The Innocents : L’interview d’Eskil Vogt

Date : 09 / 02 / 2022 à 10h00
Sources :

Unification


Unification a eu la chance de rencontrer le réalisateur Eskil Vogt et de lui poser des questions sur son excellent film fantastique The Innocents.

Comment vous est venue cette idée de travailler avec des enfants qui se découvrent des supers pouvoirs, alors qu’ils sont livrés à eux-mêmes ?

Je les ai regardé jouer ensemble et je pensais que ça pouvait donner l’objet d’une production magique incroyable. Parce qu’ils ont une véritable imagination. Et puis, ensuite, je me suis demandé si je faisais un film pour de vrai, qu’est-ce que ça serait ?

Il y a un côté magique lorsqu’on est enfant et que l’on perd une fois adulte. Quand je suis devenu père, je me suis de nouveau intéressé à cette période de notre vie que j’ai redécouverte.

En tant que parent, j’ai remarqué que mon enfant était différent quand il était avec moi que quand il était avec un ami. Je vais chercher ma fille à la crèche et à l’école et je la vois jouer avec ses copains. Et elle est toujours un peu différente. Alors que quand elle me voit, elle court vers moi et elle redevient celle que je connais.

Elle est donc un autre personnage à ce moment-là et ne pense jamais à me parler de ce qu’elle est avec les autres. C’est pour ça que j’ai voulu filmer ce monde secret, celui que les parents ne voient pas. Cette liberté des enfants qui font autre chose.

Est-ce que vous aviez déjà le décor imposant où allait se dérouler votre histoire en tête ou l’avez-vous trouvé après avoir écrit le scénario ?

J’ai écrit le décor de la cité grâce à mes souvenirs d’enfance. En effet, j’ai vécu 2, 3 ans dans un lieu identique. C’était des grands immeubles qui étaient entourés par la forêt. C’est normal, car en Norvège, il y a beaucoup de forêts.

J’ai découvert cette banlieue qui est à côté d’Oslo et qui est absolument magnifique. C’est un lieu où on peut laisser les enfants dehors tout seuls, car il n’y a pas de voiture, c’est propre et confortable. Les jeunes gens peuvent entrer dans la forêt, jouer seul et faire les transgressions qu’ils veulent. Cela permet un gros contraste avec la ville.

Comment avez-vous trouvé les enfants qui jouent dans votre film, car ils sont tous exceptionnels ?

Lors de l’écriture de scénario, il ne faut pas penser aux problèmes pratiques. Il ne faut pas se mettre de limite. Je voulais faire un film avec quatre enfants. Mon défi était de trouver les comédiens. On a mis du budget dans le casting qui a duré un an.

J’étais très ouvert dans ma recherche. Dans mon histoire originale, j’avais écrit qu’il y avait deux frères et, finalement, j’ai découvert lors du casting la fille qui joue l’autiste. Elle avait 10 ans à l’époque et elle était tellement bonne, que j’ai changé le sexe des personnages principaux. Et j’ai aussi changé l’ethnicité des quatre enfants en fonction de ceux qu’on a trouvés.

Comment avez-vous dirigé les enfants qui ont un rôle compliqué à jouer ?

On a fait un travail avec eux pendant des mois pour leur apprendre à jouer. Il fallait créer un lien de confiance et apporter chaque jour des surprises pour avoir de leur part de vraies réactions. Tout pouvait se passer.

On les a mis à l’aise pour qu’ils soient confortables et on leur a donné des outils pour qu’ils deviennent de vrais comédiens.

On a fait un travail sur la peur, et la semaine d’après sur la joie, puis sur la colère. On leur a donné des méthodes avec des outils. Ils comprenaient le travail, qu’il fallait être là, travailler, et se concentrer. Mais ils connaissaient aussi la différence entre la fiction et la réalité.

C’est en les faisant travailler ensemble pendant longtemps qu’on a obtenu cette belle l’alchimie entre les deux sœurs.

Avez-vous eu des sources d’inspiration livresques et/ou filmiques dans la création de votre œuvre ?

Mon inspiration la plus importante, c’est celle de Katsuhiro Ôtomo. D’ailleurs, la fin fait référence à son œuvre Dômu, rêves d’enfants (un manga excellent que je vous conseille vraiment de lire, nda).

Je n’ai pas hésité à ne pas revoir trop de films. Je voulais passer à côté des clichés liés aux super-pouvoirs. Je voulais vraiment faire un film sur l’enfance et ne pas aborder les supers-héros que l’on trouve chez les adolescents et qui sont une allégorie de la puberté.

Le film est vraiment formidable et particulièrement captivant. C’est vraiment l’une des meilleures œuvres fantastiques de ces dernières années. Vous pouvez en retrouver la critique ICI.

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