Utopiales 2016 : Le samedi 29 octobre

Date : 30 / 10 / 2016 à 12h00
Sources :

Unification


C’est avec une forte influence que les Utopiales, version 2016 à la thématique Machine(s), a ouvert ses portes. En effet, dès 9h00, alors que la conférence d’ouverture ne débutait qu’à 10h00, le public est venu en masse faire la queue devant l’entrée.

Un démarrage en trombe qui a d’ailleurs saturé le grand hall de la conférence de Roland Lehoucq. Mais toute la journée, les tables rondes, 3 en simultanées et pratiquement en permanence de 10h00 à 19h00 ont été bien remplies.

Tout comme les trois salles de projection qui avaient une occupation record, avec des longs et courts métrages globalement appréciés où quarrèrent plébiscités avec enthousiasme.

En plus de ces activités culturelles et cinématographiques, le public pouvait passer sa journée dans les divers pôles ludiques localisés au cœur du magnifique bâtiment du Centre des congrès de Nantes. Et cela pour un modique écot de 8,5 euros permettant d’assister à tous les évènements du festival de 10h00 à 23h00…

Mais les Utopiales, c’est surtout une ambiance unique dans un festival. Car chaque année, on a l’impression de revenir chez soi et de se sentir bien et heureux durant 5 jours. Des journées fort chargées mais dont la richesse des évènements et des rencontres permettent en fin de journée non seulement d’avoir appris plein de choses sans avoir fait le moindre effort, mais d’en sortir grandi.

Une très belle première journée dans laquelle le soleil était aussi au rendez-vous et qui augure 4 jours à venir de bon augure.

Vous pouvez trouver ci-dessous le résumé de la conférence d’ouverture et un avis rapide sur les longs et courts métrages que j’ai visionné.

- SITE OFFICIEL

PEUT-ON VIVRE SEUL SUR MARS ?

Le roman d’Andy Weir porté à l’écran par Ridley Scott en 2015 renoue avec la vieille tradition vernienne du naufragé qui, grâce à son savoir technologique et scientifique, survit et domestique, ne serait-ce que pour un temps, le monde sauvage où il s’est trouvé abandonné. Roland Lehoucq nous apporte son éclairage sur les meilleurs moments scientifiques de Seul sur Mars, mais aussi sur les pires…

Avis : Roland Lehoucq décortique avec brio le film Seul sur Mars en segmentant son analyse en 4 parties : la tempête qui déclenche l’abandon du héros sur la planète, la culture sur mars, les paysages martiens et le vaisseau Hermès.

  • La tempête : l’orateur fait une analyse détaillée des chiffres que l’on voit dans le film pour expliquer la véracité ou non des éléments indiqués. Pression, température… tout est passé au filtre du scientifique. Et bien sûr, tout est loin d’être vrai…
  • La culture sur mars : il faut de la terre et de l’eau pour faire des cultures. Le héros est posé au fond d’un ancien océan martien. Et le sol martien, c’est du régolite donc du caillou. Un sol, c’est vivant : caillou, déchets organiques… C’est pour cela que l’astronaute rend vivant son sol en mélangeant les déchets organiques issus de ses défécations avec le sol local. Néanmoins, le lieu où il se trouve contient environ 10 % de sel, car c’est le fond d’un ancien océan dans lequel s’est déposé du potassium et du calcium condensé avec l’évaporation de l’eau. Mettez 10 % de sel dans de la terre et essayez de faire pousser quelque chose… Deuxième problème, il doit trouver de l’eau = hydrogène + oxygène. Il peut en générer comme il le fait dans le film en utilisant une technique réelle, mais une véritable mission sur mars n’utiliserait pas le composant qu’il emploi. Il peut aussi en récupérer en tendant une bâche de 200 mètres pour obtenir environ 2 litres d’eau grâce à de la condensation. Ce qui nécessite de la logistique pour peu de résultats. On peut aussi chauffer du gypse et récupérer de la vapeur d’eau. 1 kilogramme de gypse chauffé fait 200 grammes d’eau. Impressionnant !
  • Les paysages martiens. Le film a été tourné en Géorgie. Le réalisateur a donc filmé un paysage terrestre et il a été rajouté aux paysages de falaises de grès des gros cratères avec les effets spéciaux. Il y a aussi eu l’intégration dans le film des photographies réelles ou réalistes de vue de mars. Le ciel n’est pas bleu, mais plutôt orangé ou d’un bleu très sombre, car il y a peu d’air et la luminosité est très faible. Le couché de soleil est plutôt bleu.
  • Le vaisseau Hermès est un très beau vaisseau, bien plus beau que ceux qu’on créera vraiment pour une telle mission. Cette fois-ci, c’est la gravité interne et l’accélération du vaisseau qui est commenté par le conférencier. L’auteur du roman a d’ailleurs parfaitement décrit une trajectoire plausible si on est capable de faire une accélération constante de 2 millimètres / secondes, ce qui parait a priori peu plausible.

