Il était une fois les séries : Stargate SG-1
STARGATE SG-1
Type : Science-fiction, aventures
Titre Original : Stargate SG-1
Diffusion USA : Showtime (1997-2002), Sci-Fi Channel (2002-2007)
1ère Diffusion France : Série Club (1997)
Épisodes : 214 x 42 minutes et 2 films de 90 minutes
Créée par : Jonathan Glassner, Brad Wright
Production : Brad Wright, Jonathan Glassner, N. John Smith, Robert C. Cooper, Joseph Mallozzi, Paul Mullie, Michael Greenburg et Richard Dean Anderson
Musique : Joel Goldsmith
Interprètes : Richard Dean Anderson, Amanda Tapping, Christopher Judge, Michael Shanks, Don S. Davis, Teryl Rothery, Gary Jones, Tony Amendola, Carmen Argenziano, Peter Williams, Corin Nemec, Claudia Black, Ben Browder, Beau Bridges
Dans les années 90, un certain réalisateur allemand - qui avait démarré sa carrière à Hollywood avec le cultissime Universal Soldier de 1992 - du nom de Roland Emmerich et son acolyte producteur et scénariste Dean Devlin ont donné naissance à la franchise Stargate - à partir de deux idées distinctes que chacun d’entre eux développait séparément (Necropolis - City of the Dead pour Emmerich, et un "Lawrence d’Arabie sur une autre planète" pour Devlin). Lancée en 1994 dans le film Stargate, La porte des étoiles avec de très grands noms tels que Kurt Russell et James Spader, on était loin d’imaginer que trois ans plus tard, ce ne serait pas une suite cinématographique qui allait voir le jour, mais bien une série télévisée, Stargate SG-1.
Devenue culte au fil des ans, la série aura donné naissance à 10 saisons, 214 épisodes et 2 téléfilms. Sont également nés à la télévision, deux spin-off live, Stargate Atlantis et Stargate Universe, une série animée, Stargate Infinity, et une web-série, Stargate - Origins. Arrêtons nous aujourd’hui à la série avec Richard Dean Anderson. Séquence coup de coeur et nostalgie, c’est par ici.
Posons d’abord le décor. Pourquoi n’y a-t-il pas eu de Stargate 2 ou même de Stargate 3 au cinéma ? Même si les deux suites avaient depuis longtemps germé dans les esprits des créateurs Emmerich et Devlin, elles n’auront finalement pas lieu à cause de sombres questions de droits. Sorti des usines de Studiocanal et Carolco, à qui on doit Terminator 2 et autres Total Recall, en 1994, le film terminera son voyage au cinéma sur la destruction du Dieu Râ, les droits sur la franchise ayant été rachetés en 1997 par la MGM. Et le studio aura des plans totalement différents. Est donc né dans la foulée le double épisode pilote Enfants des dieux qui posera alors les jalons d’une des plus longues et appréciées séries SF de la fin du siècle dernier.
Le crédo était simple : on reprend presque les mêmes, et on recommence. Si le film avait laissé penser que seules deux portes des étoiles existaient, Enfants des dieux a carrément ouvert les vannes avec une multitude de portes existantes dans la galaxie. La série prendra alors le pari fou de rendre visite à chacun de ces nouveaux mondes. Tels des épisodes de Star Trek, Stargate SG-1 explorera une nouvelle planète chaque semaine, les membres de l’équipe faisant immanquablement la rencontre de nouveaux êtres parfois étranges, le plus souvent nous ressemblant étrangement.
Ne parlons même pas de l’optimisme que véhiculaient les épisodes à l’époque, cela ferait pâlir nos chers amis de Secret Hideout de Alex Kurtzman. Mais SG-1 ne se contentera pas de voyages à travers la galaxie. Voyages dans le temps (épisodes 02.21, 04.06, 04.16, 05.10, 08.19 & 20, et le film Continuum de 2008), multivers et autres dimensions parallèles (01.20, 03.06, 10.13) seront également au programme.
