventures de la police motorisée. Historiquement bien documentée, la série se situe en 1907 dans son premier épisode et fait évoluer ses personnages ainsi que ses techniques d’enquêtes jusqu’au dernier épisode qui se passe en 1930.

En introduction à ce panel, il est rappelé que c’était à la base un projet de Pierre Bellemare aidé par la suite par Alain Decaux. Le projet étant trop cher à réaliser, il a été remis d’actualité plus tard par Claude Dessailly qui en est l’unique scénariste. Le but était de reproduire dans une série française le phénomène de l’époque qu’était la série américaine Les Incorruptibles.

Le travail historique de Dessailly ne s’est pas concentré à proprement parlé sur la réalité des enquêtes de cette brigade. En effet, la grande majorité des affaires résolues concernait des petits larcins et cela n’aurait pas été très intéressant à montrer à l’écran. Par contre, il a su utiliser habilement les évènements et les personnages historiques de cette époque pour construire ses scénarios.

De plus, par certains côtés, les histoires développées permettaient d’éclairer certains débats de société des années 70 comme la peine de mort ou l’avortement. En effet, à l’époque, il n’y avait pas de censure exercée à priori sur les histoires. Les participants expliquent que c’était plus facile car il y avait moins de décisionnaires qu’aujourd’hui (1 seul scénariste Dessailly et un seul réalisateur Victor Vicas) et surtout il n’y avait pas de bible de la série qui expliquait ce qui était autorisé ou pas comme c’est le cas sur toute série aujourd’hui.

Surnommé par ses participants les Trigades du Bide, Jean-Claude Bouillon et François Maistre expliquent le succès de la série par la réelle camaraderie qui s’est tout de suite installée dans l’équipe. La cohésion du casting est ce qui a créé pour eux l’alchimie qui a été ressentie par le public et donc a fait le succès. Les comédiens n’ont pas tout de suite eu conscience du phénomène, c’est venu au bout de la deuxième saison. Pour François Maistre, le succès venait aussi du fait que les spectateurs avaient aussi l’impression de voir leurs grands-parents en costumes d’époque et parce que c’était bien joué !

Les comédiens ont reçu un entrainement spécifique pour les techniques de combat avec le champion de boxe française de l’époque Claude Simonot. Au fil du temps, ils ont actualisé les techniques par rapport à ce qui était réellement pratiqué à chaque époque de la série. Par contre, pour la conduite des véhicules, la façon de conduire était différente pour chaque modèle. A la question de savoir s’il y avait beaucoup d’improvisation, Jean-Claude Bouillon répond que c’était surtout le cas lorsqu’ils s’engueulaient à l’écran.

Voici d’autres anecdotes racontées lors de cette rencontre :

La musique était composée après le tournage ce qui permettait à Claude Bolling d’avoir accès aux images pour travailler.
Joe Dassin aurait dû chanter le générique. Il a été en fait interprété par Philippe Clay.

Les moustaches de Bouillon sont vraies, ce ne sont pas des postiches.
6 épisodes supplémentaires ont été écrits (sur les années 30) pour une septième saison, mais refusé par Antenne 2 suite à un changement de responsable de la fiction. Le nouveau considérait que la série était démodée.
La musique de générique est la même sur toutes les saisons mais pas au même rythme et pas avec la même orchestration.
Aucune relation entre les comédiens et Antenne 2. Ils ne connaissaient que leur employeur Telecip une filiale de Phillips à l’époque (aujourd’hui filiale de Telfrance qui produit Plus Belle la Vie). Bouillon a d’ailleurs été surpris quand il a vu les DVD puisque ceux-ci commencent par « TF1 et AB productions présentent ».

Grace à l’ADAMI (Société civile pour l’administration des droits des artistes et musiciens interprètes), les comédiens touchent quand même un petit quelque chose sur les ventes de DVD
Les tournages en extérieur ont eu lieu dans la région d’Orléans, Namur, La Rochelle et vers Carpentras. Plusieurs épisodes étaient tournés à la fois pour pouvoir utiliser les décors naturels plusieurs fois.
Le tournage en intérieur se faisait directement dans les bureaux de la production reconvertis en commissariat, cela coutait moins cher !
Les comédiens entre les prises jouaient aux boules. D’ailleurs, dans certains épisodes, on entend en bruit de fond les parties de boules. Pendant que certains comédiens jouaient leur scène, les autres continuaient à jouer !