EXCLUSIF UNIF - Les naufragés : rencontre avec Mehdi Meskar et Renaud Ducoing
A l’occasion de l’avant-première du court métrage Les naufragés, l’acteur Mehdi Meskar et le réalisateur-scénariste Renaud Ducoing ont répondu aux questions d’Unif.
Voici la totalité de notre entretien.
MEHDI MESKAR
Comment avez-vous appréhendé le personnage que vous jouez ? Avez-vous fait des recherches, rencontré des autistes ?
Oui, avec Renaud on a assisté à des cours de théâtre pour autistes, entre autres, et pour moi ça a été une grande inspiration pour construire la partie extérieure du personnage : les gestes, les tics, la manière de parler, etc... Mais ce qui était plus laborieux pour moi, c’était la partie intérieure du personnage : les pensées, le caractère... Je l’ai surtout travaillée en décortiquant le scénario et les réactions de Malick, qui peuvent ne pas toujours sembler cohérentes pour quelqu’un de non autiste. Mais qui deviennent très logiques une fois qu’on a compris le personnage.
Comment s’est déroulé le tournage ?
Le tournage a été particulièrement agréable et serein. On a eu environ 10 jours de tournage ce qui nous permis aussi de prendre le temps de s’installer pour les techniciens et de laisser les impulsions venir pour nous les comédiens. On a tourné à Sallèdes en Auvergne au milieu de la nature. Une petite équipe et une énorme envie de bien faire ce film.
Votre alchimie à l’écran avec Chloé André est évidente ? Est-elle venue naturellement entre vous, ou l’avez-vous travaillée ?
J’étais arrivé au casting avant les autres actrices du film et avec Renaud j’avais rencontré d’autres comédiennes pour le rôle de Caroline. Je me rappelle qu’après avoir rencontré Chloé, Renaud m’a dit : "C’est super ! Ça marche bien entre vous !" et je pense qu’il a aussi choisi Chloé pour ce film parce que ça fonctionnait bien, spontanément, dans nos interactions.
Dans quel film, série ou court métrage dans lesquels vous avez joué pourrons-nous vous retrouver prochainement ?
Prochainement, il y Pitza e Datteri de Fariborz Kamkari dans lequel j’interprète le rôle principal qui est sorti en salle en Italie et en Suisse. J’espère le voir sortir en France aussi. On pourra aussi me retrouver dans le petit écran dans Le Secret D’Elise d’Alexandre Laurent, une série fantastique qui sera diffusée sur TF1. Et dans Adam-ma un court-métrage de Marion Jhöaner.
Quel est actuellement le projet sur lequel vous travaillez ?
En ce moment je travaille sur le prochain court-métrage de Marion Jhöaner, une très belle histoire d’une quête du Désir avec trois figures adolescentes. Le film est actuellement en préparation et on devrait le tourner pour la rentrée prochaine.
RENAUD DUCOING
Pourquoi avoir choisi comme thématique de votre court métrage la perte de l’être aimé ?
Le deuil est un thème qui m’intéresse beaucoup. Les personnages confrontés à l’absence ou à la disparition d’un être cher ont une vision particulière du monde. Ils peuvent se situer à la lisière du rationnel, s’imaginer un au-delà où l’être aimé les attend, les observe. J’ai voulu donner une forme à cet état d’esprit particulier à travers la vision de Caroline.
Comment vous est venu l’idée de ce personnage d’autiste ?
Le personnage de Caroline est allé très loin dans la solitude, une forme de folie la guète. Plus elle se laisse aller dans la mélancolie, et plus elle rompt les possibilités de communication avec l’extérieur, avec les "gens normaux". C’est une forme d’autisme. Je me suis dit qu’il serait fascinant qu’elle puisse rétablir le contact avec l’extérieur avec précisément un autiste, en imaginant une forme de communication décalée, basée au départ sur la confrontation, puis sur le sensible, voire le sensoriel. Un langage bien à eux, complètement étranger à Selma et aux "gens normaux".
Combien de jours avez-vous passé sur le tournage ?
Le tournage a duré une quinzaine de jours très intenses. Nous avons vécu en univers clos, isolés dans une campagne sauvage, ce qui a dû conditionner le jeu des acteurs.
Avez-vous déjà en vue les festivals dans lesquels vous allez faire concourir Les naufragés ?
Oui, nous allons le proposer à un maximum de festivals, en donnant la priorité aux festivals importants comme Clermont-Ferrand, Lille, Brest... Ce seront essentiellement des festivals généralistes, mais pourquoi pas aussi des festivals à thématique fantastique.
Vous avez commencé le court métrage il y a une quinzaine d’année. Combien en avez-vous déjà réalisé ?
Difficile de répondre à cette question car j’ai commencé très jeune ! J’ai fait mon tout premier film à l’âge de 15 ans, évidemment très immature et peu abouti. Tous ces films de jeunesses, la plupart auto-produits, ont été une manière d’apprendre à écrire et à mettre en scène. Je dirai que j’ai l’impression d’être arrivé à maturité sur les 5 derniers courts-métrages.
Quel est actuellement le projet sur lequel vous travaillez ?
J’écris actuellement un scénario de long-métrage, j’ai donc mis entre parenthèse les courts-métrages pour quelques temps, mais me connaissant je sais que j’y reviendrai vite !
Les naufragés est un magnifique court métrage qui aborde deux sujets délicats avec une merveilleuse sensibilité : la perte de l’être aimé et l’autisme. Un court métrage qui a de bonnes chances de gagner des prix en festival. Je vous engage vivement à aller le voir si jamais vous en avez l’opportunité.
Vous pouvez prochainement trouver la critique complète du court métrage sur notre site.
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