Feria - L’éclat des ténèbres : Critique de la saison 1

 Date de diffusion : 28/01/2022
 Plateforme de diffusion : Netflix
 Épisodes : 1.01 à 1.08
 Réalisateur : Jorge Dorado, Carles Torrens
 Scénariste : Agustín Martínez, Mikel Santiago
 Interprètes : Ana Tomeno, Carla Campra, Marta Nieto, Patricia Lopez, Isak Ferriz, Ernest Villegas, Angela Cremonte, Carmen Navas, Jorge Motos, Carlos Scholz

On retrouve avec plaisir la capacité des talents espagnols à proposer des œuvres fantastiques originales avec cette bonne première saison de Feria : l’éclat des ténèbres en huit épisode d’environ 45 minutes, réalisée par Jorge Dorado et Carles Torrens.

Le scénario d’Agustín Martínez et de Mikel Santiago tourne autour de deux sœurs qui vont découvrir que leurs parents semblent liés à une secte étrange. Elles vont essayer de comprendre ce qu’il se passe, alors qu’une enquête policière tente de faire la lumière sur une affaire ayant coûté des vies.

Si l’histoire prend son temps pour se déployer, elle fait des propositions intéressantes et revisite d’une manière ingénieuse le principe de secte et de croyance. En effet, selon le point de vue des différences personnages, celle-ci permet à ses participants d’accéder à un monde meilleur, alors que d’autres pensent qu’il s’agit plutôt d’un enfer terrible. Et bien sûr, la majorité de la population, et la police, considère qu’il ne s’agit que d’une triste affaire de manipulation.

L’atmosphère qui plane sur l’œuvre est bien faite. Quelques passages sont particulièrement palpitants, voir crispants. Les épisodes sont un peu hétérogènes, mais plus on se rapproche du dernier et plus la tension monte, alors qu’il n’est pas évident de deviner quel sera le choix des protagonistes majeurs.

Quelques flashbacks intéressants sont bien amenés afin de comprendre un peu plus l’origine de la secte. Un épisode est d’ailleurs en grande partie dédié à des événements survenus en même temps que la mort de Franco, soit en 1975. Un choix particulier a été fait avec l’utilisation du noir et du blanc pour narrer ces événements. Cela rend ainsi plus facile le passage d’une époque à l’autre.

L’interprétation est bonne. Carla Campra est impeccable en jeune fille voulant à tout prix revoir sa mère et faisant des choix pas toujours réfléchis. Ana Tomeno est sympathique en grande sœur essayant de faire au mieux et luttant contre ce que ce qui lui arrive. Carmen Navas est très juste en meilleure amie de celle-ci. Jorge Motos et Carlos Scholz sont intéressants en copains des jeunes filles. Isak Ferriz campe avec justesse l’enquêteur chargé de résoudre l’affaire. Il faut aussi saluer l’interprétation des différents membres de la secte qui sont tous plus inquiétants les uns que les autres.

Les effets spéciaux sont de belle qualité. Ils proposent quelques éléments fantasmagoriques qui sont parfois très beaux, alors que l’inquiétude monte. En effet, il s’agit aussi d’une série horrifique et les événements qui se déroulent dedans sont loin d’être anodins et sans conséquences.

L’œuvre se déroule en 95 et montre aussi l’impact du franquisme et de la religion sur la population espagnole de la fin du siècle précédent.

Quant à la ville qui sert d’écrin au récit, elle est absolument magnifique et donne vraiment envie d’aller la visiter. Qu’il s’agisse des vues aérienne ou des déplacements des différents protagonistes au cœur de ses ruelles, cet endroit beau et calme est le parfait cœur d’un drame sombre et sanglant.

Après une fin éprouvante, la question d’une suite se pose. Bien que finalement, la série peut s’appréhender telle quelle, laissant la possibilité à chacun d’envisager la suite, à l’image de certains films d’horreur.

La première saison de Feria : l’éclat des ténèbres est bien intéressante et propose une immersion fantastique au cœur d’un culte vénérant des dieux pas très généreux. Avec une histoire sympathique, une réalisation s’appuyant sur une superbe cité, des effets spéciaux oniriques et une belle interprétation, la destinée croisée de ces deux sœurs est plaisante à découvrir.

Sombre et fantastique.

Deux sœurs doivent faire face à une nouvelle réalité, et à des facteurs surnaturels, quand on apprend l’implication de leurs parents dans un rite sectaire fatal.

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