Star Wars : Bob Iger balance George Lucas
Dans le livre The Ride of a Lifetime qu’il a récemment écrit et publié, et dans lequel il retrace les leçons qu’il a apprises après 15 ans à la tête de Disney, le PDG Bob Iger fait des révélations sur certaines des thématiques qui entourent la firme aux Grandes Oreilles... La dernière en date, celle qui nous intéresse ici, c’est la réaction de George Lucas, le créateur de la saga spatiale Star Wars, concernant le 7e film de la franchise, Le Réveil de la Force... Voici quelques-unes de ses déclarations à ce propos.
Lorsque Le Réveil de la Force était en développement, ce qui semble avoir été très difficile pour Lucas, c’est que le film ne reprendrait pas du tout ce qu’il avait prévu pour la suite de Le Retour du Jedi. Il se serait même très franchement énervé lors qu’il a rencontré Kathleen Kennedy, J.J. Abrams et Michael Arndt pour parler de l’orientation que prendrait le long métrage.
"Il [George Lucas] a accepté à contrecœur de travailler avec nous. Je lui ai promis que nous serions ouverts à ses idées (ce n’était pas une promesse difficile à faire ; bien sûr, nous serions ouverts aux idées de George Lucas), mais concernant les grandes lignes, nous n’avions aucune obligation."
Iger continue : "La vérité, c’est que Kathy, J.J., Alan et moi avions discuté de l’orientation que devrait prendre la saga, et nous avons tous convenu que ce n’était pas ce que George avait décrit. George savait que nous n’étions liés par contrat à rien, mais il pensait que notre achat des traitements de l’histoire était une promesse tacite que nous les suivrions, et il était déçu que son histoire ait été rejetée. J’avais fait très attention depuis notre première conversation de ne pas l’induire en erreur, et je ne pensais devoir le refaire, maintenant, je pense que j’aurais pu mieux le gérer."
Il reconnaît un manque de tact de sa part, et que la situation pour Lucas devrait vraiment être difficile à vivre : "J’aurais dû le préparer pour la rencontre avec J.J. et Michael et lui parler de nos conversations, lui dire que nous pensions qu’il valait mieux aller dans une autre direction. J’aurais pu en parler avec lui et peut-être éviter de le mettre en colère en ne le surprenant pas. Lors de ma première rencontre avec lui au sujet de l’avenir de Star Wars, George s’est senti trahi, et bien que tout ce processus n’aurait jamais été facile pour lui, nous avions pris un départ inutilement difficile."
Et lorsque Le Réveil de la Force a été projeté à Lucas, Iger raconte que ce dernier a été déçu du résultat car il estimait que le film n’allait pas suffisamment loin. Mais Iger prend malgré tout la défense du réalisateur, J.J. Abrams : "Juste avant la sortie mondiale, Kathy a projeté Le réveil de la Force à George. Il n’a pas caché sa déception. « Il n’y a rien de nouveau », avait-il dit. Dans chacun des films de la trilogie originale, il était important pour lui de présenter de nouveaux mondes, de nouvelles histoires, de nouveaux personnages et de nouvelles technologies."
Pour Lucas - et c’est toujours Bob Iger qui rapporte ses propos : "Il n’y avait pas assez de sauts visuels en avant ou de techniques."
Iger termine : "Il n’avait pas tort, mais il ne comprenait pas non plus la pression que nous subissions pour donner aux fans un film qui ressemblait par essence à Star Wars. Nous avions intentionnellement créé un monde qui était visuellement et tonalement lié aux films précédents, pour ne pas trop nous éloigner de ce que les gens aimaient et attendaient, et George nous critiquait pour ce que nous essayions de faire. Avec le recul, avec la perspective de plusieurs années et de quelques films Star Wars de plus, je crois que J.J. a réalisé ce qui était presque impossible, créant un pont parfait entre ce qui avait été et ce qui sera."
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