Meurs, Monstre, Meurs : La critique
Meurs, Monstre, Meurs est un film espagnol fantastique qui est captivant dans sa première partie, avant que son final n’en vienne gâcher le plaisir.
Un homme, dont l’épouse est sauvagement assassinée, devient le principal suspect dans une série de crime touchant des femmes de la région. Il décide alors d’enquêter et se retrouve en proie à des visions de monstre et à une voix intérieure étrange.
L’œuvre repose sur la confrontation entre le mari et le policier, amant de la femme de ce dernier. Le scénario joue sur les frontières de la réalité, de la folie et du fantastique. Néanmoins, son final grand guignolesque fait complètement décrocher l’attention et casse complètement la subtilité de la trame scénaristique développée jusque-là.
J’ai vu le film en compétition à l’Étrange Festival, où une autre œuvre similaire avec un final grotesque mettant aussi en avant un monstre, Amalia était présentée, et cette dernière avec sa thématique plus aboutie sur la folie rendait le long métrage plus satisfaisant. Ce qui fait que si on devine le véritable message du réalisateur, et scénariste, Alejandro Fadel, ce dernier n’a pas séduit les festivaliers de l’Étrange Festival et de Gérardmer qui ne lui ont pas donné de prix.
C’est d’autant plus dommage que le film a de vraies qualités, entre une atmosphère particulière, un formidable travail sur la photographie de Julian Apetzteguia et Manuel Rebella et deux très bons acteurs, Victor Lopez en homme frappé par le chagrin et Esteban Bigliardi en flic tenace.
Sans compter que les décors naturels sont magnifiques et la chaîne de montagne, écrasant de son poids les protagonistes, apporte une présence menaçante à un récit parfois écrasé par le soleil ou noyé par la pluie.
Meurs, Monstre, Meurs est un film qui ne m’a pas emballée. La dichotomie entre les parties est trop grande, et le final qui aurait pu faire passer l’œuvre dans le n’importe quoi jouissif, domaine dans lequel les Japonais sont si bons, ne fait finalement pas rire et laisse édifié devant la proposition cinématographique faite. Trop sérieux pour être déjanté, trop décalé pour proposer une narration crédible, au lieu de se sublimer, les deux parties s’annihilent, laissant un amer-goût un peu amer, alors que le long métrage avait de vraies qualités pour séduire.
Décevant et frustrant.
SYNOPSIS
Dans une région reculée de la Cordillère des Andes, le corps d’une femme est retrouvé décapité. L’officier de police rurale Cruz mène l’enquête. David, le mari de Francisca, amante de Cruz, est vite le principal suspect. Envoyé en hôpital psychiatrique, il y incrimine sans cesse les apparitions brutales et inexplicables d’un Monstre. Dès lors, Cruz s’entête sur une mystérieuse théorie impliquant des notions géométriques, les déplacements d’une bande de motards, et une voix intérieure, obsédante, qui répète comme un mantra : “Meurs, Monstre, Meurs”…
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1 h 49
Titre original : Muere, Monstruo, Muere
Date de sortie : 15/05/2019
Réalisateur : Alejandro Fadel
Scénariste : Alejandro Fadel
Interprètes : Victor Lopez, Esteban Bigliardi, Jorge Prado, Sofia Palomino, Stéphane Rideau, Romina Iniesta
Photographie : Julian Apetzteguia, Manuel Rebella
Montage : Andrés P. Estrada
Musique : Alex Nante
Costumes : Florencia Caligiuri
Producteur : Fernando Brom, Benjamin Delaux, Alejandro Fadel, Jean-Raymond Garcia, Julie Gayet, Édouard Lacoste, Antoun Sehnaoui, Dominga Sotomayor Castillo, Nadia Turincev, Omar Zúñiga Hidalgo pour Unión de los Ríos, La Rouge International, Uproduction
Distributeur : UFO Distribution
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