Emily in Paris : Critique de la saison 2

 Date de diffusion : 22/12/2021
 Plateforme de diffusion : Netflix
 Épisodes : 2.1 à 2.08
 Réalisateur : Andrew Fleming
 Scénaristes : Darren Star, Grant Sloss, Alison Brown, Joe Murphy, Sarah Choi
 Interprètes : Lily Collins, Philippine Leroy-Beaulieu, Ashley Park, Lucas Bravo, Camille Razat et Lucien Laviscount

Un planning trop chargé m’a empêchée de co-critiquer la saison 2 de The Witcher mais pas cette nouvelle saison d’Emily in Paris. Pas de bol.

Fini le côté ’nouveauté’ : tout ce que j’ai trouvé charmant dans la saison 1 m’a laissée de marbre, voire exaspérée. A commencer par les tenues balai-de-chiottes d’Emily, conçues par des designers miros qui se prennent pour Miro. Au bout de deux épisodes, ça ne fait plus gag du tout et ça devient même insupportable. Sans compter que le teint souvent grisâtre de Lily Collins est loin d’être mis en valeur par les coloris guimauvesques ou clownesques de ses fringues (émoji qui vomit).

Les scénarios n’ont pas grand intérêt : maintenant qu’Emily est établie à Paris et qu’elle s’est accoutumée à son nouvel environnement socio-professionnel, il n’y a plus de surprises. Alors on tombe dans les poncifs romantiques américains qui ne dupent personne comme, par exemple, la rencontre avec Alfie (Lucien Laviscount), un banquier anglais super sexy, dans un cours de FLE (je propose que les auteurs aillent prendre un cours de FLE à Paris pour descendre de leur petit nuage rose). Mais c’est très pratique pour faire oublier à Emily son histoire d’amour avec le beau cuistot Gabriel (Lucas Bravo) qu’elle ne veut pas voler à son amie Camille (Camille Razat). Il faut dire que Darren Star, le créateur de la série, a aussi commis Beverly Hills, Melrose Place et Sex and the City, alors il ne fallait pas s’attendre à autre chose qu’à du mélodrame sirupeux.

Même les prestations des acteurs français - que je trouvais plutôt bons dans la première saison - m’ont parfois irritées. Le jeu de Philippine Leroy Beaulieu (Sylvie) n’est pas homogène d’un épisode à l’autre ; il faut dire que le niveau des scénarios ne plane pas très haut et jouer la cougar avec un charmant photographe (Søren Bregendal) ne lui va pas vraiment bien. Le rôle du sidekick/comic-relief revient à la colocataire d’Emily, la pauvre-petite-fille-riche Mindy (Ashley Park), qui se fringue presque aussi mal qu’elle et qui ne chante pas aussi bien que ce que les scénaristes veulent nous le faire croire. Mais elle, au moins, elle est rigolote.

Entre autres ridiculismes de cette saison, on découvre que l’Orient-Express s’arrête à Villefranche-sur-mer, ce qui ne choquera certainement pas le public américain qui, de toute façon, ne se posera même pas la question. Tout ça pour avoir un joli décor ! Bon, ça va, j’en conviens, c’est joli. Mais le contrôleur du train le plus luxueux du monde qui non seulement ne parle pas un mot d’anglais mais en plus se comporte comme un gros enfoiré, c’est tellement absurde que ça donne envie de coller de baffes. Pas au contrôleur, au scénariste.

Un chewing-gum resucé, ça garde un peu de sa couleur, mais ça perd beaucoup de son goût et c’est l’effet que m’a fait cette deuxième saison. Elle se termine sur un cliffhanger d’une banalité affligeante - Emily est confrontée à un choix cornélien - mais particulièrement pratique : si la série est annulée, on sait qu’elle aura fait un choix, si elle ne l’est pas, on sait qu’elle aura fait l’autre.

Ça reste quand-même tout à fait regardable - en mode débranchement de cerveau - mais, si vous hésitez, regardez plutôt la saison 2 de The Witcher. C’est aussi sur Netflix.

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