Dans la cour : La critique
SYNOPSIS
Antoine est musicien. A quarante ans, il décide brusquement de mettre fin à sa carrière. Après quelques jours d’errance, il se fait embaucher comme gardien d’immeuble. Jeune retraitée, Mathilde découvre une inquiétante fissure sur le mur de son salon. Peu à peu, son angoisse grandit pour se transformer en panique : et si l’immeuble s’effondrait... Tout doucement, Antoine se prend d’amitié pour cette femme qu’il craint de voir sombrer vers la folie. Entre dérapages et inquiétudes, tous deux forment un tandem maladroit, drolatique et solidaire qui les aidera, peut-être, à traverser cette mauvaise passe.
NOTRE AVIS
Dans la cour est un film magnifique, drôle, tendre et fragile. L’histoire pourrait nous arriver et cela renforce l’impact du film.
Catherine Deneuve montre, encore une fois, que c’est une immense actrice en interprétant un personnage qui sombre progressivement dans la folie. Sa dégradation mentale est impressionnante. Elle est toujours crédible dans ses répliques et nous fait aussi bien rire qu’émouvoir.
Gustave Kervern porte le film à bout de bras. Il est omniprésent sans être toujours présent. Le personnage qu’il interprète est magistral et parle directement au cœur. C’est le nouvel élément qui change la dynamique de cet immeuble. Les interactions qu’il a avec les autres acteurs sont toujours justes. Le duo qu’il forme avec Catherine Deneuve est superbe, leurs fêlures et forces se soutenant et se compensant.
Les acteurs sont tous très bons. Fragiles comme le maître chien vigile SDF ou l’ex-joueur de football. Irritant comme le voisin pénible qui se plaint sans arrêt. Profond comme le mari de Mathilde qui voit sa vie progressivement se fissurer comme le mur de son salon. Le moindre rôle est très bien décrit et trouve une résonance en nous.
C’est avec la découverte d’une fissure dans son appartement que le film s’oriente progressivement vers un ton plus sombre avec une Mathilde qui sombre dans une angoisse de plus en plus profonde.
On rit parfois beaucoup dans le film. Certaines répliques et situations sont anthologiques d’autant que les personnages restent toujours simples et convaincants.
La réalisation est très propre. Elle se focalise principalement sur la cour de l’immeuble dans lequel travaille Antoine et sur certains appartements dont la loge. Le huis-clos renforce l’effet microcosme et les interactions entre les différents personnages.
La bande son accompagne parfaitement l’histoire, sachant se mettre en retrait pour certains passages.
Au final Dans la cour est un film magnifique éclairé par les deux rôles titre Gustave Kervern et Catherine Deneuve qui sont impressionnants dans l’interprétation de leurs personnages. Le film, tragi-comique, fait beaucoup rire avant de glisser vers un final plus sombre. A l’issue de la projection, c’est les échanges humains qui nous restent en mémoire avec le magnifique portait d’un homme touchant et d’une certaine manière touché par la grâce. Un film qu’il ne faut pas hésiter à aller voir pour passer un bon moment.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1 h 37
Titre original : Dans la cour
Date de sortie : 23/04/2014
Réalisateur : Pierre Salvadori
Scénariste : Pierre Salvadori, David Léotard
Interprètes : Catherine Deneuve, Gustave Kervern, Féodor Atkine, Pio Marmai, Michèle Moretti, Nicolas Bouchaud, Oleg Kupchik, Garance Clavel
Photographie : Gilles Henry
Montage : Isabelle Devinck
Musique : Grégoire Hetzel
Costumes : Virginie Montel
Décors : Boris Piot
Producteur : Philippe Martin pour Les Films Pelléas
Distributeur : Wild Bunch Distribution
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