Paterno : La review
Aux États-Unis, si plusieurs sports sont à l’honneur, le football américain est au top de ces derniers, avec sa grande finale, le Super Bowl, réunissant devant les écrans 110 millions d’Américains.
Paterno revient sur l’affaire du scandale des agressions sexuelles de l’Université d’État de Pennsylvanie (les Penn State Nittany Lions) qui a mis en cause un coach assistant du club universitaire de football américain des Penn State Nittany Lions, accusé de pédophilie sur plusieurs dizaines de garçons.
Le film se focalise à la fois sur la journaliste Sara Ganim qui a gagné un prix Pulitzer pour son investigation sur l’affaire, et sur Joe Paterno, le coach des Penn Stater, travaillant pour l’Université depuis 61 ans.
En effet, ce dernier, atteint d’un cancer des poumons, est frappé de plein fouet par cette affaire et doit faire face à des allégations à son encontre pour avoir dissimulé les faits, afin de ne pas entacher l’aura de l’université.
Le scénario de Debora Cahn, John C. Richards et David McKenna montrent d’ailleurs un Paterno reconnaissant progressivement avoir été au courant de ces évènements. Un parti-pris fidèle aux investigations du FBI menées par la suite de l’affaire et dont le principal protagoniste, décédé entre temps, n’a pas pu se dédouaner. Une conclusion qu’un collectif de 300 anciens joueurs, défendant la mémoire de leur mentor, réfute.
L’œuvre de Barry Levinson, linéaire, égraine les jours, alors que l’affaire prend de l’ampleur, que les personnes sont de plus en plus impliquées et que les têtes tombent. Il utilise diverses reconstitutions concernant les protagonistes principaux, auxquelles il intègre quelques images d’archives parlant de l’affaire.
C’est sur un casting solide que le réalisateur peut s’appuyer avec en tête d’affiche un très bon Al Pacino qui incarne fort bien ce vieux briscard dont la passion pour son sport fétiche ne faiblit pas et obscurcit les décisions. Riley Keough apporte un très beau pendant à cet homme intense en jeune enquêtrice investie dans l’affaire et souhaitant la révéler au monde entier.
Le long métrage bénéficie d’une belle reconstitution et montre différents points de vue intéressants, dont celui d’une victime au nom dévoilé devant faire face à une situation délicate vis-à-vis de ses pairs. En effet, les violences sexuelles, surtout si un garçon les subit, ne sont pas évidentes à gérer et à faire reconnaître.
Paterno est un film intéressant présentant un personnage haut en couleur dont la carrière a été ternie par le choix du silence qu’il a fait. L’œuvre s’inscrit parfaitement dans la mouvance actuelle montrant la libération des langues et la volonté d’un nombre croissant de personnes de ne plus taire ce qui se passe dans certains milieux, notamment sportifs.
Avec une histoire passionnante à découvrir, un grand Al Pacino et une réalisation sérieuse, cette affaire vaut la peine de s’y intéresser et fait forcément s’interroger sur le monde sportif, dont les affaires, y compris en France, commencent à sortir.
Instructif et humain.
SYNOPSIS
La vie de Joe Paterno, joueur de football américain universitaire devenu entraîneur des Penn State Nittany Lions. Il est congédié en 2011 suite à un scandale sexuel.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1 h 45
Titre original : Paterno
Date de diffusion : 09/07/2018
Réalisateur : Barry Levinson
Scénariste : Debora Cahn, John C. Richards, David McKenna
Interprètes : Al Pacino, Riley Keough, Kathy Baker, Greg Grunberg, Annie Parisse, Peter Jacobson, Tess Frazer
Photographie : Marcell Rév
Montage : Ron Patane, Brad Turner
Musique : Evgueni Galperine, Sacha Galperine
Costumes : Rita Ryack
Décors : Debra Schutt
Producteur : Edward R. Pressman, Rick Nicita pour The Levinson / Fontana Company, Sony Pictures Television, HBO Films
Diffuseur : OCS
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