La conférence, composée d’extraits du film décortiqués minutieusement et de diapositives scientifiques présentant des démonstrations techniques ou de véritables images de mars, était riche et passionnante à suivre. Nul doute que dans les joues à venir, vous puissiez la retrouver en intégralité sur Internet. Je vous invite donc vivement à la découvrir.

COURT METRAGE SESSION 1

TIME RODENT de Ondrej Svadlena / France-République tchèque, 2016, 15’
Dans un futur où la nuit a dévoré le jour, les habitants d’un monde en mutation accélérée se nourrissent exclusivement de lumière artificielle.

Avis : Un court métrage d’animation étonnant qui explore un futur sombre dans un avenir se déroulant en accéléré. Parfois cauchemardesque, mais visuellement très beau, c’est un film qui mérite vraiment d’être vu.

2084 de Taz Goldstein / États-Unis, 2015, 3’38
En l’an 2084, la société est lentement contrainte à la conformité par un ordinateur tout-puissant.

Avis : Un film très court et drôle sur une conformité de la pensée glaçante. Bien sympathique.

DECORADO de Alberto Vasquez / Espagne, 2016, 11’
Arnold, un petit ourson, s’interroge : derrière des allures de décor merveilleux et idyllique, est-ce que son monde ne serait pas factice ?

Avis : Un court métrage très intéressant d’un réalisateur d’animé espagnol que j’aime beaucoup. Le film, et son graphisme, peuvent en dérouter certains, mais il est plaisant à regarder et méditer.

ADAM PEIPER de Monica Mateo / Espagne, 2015, 16’30
Au bureau des enveloppes, la salive n’attend pas.

Avis : Et si le travail, qui est la vie, déraillait ? Une démonstration puissante et dérangeante dans un décor particulièrement impressionnant.

LA LISIERE de Simon Saulnier / France, 2015, 16’35
Dans un avenir proche, au cœur d’une forêt du Nord où règne l’anarchie, fille et père survivent comme beaucoup d’autres.

Avis : Un film français de survival post-apocalyptique dans une forêt. Bien fait et efficace sans pour autant renouveler le genre.

AUTOMATIC FITNESS de Alejandra Tomei / Allemagne, 2015, 20’
La course éperdue à la productivité.

Avis : Un film très drôle et acerbe sur la productivité poussée à son paroxysme. Et si l’humain n’était finalement qu’un simple rouage dans une vie millimétrée ? Une démonstration parfois par l’absurde qui fait rire, mais porte à réfléchir sérieusement.

THE RACE de Michaël Le Meur / France, 2015, 14’30
Condamnée à croître, jamais satisfaite, l’humanité accélère et se précipite dans une course folle. Et si cette fuite en avant n’était pas le fruit de notre libre arbitre, mais le résultat des mécaniques qui gouvernent l’univers ?

Avis : C’est un véritable coup de cœur, et un tour de force technique et scénaristique. Le film composé d’une succession d’images raconte à la fois l’histoire de l’univers, de la vie et de l’humanité. Et malgré ce que l’on voir à l’écran, tout a été réalisé en image de synthèse. C’est la quatrième fois que je le vois et il se dévoile de mieux en mieux à chaque visionnage. Un court métrage qui réussit le tour de force de ne pas sembler durer plus de 4-5 minutes…

