Ce qui nous lie : La critique
Nous n’avions plus vu de film de Cédrick Klapish sur le grand écran depuis Casse-tête chinois sorti en 2013. Le style du réalisateur est aisément reconnaissable dès les premières minutes de Ce qui nous lie, à travers notamment la voix off du personnage principal et la musique de son compositeur attitré Loïc Dury.
Si l’on regarde n’importe quel œuvre de Klapish, on se rend compte que l’une de ses obsessions de cinéaste consiste à faire se confronter ses personnages à des expériences de vie qui finissent par les faire évoluer. Suivant ce même schéma, dans Ce qui nous lie, c’est la mort du père d’une fratrie de viticulteurs qui va pousser deux frères et leur sœur à évoluer dans leur relation, mais aussi en tant qu’individu.
Il est question tout au long du film de la gestion d’un héritage familial, que ce soit au niveau d’un savoir-faire dûment transmis ou de possessions foncières à rentabiliser. L’année pendant laquelle nous allons suivre nos trois protagonistes va se faire au gré de tous les moments-clefs de la création d’un millésime, des vendanges à la mise en bouteille. Que l’on soit complètement novice ou amateur de bons vins, toute l’authenticité qui est donnée autour du thème de la viticulture en font un aspect du film véritablement passionnant.
En plus des difficultés tournant autour de l’exploitation d’un vignoble, chacun des membres de la fratrie va devoir faire face à des tourments plus intimes, liés autant à la place qu’il occupe dans sa famille que celle qu’il a réussi à s’octroyer dans la vie. Rien n’est cependant figé, et le film arrive habilement à montrer par exemple comment, par petites touches, une femme va parvenir à s’imposer dans un milieu essentiellement masculin.
Si le ton est plus grave que ce à quoi nous a habitué Klapisch, de savoureuses scènes de comédies ponctuent toutefois le film et il faut rendre hommage à sa capacité sans cesse renouvelée à se doter d’un casting suffisamment talentueux pour s’adapter à tous les registres. Ainsi, Pio Marmai, Ana Girardot et François Civil campent leurs personnages avec conviction en les rendant très attachants et bouleversant de sincérité.
Enfin, les paysages ruraux de notre beau pays sont sublimés par le regard de la caméra et procurent un sentiment de dépaysement qui participe beaucoup au plaisir qu’on a à regarder le film. Le Klapisch 2017 est indéniablement un bon cru. On ressort de la projection véritablement enchantés en ayant presque envie de s’acheter une bonne petite bouteille de vin pour faire honneur au travail des artisans vinicoles, à l’oeuvre pour nous procurer du plaisir en bouche.
Vous l’aurez compris, Ce qui nous lie est un produit filmique à consommer sans modération lors de sa sortie dans les salles ! À quand la suite des aventures de Xavier, maintenant ?
SYNOPSIS
Jean a quitté sa famille et sa Bourgogne natale il y a dix ans pour faire le tour du monde. En apprenant la mort imminente de son père, il revient dans la terre de son enfance. Il retrouve sa sœur, Juliette, et son frère, Jérémie. Leur père meurt juste avant le début des vendanges. En l’espace d’un an, au rythme des saisons qui s’enchaînent, ces 3 jeunes adultes vont retrouver ou réinventer leur fraternité, s’épanouissant et mûrissant en même temps que le vin qu’ils fabriquent.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1h53
Date de sortie : 14/06/2017
Réalisateur : Cédric Klapisch
Scénaristes : Cédric Klapisch, Santiago Amigorena et avec la collaboration de Jean-Marc Roulot
Acteurs : Pio Marmai, Ana Girardot, François Civil, Jean-Marc Roulot, Maria Valverde, Karidja Touré, Florence Pernel, Jean-Marie Winling
Photographie : Alexis Kavyrchine
Montage : Anne-Sophie Bion
Décors : Anne Schotte
Costumes : Véronique Gely
Musique : Loïc Dury, Christophe Minck
Producteur : Ce Qui Me Meut
Distributeur : Studio Canal
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