Utopiales 2021 : Le dimanche 31 octobre

Cette troisième journée des Utopiales continue d’être très agréable et permet de visiter les différentes expositions magnifiques qui se nichent en son cœur. Un article spécial consacré à celles-ci sera prochainement disponible.
Cette journée est aussi le moment tant attendu de la remise du palmarès qui permet de décerner des prix tant littéraires que cinématographiques, dont certains de 2020 qui n’ont malheureusement pas pu être attribués à l’époque pour cause d’annulation du festival quelques heures avant son ouverture.
Vous pouvez retrouver ci-dessous le palmarès complet qui vient d’être décerné.
Vous pouvez aussi trouver ci-dessous un avis rapide sur les longs et courts métrages que j’ai visionné et en fin d’article un très beau portfolio d’Emmanuelle Tesseron sur les tables rondes de la journée.
IA
CÉRÉMONIE DE REMISE DES PRIX
Le Prix extraordinaire des Utopiales est remis à Joëlle Wintrebert.
Ce prix récompense un artiste qui a marqué la science-fiction.
LePrix Utopiales Européen 2020 est remis à Tade Thompson pour Rosewater aux éditions J’ai Lu.
LePrix Utopiales Européen 2021 est remis à Auriane Velten pour After® aux éditions Mnémos.
Le jury 2021 est composé de : Julien Sévéon (Président du jury, Directeur des éditions CinExploitation et auteur), Julien Croguennec, Marine Guégan, Marion Guiter, Solène Laurent-Lemur et Philippe Leray.
Ce prix est doté de 2 000 euros.
Cette année, cinq ouvrages sont en compétition : After® d’Auriane Velten (France), Éd. Mnémos
Esther d’Olivier Bruneau (France), Éd. Le Tripode
Le chant des glaces de Jean Krug (France), Éd. Critic
Quitter les Monts d’Automne d’Émilie Querbalec (France - Japon), Éd. Albin Michel Imaginaire
Ru de Camille Leboulanger (France), Éd. L’Atalante
Le Prix Utopiales Européen Jeunesse 2020 est remis à Marie Pavlenko pour Et le désert disparaîtra aux éditions Flammarion jeunesse.
Le Prix Utopiales Européen Jeunesse 2021 est remis à H. Lenoir pour Félicratie aux éditions Sarbacane.
Le jury est composé de lecteurs âgés de 13 à 16 ans : Eden Chevet, Enora Drouet, Olga Laudren, Malo Masson Renevot, Esteban Mauillon, Lee-Loo Proutière et Margaux Raymond. Le jury est présidé par Denis E. Savine, traducteur.
Ce prix est doté de 2 000 euros.
Cette année, la sélection comportait cinq ouvrages : Après nous, les animaux de Camille Brunel (France), Éd. Casterman
Félicratie de H. Lenoir (France), Éd. Sarbacane
La honte de la galaxie d’Alexis Brocas (France), Éd. Sarbacane
L’été des Perséides de Séverine Vidal (France), Éd. Nathan
N.É.O. T1 : La chute du soleil de fer de Michel Bussi (France), Éd. PKJ
Le Prix Utopiales BD 2020 est remis à Merwan pour Mécanique Céleste aux éditions Dargaud.
Le Prix Utopiales BD 2021 est remis à Mathieu Bablet pour Carbone & Silicium aux éditions Ankama.
En partenariat avec Les Utopiales, la Bibliothèque municipale de Nantes a reconduit son club de lecteurs de bande dessinée de science-fiction afin de décerner le Prix Utopiales BD, doté de 2000 euros, qui récompense la meilleure bande dessinée de science-fiction de l’année en cours. Le jury de ce Prix est présidé par Théo Grosjean, lauréat du Prix du meilleur album BD aux Utopiales 2020.
La sélection 2021 comportait cinq ouvrages : Carbone & Silicium de Mathieu Bablet (France), Éd. Ankama
Cosmonaute de Pep Brocal (Espagne), Éd. Presque lune
Ion Mud d’Amaury Bündgen (France), Éd. Casterman
Célestin et le Coeur de Vendrezanne de Gess (France), Éd. Delcourt
Mégafauna de Nicolas Puzenat (France), Éd. Sarbacane
Le Prix du meilleur scénario de jeux de rôle du pôle ludique est remis à Pierre-Eric Mouton pour le scénario Ceux qui vont mourir pour le jeu Terre d’Aran.