Oubliez néanmoins les vaisseaux spatiaux - dans un premier temps, cependant - et autres machines à remonter le temps pour ces voyages interstellaires et temporels, et foncez tête baissée dans un singulier vortex à l’étrange allure d’une surface liquide. À moins que les fans de la première heure considèrent le Stargate Command comme étant le pont du vaisseau Stargate SG-1. Pourquoi pas ? Après tout le SGC, à quelques exceptions près, est le lieu à partir d’où tout commence, avec son bien célèbre poste de commandement où toutes le décisions du Général Hammond (feu Don S. Davis) se prennent.
De fait, le Chappaï - entendez "porte des étoiles" en langue Goa’uld - est LE personnage incontournable de la série. Objet de toutes les attentions - et de toutes les convoitises, la porte est l’élément qu’on retrouve dans tous les épisodes de la série. Portail à la forme circulaire, il manipule en fait l’espace-temps pour créer un trou de ver permettant justement de faire ces voyages rapides entre deux points à travers l’immensité de la galaxie.
Initialement créée par Jonathan Glassner et Brad Wright, qui s’étaient déjà faits les dents sur des séries telles que Au-delà du réel - L’aventure continue et Poltergeist - Les Aventuriers du surnaturel, la série s’était radicalement éloignée de son grand frère cinématographique avec un ton bien plus léger, oubliant même cette idée qu’avait eu Emmerich et Devlin selon laquelle les extraterrestres auraient influencé le développement de civilisations anciennes. Le symbole de ce changement fut véritablement incarné par le Jack O’Neill de Anderson. Le O’Neil (oui, avec un seul l) du film était un militaire froid, autoritaire et obstiné, alors que dans la série, O’Neill (avec deux l) sera un vrai bout en train, se réservant un trait d’humour à chaque fois que cela est possible. Peter DeLuise (21 Jump Street, la série) a également apporté sa contribution dans certains épisodes de la série en tant que scénariste, producteur délégué et réalisateur, apportant un peu plus de comédie à l’ensemble.
Côté "rencontre du méchant troisième type", l’équipe de O’Neill aura évidemment affaire aux terribles Goa’uld, rencontrés la première fois dans le film de 1994, même si cette dénomination n’est pas clairement utilisée dans le long métrage (la race extraterrestre étant alors bien différente de celle de la série). La lutte contre ces parasites qui prend tant possession des corps que des esprits de ses hôtes sera le fil rouge de la série. Citons également les Réplicateurs, race extraterrestre mécanique qui a la fâcheuse tendance à grignoter tout ce qu’elle touche ; et les Ori, membres d’une faction religieuse très ancienne qui tiendra en haleine les téléspectateurs à partir de la saison 9. Enfin, pour la postérité, nommons les Unas, et les Tollans entre autres. Du côté des gentils, SG-1 rencontrera les Asgards, itération extraterrestre humanoïde des dieux nordiques dont on est abreuvés ces dernières années - et qui ressemblent à s’y méprendre à ceux de Roswell ; les Nox, peuple pacifique très proche de la nature mais tout aussi très avancés technologiquement, capables de construire des portes des étoiles ; et les Tok’ras, des Goa’uld rebelles qui n’ont pas la fâcheuse tendance à vouloir dominer la galaxie.
La série explorera également l’existence d’ennemis bien terriens. Le N.I.D., sorte de cellule d’opérations spéciales et secrètes, commandée par le vilain Colonel Maybourne (Tom McBeath), le plus souvent à la solde du Sénateur Kinsey (Ronny Cox), donnera quelques fils à retordre à O’Neill et son équipe à maintes reprises. Le sempiternel antagonisme des États-Unis avec La Russie est également très présent, faisant ainsi écho à la pas si lointaine Guerre Froide (nous sommes à la fin des années 90, au début des années 2000).
