Comme des phénix - l’esprit paralympique : La review du film Netflix

Comme des phénix l’esprit paralympique est un splendide documentaire sur l’histoire du paralympisme à travers des athlètes handicapés particulièrement impressionnants.

Le nom du film vient du surnom que l’on a donné à une épéiste italienne qui n’a ni bras ni jambes et qui est extrêmement imposante et charismatique. Quand elle était jeune, chez les scouts, ceux-ci l’ont surnommé le phénix, car cet animal légendaire renaît toujours de ses cendres.

Le long métrage de Ian Bonhôt et Peter Ettedgui donne la parole à : la coureuse Tatyana McFadden, l’épeiste Bebe Vio Beatrice, le sprinteur Jonnie Peacock, le sauteur en longueur Jean Baptiste Alaize, le tireur à l’arc Matt Stutzman, le coureur Ntando Mahlangu, l’althérophile Zhe Cuin, le joueur de rugby Ryley Batt et la nageuse Elle Cole.

On découvre ainsi ces athlètes incroyables qui racontent leur vie, la façon dont ils se sont projetés dans le sport et leurs dernières préparations avant la compétition dont on peut voir des extraits du déroulement. Des images d’archives permettent parfois de les retrouver lors de leur petite enfance ou dans leurs premières épreuves et se concentrent progressivement sur celles plus récentes montrant comment ils ont brillé.

Le film donne aussi la parole à Eva Loeffler, la fille de Sir Ludwig Guttmann qui a permis à ce que l’ancêtre des jeux paralympiques voient le jour en 1948. En effet, si à l’origine le terme était la contraction de paraplégique et d’olympique, aujourd’hui, il signifie jeux qui ont lieu en parallèle avec les Jeux Olympiques, et se déroulent au même endroit depuis ceux de Séoul en 1988.

Le spectateur découvre ainsi les différentes éditions qui ont lieu, où ont été annulées, ce qui reflète aussi la perception de la société par rapport au handicap. Ainsi, la Russie en 1980 a décidé purement de les annuler, car jugeant qu’il n’y avait aucun handicapés en Russie. Ils sont donc passés à côté de l’une des plus grandes athlètes actuelle, Tatyana McFadden, qui a été adoptée très jeune par une famille américaine et qui par la force de sa volonté immense, à même réussi à participer aux jeux paralympiques d’hiver de Sotchi en 2014, dans une Russie qui a changé d’état d’esprit.

L’œuvre est truffée d’images d’archives et aide à comprendre comment le sport a pu sauver autant de personnes et la façon dont la visibilité croissante des jeux a permis à de nombreux handicapés du monde de resplendir, bien que l’humanité n’aimant pas la différence et ne préférant ne pas la montrer, ce soit un combat de tous les jours.

Le film est anglais et met donc l’accent sur les jeux paralympiques de Londres de 2012 qui ont été un vrai succès populaire et ont amorcé la visibilité croissante de l’handisport. C’est d’ailleurs dans ce pays que les jeux ont été inventés après la Seconde Guerre mondiale qui a laissée de nombreux soldats handicapés. L’événement avait lieu localement avant de se greffer aux Jeux Olympiques. Il faut aussi signaler que depuis les années 60, il y avait aussi la création d’épreuves sportives pour les handicapés qui avaient lieu à Saint-Étienne en France.

L’histoire du paralympisme s’appuie aussi sur de très intéressantes images d’archive et les événements sont commentés par des membres de son comité d’organisation qui expliquent aussi tous les rebondissements que ces jeux ont dû subir pendant des décennies.

Quand on voit ce dont les athlètes, et les handicapés en général, sont capables de faire, il est incroyable de les traiter comme inférieurs ou ne servant à rien, comme c’est malheureusement encore trop le cas. Il n’y a d’ailleurs qu’à se demander si on serait capable de faire leurs exploits pour se rendre compte que le vrai handicapé n’est peut-être pas celui que l’on croit.

Tous les athlètes que l’on découvre dans le documentaire sont exceptionnels, ont un parcours sortant de l’ordinaire et une volonté et une résilience qui leur permet de vivre tous les jours dans un monde qui n’est pas très généreux vis-à-vis d’eux. Bebe Vio Beatrice est d’ailleurs un porte-étendard splendide et charismatique de ces sportifs, avec sa vie incroyable et sa capacité à tenir debout alors qu’elle n’a plus ni bras ni jambes, mais qu’elle maîtrise à la perfection ses prothèses.

D’ailleurs, de très belles incrustations en 3D permettent de découvrir les athlètes présentés dans le film tels des statues grecques dans toute leur beauté que n’altère jamais un handicap dont ils ont su en faire leur force.

Comme des phénix l’esprit paralympique est un film splendide qui montre les capacités infinies d’adaptation des humains et leurs volontés d’aller toujours de l’avant, envers et contre tout. Parfaitement réalisé, monté avec une grande précision, l’œuvre est non seulement passionnante à découvrir, mais elle est particulièrement palpitante, alors que l’on attend avec anxiété les résultats sportifs des différents athlètes présentés pour savoir s’ils ont atteint le Graal qu’ils voulaient.

Magnifique et bouleversant !

Sportifs de haut niveau et observateurs analysent comment les Jeux paralympiques ont changé notre façon d’aborder le handicap, la diversité et l’excellence.

 Durée du film : 1 h 46
 Titre original : Rising Phoenix
 Date de sortie : 26/08/2020
 Réalisateur : Ian Bonhôt, Peter Ettedgui
 Scénariste : Ian Bonhôte
 Interprètes : Tatyana McFadden, Bebe Vio Beatrice, Jonnie Peacock, Jean Baptiste Alaize, Matt Stutzman, Ntando Mahlangu, Zhe Cui, Ryley Batt, Elle Cole, Eva Loeffler
 Photographie : Willard E. Pugh
 Montage : Otto Burnham
 Musique : Daniel Pemberton
 Producteur : Greg Nugent, John Battsek pour HTYT Films, Misfits Entertainment, Passion Pictures, Ventureland
 Distributeur : Netflix France

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