The Gray Man : La critique du film Netflix

 Date de diffusion : 22/07/2022
 Plate-forme de diffusion : Netflix
 Titre original : The Gray Man
 Durée du film : 2 h 09
 Réalisateurs : Joe et Anthony Russo
 Scénaristes : Joe Russo, Christopher Markus et Stephen McFeely
 Interprètes : Ryan Gosling, Chris Evans, Régé-Jean Page, Ana De Armas, Jessica Henwick, Wagner Moura, Alfre Woodard, Billy Bob Thornton, Callan Mulvey, Robert Kazinsky, Shea Whigham

Netflix n’a pas trainé avec sa nouvelle franchise à 200 millions de dollars ! Le projet a été annoncé il y a maintenant 2 ans, comme étant son plus gros investissement à l’époque, et le voilà donc lancé sur les chapeaux de roue sur la plate-forme de streaming que rien n’arrête. Netflix a au moins réussi à mettre sur pied un film d’action et d’espionnage de haute voltige. Les noms associés à ce thriller palpitant devrait assurer au streamer un nouveau succès. Devant la caméra, le film met Ryan Gosling face à Chris Evans, 2 des stars hollywoodiennes les plus en vue de ces dernières années. Il met également en vedette les jeunes valeurs montantes féminines, Jessica Henwick et Ana de Armas, mais aussi Régé-Jean Page, qu’on a tous appris à connaître grâce à la saison 1 de Bridgerton. L’ensemble est complété par de vieux briscards au pedigree confirmé, Billy Bob Thornton et Alfre Woodard. Derrière la caméra, Joe et Anthony Russo font le boulot, sur un scénario de Joe avec quelques retouches de leurs acolytes du MCU et de chez AGBO, Christopher Markus et Stephen McFeely. Autant dire que sur le papier, il y a déjà un sans faute. Mais que dire du produit fini ?

The Gray Man peut être considéré comme un bon blockbuster estival. Le film nous fait passer un moment interessant, tout en restant chez soi devant son écran (ou ailleurs). La réalisation des Frères Russo est efficace et rythmée. La caméra est placée aux bons endroits et nous permet de vivre le film comme si on était dedans. Le scénario, sans réinventer le genre, est solide et donne à Ryan Gosling l’occasion de briller en action man bodybuildé dans des scènes d’actions impressionnantes, en combats au corps à corps savamment chorégraphiés et en poursuites en voiture musclées. Les acteurs sont bons. Le cahier des charges est donc bien rempli.

Le long métrage met donc Gosling dans la peau d’un ancien condamné qui intègre un programme spécial de la CIA et qui devient l’un des meilleurs dans son domaine : le meurtre. Jusqu’au jour où on lui demande de buter celui qui va lui révéler le poteau rose : rien n’est comme il le croit dans son unité et une conspiration impliquant certains dirigeants de l’agence vont le pousser à revoir ses priorités. Gosling est excellent dans le rôle de Court Gentry. Brillant d’une énigme à couper le souffle et d’un calme légendaire, son personnage traverse la moitié du monde pour faire la lumière sur ce qui se passe réellement en coulisses. Pas infaillible, le personnage traîne derrière lui une histoire compliquée qui lui donne une âme.

Mais voilà, les dirigeants ripoux cités plus hauts ne vont pas le laisser mettre au jour leur petit manège, et c’est l’Europe de l’Est qui est mise à feu et à sang pour tenter d’arrêter le soit-disant fouteur de troubles. On envoie donc un agent en free-lance pour l’arrêter : Loyd Hansen, psychopathe notoire, prêt à tuer père et mère pour arriver à ses fins. Le personnage est une caricature du méchant de film mais les Russo ont fait appel à une vieille connaissance pour lui donner vie : Chris Evans. L’ancien Captain America du MCU est très convaincant en petite frappe à la langue bien pendue et aux méthodes critiquables. Evans réussit à nous faire détester Loyd, avec ses pantalons "slim" trop courts et sa moustache ridicule. On a franchement l’impression que l’acteur fait tout ce qui est en son pouvoir pour se défaire de cette bannière étoilée qui lui colle encore à la peau depuis plus de 10 ans.

De son côté, Ana De Armas a un peu de mal à se faire passer en action woman endurcie, mais réussit à tirer son épingle du jeu car sa seule présence dans le film apporte une touche féminine badass bienvenue. Et puis, comment se fait-il que Jessica Henwick ait accepté de jouer son rôle ? Je me le demande. Elle qui a pourtant été choisie par les Soeurs Wachowski pour jouer un rôle féminin fort dans Matrix Resurrections, elle se contente d’un rôle de contemplation ici. C’est dommage. Le film n’a pas réussi à mettre ses talents à contribution. Regé-Jean Page, quant à lui, après avoir été vu dans la saison 1 du drame historique de Shonda Rhimes déjà pour Netflix, montre qu’il est également capable de bien plus que quelques galipettes avec une jeune vierge effarouchée.

Tout ça, c’est plutôt positif, mais en y regardant de plus prêt, on peut quand même trouver quelques failles à l’ensemble. Si la séquence de la poursuite en voiture en plein milieu de Prague est bien filmée, on peut reprocher aux Russo un certain manque de style. Cette caméra qui survole l’action pour nous montrer l’ampleur de sa portée me fait penser à un autre réalisateur fan du genre, la pyrotechnie et les ralentis en moins. Cette scène se termine d’ailleurs un peu comme dans un Fast & Furious quand le héros s’en sort indemne après une cascade improbable.

The Gray Man est un action movie agréable à regarder, les 2h09 du film peuvent paraître bien longues mais ce n’est absolument pas le cas. On ne s’ennuie pas, bien au contraire. Et en plus, si on peut admirer Ryan Gosling en train de casser du méchant, ça ne se refuse pas.

Court Gentry est un ancien agent de la CIA devenu tueur professionnel sous le nom de code « The Gray Man ». S’il n’accepte d’éliminer que des individus qu’il considère comme des criminels, il va se retrouver à son tour la cible de toutes sortes d’organisations et groupes internationaux, notamment son ancien employeur. C’est ainsi que débarque Lloyd Hansen, un agent bien décidé à l’éliminer.

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