Holy Lands : La critique
Passer de son roman Les Terres Saintes paru en 2010 à son film Holy Lands a été un vrai défi pour Amanda Sthers, qui aura longtemps réfléchi à cette adaptation cinématographique.
Qui avait tenté d’autres réalisateurs.
Mais dont elle a voulu au final garder le contrôle, jusqu’à l’écran.
"C’est une histoire sur les limites de la tolérance ", commence Amanda Sthers lorsqu’elle évoque le film.
"J’ai lu un article sur le fait qu’on élevait les cochons sur pilotis, en Israël, de façon à ne pas contaminer le sol."
C’est à partir de cette simple coupure de presse, qu’elle s’est mise à imaginer l’histoire d’un cardiologue newyorkais qui abandonne famille et carrière pour se lancer dans l’élevage de cochons à Nazareth.
Une incongruité, rendant le propos drôle et sérieux à la fois, qui a amené l’auteure à interroger ses personnages autant sur la méthode que sur le fond ...
"L’histoire, qui chevauche les continents et les générations, se penche sur les relations complexes au sein d’une famille dont les membres sont incapables d’exprimer ce qu’ils ressentent les uns pour les autres". explique-t-elle.
Tout en montrant au spectateur combien il est difficile de faire valoir sa position d’homme libre, dans une ville, au coeur d’un pays, qui manque cruellement de compassion et de respect des droits en matière de religion. Alors même qu’elle se trouve à l’origine des 3 grandes religions monothéistes.
Si pour l’auteure il s’agit avant tout d’une histoire de famille, d’aucuns, comme moi y préfèreront l’histoire d’amitié, entre deux hommes très différents, qui finiront par tellement bien se comprendre... et s’apprécier.
En dépit de ce qui les sépare.
Important aussi, de dénoncer au passage l’absurdité des extrémistes de tout bord. Ici avec une légèreté étonnante, même dans le drame.
Tout repose sur l’improbable, rattrapé par la réalité, tout au long d’une histoire multiple. "... qui se déroule dans trois pays différents, avec cinq protagonistes – mais bien une seule et même histoire." précise l’auteure.
C’est un film plein de grâce. Admirablement bien interprété.
A la lumière "divine"... Très belle photographie. Et plans soignés.
Un beau film, de belle allure. Et au message profond.
Un film original s’il en est.
Qui fait sens de bien agréable manière.
A savourer sans modération.
SYNOPSIS
Harry Rosenmerck, cardiologue américain, juif ashkénaze, a tout quitté pour devenir éleveur de cochons en Terre Sainte. David, son fils, auteur de théâtre à succès, homosexuel, écrit à son père qui ne lui répond jamais, incapable d’imaginer son fils dans les bras d’un homme. Sa fille, Annabelle, éternelle étudiante de bientôt trente ans, quitte Paris pour fuir un chagrin d’amour. Et son ex-femme, Monica, mère de ses deux enfants, se découvre un cancer et revisite leur histoire d’amour. C’est auprès du Rabbin Moshe Cattan qui deviendra son ami, que Harry va accepter d’affronter la vie et son issue.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1 h 40
Titre original : Holy Lands
Date de sortie : 16 janvier 2019
Réalisateur, Scénariste : Amanda Sthers
Interprètes : James Caan,Tom Hollander, Jonathan Rhys Meyers, Efrat Dor, Rosanna Arquette, Patrick Bruel
Photographie : Régis Blondeau
Montage : Nadia Ben Rachid
Musique : Grégoire Hetzel
Costumes : Charlotte Betaillole
Décors : Françoise Joset
Producteur : Artémis Productions, Shelter Prod
Distributeur : Studio Canal
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