ASSASSINATION CLASSROOM : GRADUATION

De Eiichiro Hasumi / Japon, 2016, 118’
Après un premier semestre passé à multiplier les tentatives d’assassinat de leur prof entre deux cours de chimie et de littérature, les cancres de la classe 3-E sont de retour. Cette fois, il ne leur reste plus que six mois avant d’être diplômés, ce qui signifie l’Apocalypse pour cette bonne vieille Terre s’ils n’arrivent pas à dézinguer leur prof extraterrestre. Mais si de nouveaux jouets de l’industrie militaire nipponne sont mis à leur disposition, nos élèves mercenaires vont surtout avoir droit à une surprise de taille : Kaede Kayano, l’une de leur camarade de classe, va brusquement sortir du placard en accusant notre poulpe jaune cocu d’avoir assassiné son frère…

Avis : La suite attendue du très drôle et dynamique premier opus Assassination Classroom qu’il conclut. Certains ont été déçus de son rythme plus contemplatif et porté sur certains personnages dont il dévoile la vie. Fan de la série animée, j’ai beaucoup apprécié cette deuxième partie, moins spectaculaire que le premier volet, mais qui le conclut d’une fort belle façon.

JEEG ROBOT

De Gabriele Mainetti / Italie, 2015, 118’
Enzo est un petit voleur qui vit dans la banlieue romaine de Tor Bella Monaca. Un jour, en fuyant la police, il se jette dans le Tibre et entre en contact avec des substances radioactives. Ces substances le contaminent et lui confèrent des pouvoirs surnaturels, une super force et la capacité de guérir les blessures. Initialement réticent à utiliser ses pouvoirs pour faire le bien, il change d’avis lorsqu’il rencontre Alessia, une jeune fille autiste, victime d’abus, qui l’identifie comme le héros du dessin animé japonais Jeeg Robot. Enzo devient un super-héros au service du bien, pour sauver Alessia et la ville de Rome de la fureur de Fabio, un criminel fou et narcissique connu sous le nom de « le Gitan ». Après avoir récolté une avalanche de prix en Italie, le film qui fait enfin renaître le cinéma du genre transalpin.

Avis : Un film de super-héros transalpin avec un antihéros, petit voleur, attachant dont le costume est quasiment inexistant, son side-kick vraiment original en jeune femme souffrant d’une pathologie psychiatrique et un méchant truculent, ancien petit chef mafieux pris de grandes aspirations à l’arrivée de ses supers-pouvoirs. Le film est vraiment différent et rafraichissant dans le contexte des films de super-héros burnés, costumés et détruisant la moitié de la planète pour la sauver. Quand un voyou s’en prend à la mafia, cela fait d’étranges étincelles.

THE VOID

De Steven Kostanski & Jeremy Gillespie / Canada, 2016, 91’
Lors d’une patrouille de routine, le policier Daniel Carter trouve un homme blessé sur la route et le transporte dans un petit hôpital de campagne. Les quelques soignants et patients présents paraissent plutôt inquiétants et une étrange créature semble grandir dans l’hôpital.
Le cauchemar peut commencer…
Au carrefour de The Thing, Prince des ténèbres et Re-Animator, un premier long-métrage en forme d’hommage aux meilleurs films de John Carpenter et de Stuart Gordon.
Si H.P. Lovecraft et Clive Barker avaient enfanté ensemble, cela aurait probablement donné The Void…

Avis : The Void est un film pas entièrement réussi, mais qui possède une atmosphère véritablement envoûtante et des créatures, parfois cauchemardesques, particulièrement réussies dans leur genre. L’interprétation est correcte et la réalisation très propre. Si la fin n’est pas vraiment novatrice, le long métrage se laisser regarder avec plaisir, surtout si on est amateur de ce genre d’œuvre.





EX-MACHINA

De Alex Garland / Royaume-Uni, 108’
À 26 ans, Caleb est un des plus brillants codeurs que compte BlueBook, plus important moteur de recherche Internet au monde. À ce titre, il remporte un séjour dans la résidence de son directeur. Mais quand Caleb arrive dans la demeure, il découvre qu’il va devoir participer à une expérience troublante : interagir avec le représentant d’une nouvelle intelligence artificielle, une très jolie femme robot prénommée Ava.

Avis : Ex-Machina est l’un des meilleurs films de science-fiction sorti ces dernières années. Premier film réalisé par le scénariste Alex Garland, c’est un coup de maître dont l’intelligence de l’écriture force l’admiration. Sans compter que l’interprétation et les effets spéciaux sont, eux aussi, bluffants. Vous pouvez en retrouver la critique complète ICI.

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Utopiales 2016 : Samedi 29 octobre



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