Alice in Borderland : Critique de la saison 2

 Date de diffusion : 22/12/2022
 Plateforme de diffusion : Netflix
 Épisodes : 2.01 à 2.08
 Réalisateur : Shinsuke Sato
 Scénaristes : Yasuko Kuramitsu, Shinsuke Sato d’après l’œuvre de Haro Asō
 Interprètes : Kento Yamazaki, Tao Tsuchiya, Nijiro Murakami, Yuki Morinaga, Keita Machida, Ayaka Miyoshi, Dori Sakurada, Aya Asahina, Yutaro Watanabe, Tsuyoshi Ab, Sho Aoyagi, Riisa Naka, Ayaka Miyoshi

La deuxième et dernière saison de Alice in Borderland, en 8 épisodes d’une heure, est toujours aussi réussie que la première saison et continue d’adapter fidèlement le manga d’Haro Asō.

Le scénario de Yasuko Kuramitsu et de Shinsuke Sato se poursuit dans la droite lignée des huit premiers épisodes. En effet, après avoir réussi à récupérer toutes les cartes lors de jeux mortels, ce sont maintenant les figures qui font leur apparition. Et les nouveaux jeux proposés se complexifient beaucoup.

La trame narrative continue d’être relativement fidèle à l’œuvre de papier. Cette seconde saison s’achève donc d’une manière similaire. Si elle rencontre un nouveau succès, le spin of Alice on Border Road qui se déroule dans le même monde avec des personnages différents, pourrait ainsi être adapté.

On retrouve tous les protagonistes que l’on avait appréciés lors de la saison précédente et ceux qui sont décédés reviennent parfois au sein de flashbacks touchants ou d’interventions oniriques poignantes. Il faut continuer d’ailleurs à ne pas trop s’attacher aux personnages, les coups durs se succédant. Ainsi, l’émotion est parfois très importante lors de certains passages.

Comme précédemment, les flashbacks continuent d’être intelligemment employés afin de présenter certains protagonistes et de comprendre d’où ils viennent et ce qu’ils étaient avant de se retrouver à Bordeland. Cela permet ainsi d’en savoir plus sur eux, et d’être encore plus touchés lorsque ces derniers rencontrent parfois un destin fatal.

Car dans ce monde cauchemardesque où les individus sont obligés de jouer à des jeux mortels pour survivre, personne n’est tout blanc ou tout noir. Chacun a ses propres failles et ses convictions, ce qui renforce la dimension bien dramatique de quelques passages.

Les jeux sont vraiment diversifiés et les morts parfois absolument horribles. L’œuvre n’est donc pas à réserver à un jeune public qui pourrait être traumatisé par certaines situations. L’affrontement final avec la Reine de cœur fait un joli clin d’œil à Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll. C’est ce roman qui a inspiré l’auteur pour certains de ses protagonistes, comme par exemple le principal dont le nom de famille est Arisu (se prononçant Alice en japonais), et d’autre plus secondaires tels que Usagi (qui veut dire lapin en japonais) et Chishiya (se référant au chat du Cheshire). C’est aussi le livre qui lui a donné l’idée de faire plonger sa propre version d’« Alice » dans un monde cauchemardesque où il en découvre les codes au fur et à mesure.

Le dernier épisode est vraiment magnifique et entre les différentes révélations assénées et un final particulièrement poignant, le spectateur ne peut être que ravi de la conclusion d’une série vraiment marquante.

Le travail visuel est toujours aussi somptueux. Les effets spéciaux sont absolument éblouissants. Non seulement découvrir Tokyo vidé de ses habitants est spectaculaire, mais la transformation progressive de cette ville est remarquablement faite.

Le travail visuel participe beaucoup au plaisir que l’on a de suivre ces aventures hors normes. La diversité des jeux et la tension croissante aident à s’immerger avec aisance dans ce monde cauchemardesque où la survie ne tient parfois pas à grand-chose.

Les huit épisodes, toujours réalisés par Shinsuke Sato comme pour la première saison, sont plus longs que ceux de la précédente. On trouve ainsi plus de temps mort et un rythme qui baisse parfois. Toutefois, les moments plus tendus sont particulièrement fascinants et permettent de se recentrer sur les personnages que l’on apprécie.

Les comédiens sont tous excellents. Kento Yamazaki est impeccable dans le rôle-titre en jeune homme se retrouvant souvent écartelé par les décisions à prendre et hanté par ses amis défunts. Tao Tsuchiya est magnifique en jeune fille athlétique prête à tout pour rejoindre son propre monde. Les comédiens continuent de former un duo particulièrement attachant, d’autant que ces derniers fonctionnent très bien ensemble. Ils offrent au spectateur une prestation remarquable dans le dernier épisode où ils sont particulièrement mis à l’honneur.

Nijiro Murakami est remarquable en jeune homme capable de décrypter les autres. Aya Asahina est très bonne jeune fille combattante rêvant de retrouver sa mère. Dori Sakurada est intéressant en personnage torturé. Yutaro Watanabe est sympathique en jeune homme se dévouant pour ses amis. Sho Aoyagi est formidable en homme fort se battant pour mettre fin aux jeux. Et Ayaka Miyoshi est excellente en policière au grand cœur se battant pour quitter ce monde.

La deuxième et dernière saison de Alice in Borderland est très bonne et permet non seulement de retrouver les personnages auxquels on s’était attachés, mais de continuer à suivre leurs aventures particulièrement sanglantes. Avec une histoire qui se complexifie et offre de véritables réponses, une réalisation très soignée, des effets spéciaux absolument éblouissants et un casting cinq étoiles, cette seconde saison est vraiment plaisante à découvrir.

Combatif et touchant.

Inquiets, Arisu, Usagi, Kuina et Chishiya patientent depuis plus d’une heure au carrefour de Shibuya en attendant le début de la prochaine étape, mais rien ne se passe.

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