Le Prince : La critique
LE PRINCE
Date de sortie : 15/06/2022
Titre original : Le Prince
Durée du film : 2 h 05
Réalisateur : Lisa Bierwirth
Scénaristes : Hannes Held et Lisa Bierwirth
Interprètes : Ursula Strauss, Passi, Nsumbo Tango Samuel, Victoria Trauttmansdorff, Alex Brendemühl et Hanns Zischler
LA CRITIQUE
Faut-il que les histoires d’amour finissent mal ?
Monika est allemande. Joseph est congolais. Elle évolue dans le distingué milieu culturel et intellectuel de Francfort, lui fait des affaires, de l’import-export, vend des diamants, en exploiterait une mine, on ne sait pas trop. Ils n’auraient jamais dû se rencontrer. Mais ce soir-là, sur le trottoir d’un bar africain de Francfort, à cause d’une cigarette espérée, Monika entre pour s’acheter un paquet, tombe sur Joseph et le sauve d’un contrôle de police.
Célibataire, galeriste d’art reconnue, elle est très vite séduite par cet homme élégant et digne aux allures de prince exilé. Joseph hésite avant d’entrer dans cette histoire d’amour de quarantenaires si étrangers l’un à l’autre. L’élan amoureux franchit les barrières. Il snobe les ignorants et les méchants. Mais il a ses doutes et ses faiblesses.
La blanche cultivée qui s’amourache d’un noir en galère, ça fait craindre les clichés. Par bonheur, le film et les acteurs ne tombent pas dans ce piège. Ce n’est pas une histoire d’amour coup de foudre, mais une histoire d’amour douloureuse et haletante que l’on suit presque comme un polar. Nul ne s’oppose à leur relation et pourtant c’est comme si Joseph et Monika se retrouvaient entre deux mondes qui ne veulent pas se (re)connaitre.
Tout est juste et subtil dans Le Prince, avec des acteurs qui vivent ce qu’ils jouent. L’infinie complexité d’un amour mixte est parfaitement rendue à travers cette relation-choc où rien n’est simple. De cette mixité nait une asymétrie occidentalisée entre les deux partenaires. Joseph sait presque tout de Monika, quand lui ne se révèle qu’à moitié. Il reste hors de portée, drapé dans les mystères de l’Afrique. Car nous, occidentaux, sommes tous des Monika dans ce film. Si j’avais été burkinabé ou nigérian, comment aurais-je reçu cette histoire. Aurais-je été Joseph ? Très probablement.
Sans distinction de couleur de peau, les femmes sont plus à leur avantage que les hommes. Est-ce un parti pris de réalisatrice ? J’en doute. Le tableau est juste sans être juge.
On fume beaucoup dans ce film, comme pour rappeler que c’est d’un désir de cigarette que ce bel amour est né, au beau milieu d’une surprenante Francfort l’Africaine.
SYNOPSIS
Galeriste allemande de Francfort, Monika n’a rien en commun avec Joseph, diamantaire congolais en attente de régularisation, qui survit de combines plus ou moins légales dans la même ville. Tous deux pensent qu’ils sont différents, qu’ils ne sont pas le produit de leur environnement et qu’ils vont pouvoir surmonter les obstacles. Pourtant, la défiance s’immisce dans leur amour…
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Photographie : Jenny Lou Ziegel
Montage : Bettina Böhler
Décors : Marie-Luise Balzer
Costumes : Sandra Ernst
Producteur : Maren Ade, Jonas Dornbach et Janine Jackowski pour Komplizen Films
Distributeur : Shellac
LIENS
GALERIE PHOTOS
Les illustrations des articles sont Copyright © de leurs ayants droits. Tous droits réservés.