Cartoonist 2013 : Alex Pilot - "Ne pas finir France Five aurait été une trahison"

Date : 27 / 04 / 2013 à 20h10

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Cette fois ça y est ! France Five est enfin terminé. 9 ans après l’épisode 4 il aura fallu attendre 2012 pour l’épisode 5 et 2013 pour la conclusion. Après une avant-première au cinéma Max Linder le 12 avril, le final était projeté à Nice pour Cartoonist, le Festival qui avait lancé la carrière d’Alex Pilot. Depuis le 22 avril, il est possible de trouver l’intégrale des épisodes en DvD vendus avec le numéro Hors série 20 d’Animéland. Une diffusion de l’intégrale est également programmée ce dimanche 28 avril sur la chaîne Nolife. Nous avons rencontré Alex Pilot qui a très aimablement trouvé le temps de répondre à nos questions.

France Five a été une aventure de longue haleine. Quelles ont été les principales difficultés tout au long de la série ?
Il y a eu beaucoup de difficultés au niveau des costumes. Il y a eu beaucoup de choses à fabriquer : des costumes de gentils et de méchants... Il faut aussi pouvoir les amener sur les lieux de tournage, et c’est beaucoup plus compliqué qu’il n’y paraît. Avant France Five je faisais une autre série, Bitoman où les costumes, c’était du cosplay. Du coup quand quelqu’un venait et qu’il avait oublié un truc du genre chapeau, gants... On tournait quand même et ça restait agréable à regarder. Un tournage de France Five, s’il nous manque un gant, c’est mort. On annule le tournage et on revient. C’est arrivé quelquefois où il nous manquait une ceinture ou un gant et où on a du attendre deux heures que quelqu’un fasse un aller-retour pour chercher ce qu’il manquait. Il y a aussi les difficultés de planning. Réussir à avoir tout le monde en même temps, c’est pas facile quand c’est un projet où chacun prend sur sur son temps libre.
Ensuite au niveau du montage, j’ai été ralenti sur l’épisode 5 (qui est devenu l’épisode 5&6) car j’avais lancé avec Sébastien Ruchet (Red Fromage) un projet de chaîne de télé, Nolife. Ce projet m’a pris absolument tout mon temps et j’ai bien cru que je n’arriverais jamais à finir. Du coups, j’ai choisi de donner une date. Comme ça, on était obligés de le faire.

Quand est ce que vous avez réussi à trouver le temps de faire cette post prod ?
J’ai pas eu plus de temps. Au début je me disais « Entre deux émissions de Nolife, je fais un peu de France Five. Petit à petit j’y arriverai bien. ». Je ne pensais pas finir si tard. Chaque année, j’étais certain de finir l’année en cours, mais en fait, chaque jour il y a quelque chose d’urgent, quelque chose qu’il faut rendre tout de suite, et France Five passait toujours après. C’est un ami japonais qui m’a dit « Si tu continues comme ça tu ne le finiras pas. Donne-toi une date et comme ça, ça remontera en haut de ta liste de priorités. » C’est ce que j’ai fait. J’ai mis une date, France Five est devenu quelque chose d’urgent et c’est comme ça qu’on a pu le finir.

C’est à Cartoonist en 2000 qu’a été projeté le premier épisode de France Five. C’est à Cartoonist 2013 qu’est projeté la fin. Vous teniez à boucler la boucle ?
Ça fait plaisir mais on n’a pas attendu que Cartoonist revienne pour finir. Il se trouve que ça coïncidait bien avec les dates. Quand ils ont proposé de passer le 6 à Cartoonist, j’ai dit oui, cent fois oui.

France Five a même conquis le public Japonais. Il se murmure même que certains invités du Cartoonist ont fait le déplacement du japon dans l’espoir de vous rencontrer. C’est plutôt flatteur non ?
Non, en fait c’est pour le festival qu’ils sont venus. Mais ça fait plaisir de revoir entre autres M. KUSHIDA Akira qui a chanté une chanson pour France Five. Je rappelle que c’est lui qui nous a proposé, on ne lui avait rien demandé. Un jour il nous a dit « Je vous propose de faire ça. ». On a dit merci, ça nous a fait plaisir. C’était une super collaboration. Le revoir 10 ans plus tard et lui dire « Voilà, on a terminé. », lui filer l’épisode 6, c’était quand même super sympa.

Dans les séries Super Sentai, les héros font équipe chaque année avec leurs successeurs le temps d’un épisode spécial. Les France Five vont-ils reprendre du service si l’occasion se présente ?
Non. Déjà parce qu’on a donné les costumes. Les props et autres éléments de tournage, on les a donnés aux spectateurs lors de la séance au Max Linder. On ne pourra plus tourner un épisode 7, un crossover ou quelque chose dans le genre. S’il y avait eu des successeurs, ça aurait été rigolo de faire un crossover mais honnêtement c’était tellement de boulot qu’on était content que ça se termine.

Dans ce dernier épisode on sent une forte influence des œuvres du studio Gainax notamment dans le combat final. Faut-il y voir un hommage à ceux qui avaient fait Dai Nippon ?
Oui. Ça nous a tellement inspiré ce qu’ils ont fait, qu’on avait envie de mettre tout ce qu’on aime dans le 6. On a passé les 4 premiers épisodes a essayer de se rapprocher le plus possible du Sentai Japonais. A chaque fois on se disait « ça, il faut que ça fasse plus Sentai. ». Quand on a commencé à bosser sur le 5/6 on a voulu se lâcher un peu et mettre d’autres choses qu’on aime parce que c’est le dernier, parce qu’après il n’y en aura plus d’occasion d’en faire d’autres, donc c’était maintenant ou jamais. Donc il y a effectivement de la référence à la Gainax (Gunbuster, Evangelion) mais aussi à d’autres robots géants comme Macross, Mazinger ou Grendizer (Goldorak). Il y a tout ce qu’on a aimé dans ces séries. On s’est fait plaisir. On les a mises.

Le France Robot était d’ailleurs absent dans le 4.
Oui, mais c’est logique. Au départ, le 4 et 5, c’étaient le double épisode final. Dans cette logique, on commençait dans le 4 et on finissait le 5 avec le combat de robot. (Cinquième épisode qui, rappelons le, s’est vu scindé en 5 et 6).

Maintenant que France Five est terminé. Qu’y a-t-il de prévu pour l’avenir ?
Je suis très occupé avec Nolife mais le fait d’avoir terminé France Five va me donner le temps de réfléchir sereinement à d’autres choses. Avant, à chaque fois que j’avais des idées ou des envies, je m’interdisais de le faire car je ne pouvais simplement pas me lancer dans un nouveau projet en laissant France Five de coté. Ça aurait été une trahison envers l’équipe, les fans et moi-même.

Aucun projet de fiction ?
J’ai plein d’idées, mais encore rien de concret à présenter.

Merci beaucoup.