Seize printemps : La critique

Date : 10 / 06 / 2021 à 10h00
Sources :

Unification


Seize printemps est une revisite sensible du concept de l’ado rebelle. Qui ici, timide et réservée, dans un univers protégé et cadré, se voit submergée par ses émotions et l’amour. Si elle jette son dévolu sur un homme bien plus âgé qu’elle, transgressera-t-elle pour autant les valeurs qui lui ont été inculquées ?

Passera-t-elle à côté de ses seize ans ?
À deviner dans une fin ambiguë plutôt bien ficelée.

Poétique, voire onirique, ce joli film esquisse le portrait d’une jeune fille timide et bien éduquée, qui pourtant semble rendre un hommage appuyé à l’Effrontée qu’incarna jadis Charlotte Gainsbourg.
Assumé (m’a-t-il semblé dans la chanson du générique), tant la silhouette qu’endosse Suzanne frise le mimétisme, jouant d’une ressemblance évidente avec son illustre aînée.

Même si le caractère des deux jeunes filles, hormis dans leur timidité, diffère en de nombreux points. La présente semble bien plus sage aux yeux du public face aux frasques de la précédente, pour autant se rejoindre dans le puissant, et même désir ardent de passer à l’âge adulte.

Cette vision du passage délicat, que connaissent les jeunes filles à l’adolescence est finement observée.

Agréablement tourné. D’une fluidité complexe… Comme cet âge si particulier. C’est bien vu, bien construit. Renforcé par le talent d’un casting amical et hautement professionnel qui aura, on le devine, facilité la tâche à la toute jeune réalisatrice, qui si on en juge par ce premier long-métrage très maîtrisé, a de l’avenir dans ce métier. Prouvant que bon sang ne saurait mentir.

La jeune Suzanne a adopté un style qui a donné à ses parents Vincent Lindon et Sandrine Kiberlain de nombreuses occasions d’exprimer leur propre talent. La manière réaliste, du « tourné sur le vif », cher à la nouvelle vague, dont on sent l’inspiration, emprunt d’une touche un peu théâtrale, est tout à fait dans le ton, puisque l’action se passe autour et dans un théâtre.

Un premier film réussi, inattendu. Au rythme un peu lent et suranné des dernières années du vingtième siècle. Les « anciens » y verront un peu de la patte de Kurys, Miller, Pinoteau, ou encore Pialat, des références qui honorent, mais ne sauraient limiter le style de Suzanne Lindon dont la touche personnelle est bien présente et efficace.
Les amateurs de musique et de chorégraphie apprécieront. Je ne veux pas en révéler plus.
C’est un film à découvrir. Un talent à suivre.


SYNOPSIS


Suzanne a seize ans. Elle s’ennuie avec les gens de son âge. Tous les jours pour aller au lycée, elle passe devant un théâtre. Elle y rencontre un homme plus vieux qu’elle qui devient son obsession. Grâce à leur différence d’âge, ils pensent ne plus s’ennuyer ensemble et tombent amoureux. Mais Suzanne sent qu’elle risque de passer à côté de sa vie, celle de ses seize ans qu’elle avait tant de mal à vivre comme les autres.

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE


- Durée du film : 1 h 13
- Titre original : Seize printemps
- Date de sortie : 16 juin 2021
- Réalisatrice, Scénariste : Suzanne Lindon
- Interprètes : Caroline Bonmarchand
- Photographie : Jérémie Attard
- Montage : Pascale Chavance
- Musique : Vincent Delerme
- Costumes : Julia Dunoyer
- Décors : Caroline Long Nguyên
- Producteur : Caroline Bonmarchand
- Distributeur : Paname Distribution

LIENS


- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO

Seize Printemps



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