Les figures de l’ombre : La critique

Excellent choix de date, que " la journée de la femme ", pour la sortie du film.
Les figures de l’ombre. Un bien bel hommage au rôle effectif des femmes dans la société humaine et ses plus grandes œuvres, en ce 8 mars qui leur est consacré.

Doublement militant, ce long métrage "remet les pendules à l’heure" en matière d’excellence au travail entre hommes et femmes, et en profite pour faire un point sur la ségrégation, encore en vigueur aux États-Unis au milieu du vingtième siècle.
Outre la mise au point historique, on voit ici un bel argument pour l’égalité des sexes.
En plus d’un beau discours humaniste sur le respect de l’individu.
Quelle que soit sa couleur, son origine.

Les figures de l’ombre est avant tout un beau film. Parfait sur le plan esthétique. Parfois peut-être un peu naïf et trop policé, à mon goût. Il offre une vision manichéenne de l’Amérique, qui il faut bien le reconnaître, a fait sa marque de fabrique de cette image de l’ordre social, "tout blanc ou tout noir"... soit dit sans mauvais jeu de mots. Qui avait plus que jamais cours dans les années soixante.

Impeccable sur le plan technique, bien réalisé, avec un casting de choix, à la hauteur des ambitions du projet, on peut dire que le film est une réussite.
Les deux heures et quelques minutes de ce long métrage passent à la vitesse de l’éclair et on ne s’ennuie pas une minute, même si le suspense est mitigé quand il s’agit de faits historiques, pour peu qu’on s’intéresse à la question.
L’émergence de personnages méconnus et insoupçonnés dans le processus de la conquête spatiale est une belle idée, intéressante, qui apporte son lot de surprise, surtout sur le plan humain.

Une fresque hollywoodienne, pleine de bons sentiments, qui a le mérite de pointer les difficultés, subies (encore aujourd’hui) par toute une partie de la population, pour faire valoir à titre égal ses compétences, dans un pays qui s’érige en chantre de la Liberté et du succès personnel, dans le monde.

Un beau moment de cinéma.

DB

Les figures de l’ombre est un très bon film qui revient sur l’impact des femmes noires scientifiques travaillant à la NASA sur la conquête spatiale américaine.

L’histoire se passe dans les années 60 en plein ségrégationnisme dans un état du sud, la Floride. Le film montre d’ailleurs parfaitement l’ambiance de l’époque et les problèmes rencontrés par les personnages principaux souffrant de deux grands défauts les handicapant vis-à-vis de la reconnaissance de leurs compétences : leur sexe et leur couleur.

En effet, ces dernières, véritables génies mathématiques et scientifiques, n’avaient trouvé qu’un poste de calculatrice sous-payé à la Nasa pour vivre. Le métier de calcultateur n’existe plus actuellement, car il s’agissait pour les personnes concernées de vérifier à la main tous les calculs produits par les différentes équipes en cette période où le premier ordinateur venait juste de faire son apparition.

D’ailleurs, cette machine imposante d’IBM fonctionnant à l’aide de cartes perforées programmées en Fortran fait son apparition dans l’histoire et signe l’amorce de grands changements dans l’organisation de la NASA.

Le scénario revient sur des personnages qui méritent vraiment une reconnaissance internationale de leur travail ayant permis, entre autres, d’envoyer les hommes sur la lune. D’autant que malheureusement, nombre de femmes scientifiques de haut niveau se sont fait dépouiller de leurs découvertes ou remisées en arrière-plan, comme notamment Rosalind Franklin qui a trouvé la double hélice d’ADN et dont les travaux ont été captés par Watson et Crick obtenant un prix Nobel de la médecine pour cela où Marie Curie qui n’aurait jamais co-partagé son Prix Nobel de la Physique avec son mari sans l’insistance de ce dernier à sa nomination alors qu’elle avait fourni le plus gros du travail.

L’atmosphère de l’époque est très bien reconstituée et si la condition de la femme est souvent montrée dans des films se passant dans les années 60, l’impact quotidien de la ségrégation, moins vu sur grand écran, laisse parfois sans voix, d’autant que les mentalités de l’époque étaient parfaitement conditionnées.

La réalisation de Theodore Melfi est classique et sert bien le sujet de son film. Il filme les évènements en ordre chronologique, intercalant quelques passages montrant la vie des femmes en dehors de leur travail à la trame générale axée sur l’envoi des premiers américains dans l’espace.

Les actrices sont très bien trouvées et rendent un bel hommage aux femmes réelles qu’elles incarnent.

Taraji P. Henson est superbe en femme géniale découvrant des équations révolutionnaires. Octavia Spencer incarne tout en douceur et volonté la femme qui mène le service des calculatrices afro-américaines. Janelle Monáe est formidable en femme ambitieuse souhaitant devenir ingénieur.

Dans les rôles secondaires, il faut saluer Kevin Costner en ingénieur en chef ouvert à la modernité et Kirsten Dunst en chef de service des femmes blanches.

Les figures de l’ombre est un très beau film parlant de femmes formidables qui ont rendu possibles de grandes avancées techniques dans l’histoire de l’humanité. Avec une belle réalisation dotée d’une reconstitution très efficace, une histoire passionnante à suivre et des actrices magnifiques dans leurs rôles, l’œuvre est vraiment à découvrir sans hésiter.

Incroyable et émouvant.

IA

Le destin extraordinaire des trois scientifiques afro-américaines qui ont permis aux États-Unis de prendre la tête de la conquête spatiale, grâce à la mise en orbite de l’astronaute John Glenn.

Maintenues dans l’ombre de leurs collègues masculins et dans celle d’un pays en proie à de profondes inégalités, leur histoire longtemps restée méconnue est enfin portée à l’écran.

 Durée du film : 2 h 06
 Titre original : Hidden Figures
 Date de sortie : 08/03/2017
 Réalisateur : Theodore Melfi
 Scénariste : Allison Schroeder d’après l’œuvre de Margot Lee Shetterly
 Interprètes : Taraji P. Henson, Octavia Spencer, Janelle Monáe, Kevin Costner, Kirsten Dunst, Aldis Hodge, Jim Parsons, Mahershala Ali
 Photographie : Mandy Walker
 Montage : Peter Teschner
 Musique : Pharrell Williams, Hans Zimmer
 Costumes : Renee Ehrlich Kalfus
 Décors : Wynn Thomas
 Producteur : Theodore Melfi, Donna Gigliotti, Peter Chernin, Jenno Topping, Pharrell Williams pour Twentieth Century Fox
 Distributeur : Twentieth Century Fox France

 SITE OFFICIEL
 ALLOCINÉ
 IMDB

Crédits : Twentieth Century Fox 2017

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