Il reste encore demain : La critique

 Date de sortie : 13/03/2024
 Titre original : C’è ancora doman
 Durée du film : 1 h 58
 Réalisateur : Paola Cortellesi
 Scénaristes : Paola Cortellesi, Furio Andreotti, Giulia Calenda
 Interprètes : Paola Cortellesi, Valerio Mastandrea, Romana Maggiora Vergano, Emanuela Fanelli, Giorgio Colangeli, Vinicio Marchioni, Francesco Centorame, Raffaele Vannoli, Yonv Joseph

Il reste encore demain est un excellent film italien parlant de sujets extrêmement forts d’une manière remarquable. Il n’est donc pas surprenant qu’il est remporté un vif succès dans son pays et engrangé 5 millions de spectateurs.

Le scénario de la réalisatrice Paola Cortellesi, de Furio Andreotti et de Giulia Calenda se déroule juste après la Seconde Guerre mondiale. Il tourne autour d’une femme maltraitée par son mari, s’occupant de ses enfants, de son beau-père et de son foyer, tout en enchaînement des petits boulots toute la journée.

Le film est formidable. Il offre une immersion vivace dans la vie difficile d’une épouse volontaire qui va se retrouver confrontée à un choix compliqué. L’œuvre fait des partis-pris vraiment forts, dont une séquence musicale proposant un passage violent, particulièrement impressionnant et effroyable en même temps.

Le long métrage est particulièrement virevoltant. Il montre très bien l’activité de cette femme, ses interactions avec ses amies et ses voisines et la manière dont elle espère, pour sa fille, un avenir meilleur que le sien.

Les mécanismes de la violence et de la maltraitance sont parfaitement mis en valeur. L’œuvre monte crescendo et la dernière partie est particulièrement remplie de suspense et reste longtemps en mémoire.

C’est d’ailleurs un film qu’il faut réellement voir pour comprendre les injustices faites aux femmes. D’autant que ces dernières existent toujours et que les mécanismes utilisés sont de même nature. L’un des passages, d’une grande subtilité, entre la mère et la fille est particulièrement marquant.

L’interprétation est magnifique. Paola Cortellesi est éblouissante en mère de famille devant s’occuper de tout. Valerio Mastandrea est très bon dans le rôle de son mari violent. Romana Maggiora Vergano est superbe en fille aînée. Giorgio Colangeli est impeccable en beau-père souvent méchant. Emanuela Fanelli est sympathique en meilleure amie. Et Yonv Joseph est très intéressant en militaire américain.

La reconstitution des années 40 est formidablement bien faite. Le très beau travail sur les décors par Fiorella Cicolini et sur les costumes par Alberto Moretti renforce cette impression de se plonger au cœur du siècle précédent. De plus, la superbe photographie en noir et blanc et 4/3 de Davide Leone renforce cette impression d’être transporté dans le passé. Bien que la mise en scène ne donne jamais l’impression d’être datée.

La musique de Lele Marchitelli a aussi une grande importance et offre quelques passages musicaux extrêmement recherchés et visuellement splendides. Alors que le montage de Valentina Mariani accélère le tempo et permet d’obtenir des moments pratiquement anxiogènes.

Il reste encore demain est un excellent film vraiment important qui manie aussi bien le drame que les pointes d’humour et s’appuie sur des répliques ciselées et une interprétation magnifique pour proposer une œuvre qu’il faut aller voir sans aucune hésitation.

Impressionnant et bouleversant.

IA

Il reste encore demain est un film italien qui a connu un immense succès dans son pays pour d’excellentes raisons.

Délia a une vie difficile auprès de son conjoint violent, d’un beau père tyran et de ses trois enfants, dont deux garçons insupportables. Elle enchaîne les emplois et n’a jamais son avis à donner. Le film va mettre en avant sa relation avec sa fille qui s’apprête à épouser un jeune homme nanti. Cela fera réfléchir Délia qui ne veut en aucun cas qu’elle subisse les mêmes affres qu’elle.

Le film de Paola Cortellesi est un véritable pamphlet contre le patriarcat. L’histoire se passe dans l’Italie d’après-guerre. L’époque choisie pour le film permet d’exprimer une misogynie décomplexée qui a malheureusement encore beaucoup d’écho à notre époque. La réalisatrice insiste bien sur les violences directes faites aux femmes, mais aussi tous ces petits comportements, ces petites phrases prononcées par les hommes dans le seul but de rabaisser les femmes et de ne leur accorder aucune place et ce quel que soit l’âge ou le milieu social.

Les choix pour la réalisation du film sont très originaux. Il a été tourné en noir et blanc et les plans ne sont pas des plus classiques. La narration du film est excellente. Chaque élément est important, ils s’entremêlent pour donner un rouage efficace qui conduira à un véritable suspense final. À aucun moment le film ne laisse indifférent. Il entraîne le spectateur à passer par toutes les émotions : tension, dégoût, colère, irritation, mais aussi humour. C’est une des grandes forces du film malgré un sujet difficile, il y a toujours un peu de légèreté pour alléger les scènes. Les plus difficiles sont savamment chorégraphiées sans pour autant enlever leur gravité. L’utilisation de la musique est capitale tout au long du film. Elle est là pour décongestionner, souligner et accompagner.

Avec une interprétation magistrale, un sujet des plus important et une mise en scène jubilatoire, Il reste encore demain est un excellent film à ne pas rater. Une incroyable surprise.

G

Mariée à Ivano, Delia, mère de trois enfants, vit à Rome dans la seconde moitié des années 40. La ville est alors partagée entre l’espoir né de la Libération et les difficultés matérielles engendrées par la guerre qui vient à peine de s’achever. Face à son mari autoritaire et violent, Delia ne trouve du réconfort qu’auprès de son amie Marisa avec qui elle partage des moments de légèreté et des confidences intimes. Leur routine morose prend fin au printemps, lorsque toute la famille en émoi s’apprête à célébrer les fiançailles imminentes de leur fille aînée, Marcella. Mais l’arrivée d’une lettre mystérieuse va tout bouleverser et pousser Delia à trouver le courage d’imaginer un avenir meilleur, et pas seulement pour elle-même.

 Photographie : Davide Leone
 Montage : Valentina Mariani
 Musique : Lele Marchitelli
 Costumes : Alberto Moretti
 Décors : Fiorella Cicolini
 Producteurs : Mario Gianani, Lorenzo Gangarossa pour Wildside Media
 Distributeur : Universal Pictures International France

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