Outre le MacGyver des années 80, sur qui repose le succès de la série, Stargate SG-1 a fabriqué de véritables stars devenues presque tout aussi iconiques que Anderson. Amanda Tapping incarne l’officier scientifique - clin d’oeil à Star Trek ? - Samantha Carter, spécialiste des questions d’astrophysique. Michael Shanks reprend le rôle tenu par Spader dans le film, Daniel Jackson, archéologue et linguiste de l’équipe. Et ne vous inquiétez pas, je n’oublie pas l’extraordinaire Teal’c que joue Christopher Judge. Jaffa de son état, Teal’c est l’extraterrestre du groupe, transfuge des méchants Goa’uld et qui mènera la lutte contre ses anciens maîtres. À noter également que Corin Nemec, le Parker Lewis de la série éponyme, a également pris le relais de Shanks en tant que linguiste du groupe dans la saison 6, Daniel étant occupé à accomplir son "ascension".
Donnant encore plus de crédit au côté Star Trek, SG-1 a su faire de la place à des acteurs qui ont fait les beaux jours de différentes séries Trek à leur époque non-Kurtzmanienne. Citons évidemment le passage très remarqué de René Auberjonois, qui avait été Odo dans Deep Space Nine, dans Stargate SG-1. Marina Sirtis, la Deanna Troi de La Nouvelle Génération, a également eu son moment de gloire, tout comme John de Lancie, Robert Picardo (Voyager) ou John Billingsley (Enterprise) - dont le personnage sera fan de... Star Trek. Évidemment, d’autres acteurs bien connus des fans des écrans ont également eu leur mot à dire dans SG-1 : John Noble (Fringe), Michael Ironside (V, Total Recall), Ernie Hudson (SOS Fantômes), William Atherton (Piège de cristal), Louis Gossett Jr. (Aigle de fer), Ronny Cox (Total Recall, RoboCop), Sam J. Jones (Flash Gordon) et Julian Sands (24 heures chrono) par exemple.
Parmi les épisodes à retenir, je vais évidemment citer Enfants des dieux. Se déroulant près d’un an après les évènements du film, le double épisode pilote est l’entrée en matière parfaite pour la série. J’aime aussi beaucoup les épisodes qui mettent en scène les doubles robotiques de l’équipe. Le premier est tout simplement intitulé Les doubles robotiques, épisode 01.19. Les doubles reviendront également dans le 04.21, Répliques. La série a également su explorer certains mythes et légendes, tels que ceux qui entourent le célèbre crâne de cristal (03.21, Le Crâne de cristal), crâne qui a également fait l’objet du quatrième film Indiana Jones en 2008.
Asgard et les mythes nordiques (Thor et son marteau, par exemple) traversent également la série. Évidemment, le double épisode La Cité perdue, qui clôt en beauté la saison 7 de SG-1, permet à Stargate d’ouvrir une porte dans la galaxie de Pégase pour explorer la mythique Atlantis et les mondes qui l’entourent. Je m’arrêterais à là, mais étant donné le culte qui existe autour de la série, bon nombre d’autres épisodes valent le coup d’oeil, si ce n’est tous.
La série aura également connu des moments troubles. Glassner quittera son poste de co-showrunner au bout de trois saisons, laissant à Wright la difficile tâche de diriger la série. Ensuite, au bout de cinq saisons, elle déménagera de Showtime vers Sci-Fi Channel (qu’on connaît aujourd’hui comme étant SYFY). À cette occasion, si la série garde son âme de Star Trek pour la saison 6, sous la houlette de Wright, restant sur le modèle "visite d’un nouveau monde étrange", elle changera légèrement de ton quand Robert C. Copper en deviendra le showrunner à partir de la septième saison, axant l’oeuvre télévisuelle sur l’action et les effets visuels.
Le départ en douceur de Anderson de la distribution principale, pour un rôle récurrent, portera un coup à la série à partir de la saison 9. Et même s’il est remplacé par Ben Browder, qu’on a appris à connaître dans Farscape, la série n’aura plus la même raisonnance chez les fans. Anderson sera même absent du film Stargate - L’Arche de vérité, et sera simplement invité dans Stargate - Continuum.
Enfin, on sait que depuis quelques temps, Wright a développé une idée pour faire revenir Stargate à la télévision, ayant prévu les retours de Shanks et Tapping dans leurs rôles clés. Mais maintenant que la MGM et son incommensurable bibliothèque de propriétés appartiennent à Amazon, la franchise semble vouloir renaître d’abord sous la forme d’un reboot cinématographique, mais on n’y est pas encore…
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