Vengeance aux poings : La critique du film Netflix

 Date de sortie : 17/02/2022
 Plateforme de diffusion : Netflix
 Titre original : Wu Assassins : Fistful Of Vengeance
 Durée du film : 1 h 36
 Réalisateur : Roel Reiné
 Scénaristes : Cameron Litvack, Yalun Tu, Jessica Chou
 Interprètes : Iko Uwais, Lewis Tan, JuJu Chan Szeto, Yayaying Rhatha Phongam, Jason Tobin, Pearl Thusi, Lawrence Kao, Katrina Grey

Ayant beaucoup aimé la très bonne série Wu Assassins qui n’a, malheureusement, pas eu de suite, j’étais évidemment ravie de voir arriver ce film 3 ans plus tard, Vengeance aux poings, qui en reprend trois des personnages principaux et se place dans la continuité des épisodes.

Sans compter que parmi le casting, on peut aussi retrouver Pearl Thusi dans un rôle qui ressemble un peu à celui qu’elle incarnait dans la série Queen Sono qui n’a pas non plus été renouvelée.

L’histoire présente un jeune homme qui est l’incarnation de l’assassin Wu, permettant d’éliminer les personnages corrompus par des pouvoirs divers et variés et d’éviter la fin du monde. D’ailleurs dans le scénario de Cameron Litvack, Yalun Tu et de Jessica Chou, c’est contre un demi-dieu qu’il doit se battre pour éviter que celui-ci ne détruise la Terre.

Néanmoins, au fil du temps, c’est une déception de plus en plus profonde qui s’installe. Dès la première minute, on nous annonce que l’un des protagonistes principaux de la saison précédente est décédé, et que les trois autres veulent enquêter et trouver qui a fait cela.

De plus, avec ce début abrupt, le spectateur qui n’a pas connaissance de la série risque de ne pas vraiment comprendre tous les liens entre les protagonistes, la raison des pouvoirs du personnage principal et comment fonctionne ce monde où plusieurs individus possèdent une étrange magie.

Ce meurtre sert de fil rouge à un récit qui est particulièrement indigent, n’a parfois pas beaucoup de cohérence interne et réussit à rendre les différents personnages, auxquels on s’était attaché précédemment, presque insupportables. C’est d’ailleurs Pearl Thusi, en nouvelle venue, qui est la moins pire et presque cohérente dans son rôle d’enquêtrice d’Interpol prise au milieu d’événements surnaturels.

Beaucoup plus gênant, on a l’impression d’un cahier des charges qui s’égraine pendant 1h30 et dont les scénaristes, et le réalisateur Roel Reiné, insèrent certains éléments un peu par hasard au fil du récit. On a donc plusieurs séquences d’engueulade entre les amis, une scène d’amour qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, du flirt et des rebondissements que l’on venir très longtemps à l’avance.

Visiblement, le budget effets spéciaux n’était pas si élevé que ça, le fantastique n’étant pas très présent dans l’histoire. On peut d’ailleurs s’étonner du manque d’utilisation de leurs pouvoirs, normalement spectaculaires, de la part de l’assassin et du grand méchant. Ce qui laisse la porte ouverte à de très nombreux combats exclusivement physiques qui sont parfois spectaculaires.

Même si, étonnamment, alors qu’Iko Uwais est un grand maître d’arts martiaux, il ne soit pas aussi impressionnant que dans la série. Lewis Tan et Pearl Thusi s’en sortent bien dans les passages de combats, bien que la chorégraphie n’apporte rien de révolutionnaire à ce que l’on a déjà vu précédemment.

Par contre, la musique qui accompagne ces affrontements est parfois extrêmement pénible et gâche un peu le plaisir que l’on a de voir ces ballets de coups de poings et de pieds échangés.

L’interprétation n’est pas non plus toujours convaincante. Les personnages sont parfois irritants et on se demande où la belle alchimie qui les liait dans la série a pu disparaître, même si évidemment le long métrage raconte la manière dont ils se réconcilient. Puisque la fin laisse une possible ouverture sur un autre film, il faut espérer qu’un vrai scénario y soit associé pour que l’œuvre fasse honneur à la série dont elle est la suite.

Toutefois, la photographie de Roel Reiné est très belle et la Thaïlande qui sert d’écrin au récit permet de proposer des passages et des paysages vraiment magnifiques. Le travail fait sur le petit village près de la rivière est aussi de toute beauté et rend le lieu enchanteur.

Vengeance aux poings est un film vraiment décevant qui ne donne pas très envie de découvrir la série originale, ce qui est bien dommage. Avec une histoire très mal écrite, une réalisation qui s’appuie, heureusement, sur des séquences de combat plus ou moins spectaculaires et des comédiens ne semblant pas vraiment dirigés, si vous aimez Iko Uwais ou les longs métrages où on ne doit s’intéresser à rien d’autre que gentils battre méchants, vous pourrez trouver un certain plaisir à le découvrir.

Sinon, n’hésitez pas à aller voir la série originale qui a des combats vraiment incroyables et des séquences de magie particulièrement spectaculaires. Mais gardez à l’esprit que vous risquez d’être déçus de la manière dont les personnages sont développés dans cette suite.

Désappointant et triste.

Lorsqu’un tueur aux pouvoirs surnaturels traque un meurtrier à Bangkok, sa quête de vengeance se transforme en combat pour sauver le monde d’une menace ancienne.

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