Le Prix Julia Verlanger (prix hébergé par Les Utopiales) est remis à Mary Robinette Kowal pour le roman Vers les étoiles aux éditions Denoël.
Le prix Julia Verlanger récompense chaque année aux Utopiales un roman fantastique ou de science-fiction dans la lignée des romans de l’autrice Julia Verlanger. Doté, le prix fut fondé par son époux Jean-Pierre Verlanger à sa mémoire.
Réunissant un jury d’écrivains et de spécialistes de la littérature de l’Imaginaire, il est piloté par la Fondation de France.
Le jury était constitué de Sara Doke (présidente), Sylvie Lainé, Marie Vincent et François Manson,.
Les finalistes étaient : Vers les étoiles de Mary Robinette Kowal, Éd.Denoël
Viendra le temps du feu de Wendy Delorme, Éd. Cambourakis
Le mystère du tramway hanté de P. Djeli Clark, Éd. L’Atalante
Cantique pour les étoiles de Simon Jimenez, Éd. J’ai Lu
Le Prix du jury de la compétition internationale du long métrage est remis à Mamoru Hosoda pour Belle
Jury 2021 : Jean Baret (Écrivain), Hélène Frappat (Écrivaine et critique), Antoine Leclerc (Délégué général du festival cinéma d’Alès-Itinérances),
Léonie Simaga (Actrice et metteuse en scène), Sarah Stern (Actrice).
Remarque : Belle est un magnifique dessin animé d’une très grande qualité visuelle et bénéficiant d’une belle histoire touchante. C’était effectivement le meilleur film que l’on pouvait trouver dans cette compétition.
Mention spéciale du jury de la compétition internationale du long métrage remis à Alessandro Celli pour Mondocane
Remarque : Mondocane a sûrement plu au jury de par sa proposition cinématographique et la société qu’il décrit. Le fait qu’il s’agisse d’un premier film a sans doute joué donnant envie, avec cette mention spéciale, de le mettre en valeur.
Le Prix du public de la compétition internationale du long métrage est remis à Junta Yamaguchi pour Beyond The Infinite Two Minutes
Remarque : Beyond The Infinite Two Minutes a réellement beaucoup plu aux festivaliers. Ce film à petit budget, mais très travaillé, drôle et bénéficiant d’une idée renouvelant la boucle temporelle a assurément ravi ceux qui ont eu l’occasion de le découvrir. Avec les deux autres films primés, c’était assurément le trio de tête qui se détachait de cette sélection. Bien que The Spine of Night et Minor Premise vaillent aussi la peine d’être découverts.
Le Prix du jury de la compétition internationale du court métrage est remis à KD Davila pour Please Hold
Jury 2021 : Olivier Broche (Comédien), Jérémie Couston (Journaliste), François Desagnat (Réalisateur), Fabrice Lambot (Directeur de production), Laurence Reymond (Productrice).
Remarque : Please Hold est un film à la fois glaçant et drôle montrant les dérives d’une société quasiment complètement automatisée. Il aurait sans doute eu aussi le prix du public s’il ne s’était pas trouvé dans une session bénéficiant d’autant d’excellents courts métrages, ce qui a dû beaucoup diviser les votes.
La Mention spéciale mise en scène du jury de la compétition internationale du court métrage est remis à Miguel Campana pour The Following Year
Remarque : The Following Year est un de mes courts métrages préféré. Tout en parlant du clonage, il utilise aussi les codes du thriller et de l’horreur pour maintenir un véritable suspense et dévoiler progressivement aux spectateurs les dessous de son histoire.
La Mention spéciale animation du jury de la compétition internationale du court métrage est remis à Erick Oh pour Opera
Remarque : Opera montre un magnifique travail visuel qui donne vraiment envie de le voir de très près et de faire de multiples arrêts sur images pour pouvoir en apprécier toute sa subtilité.
Le Prix du public de la compétition internationale du court métrage est remis à Miguel Campana pour The Following Year
Le Prix Canal + de la compétition internationale du court métrage est remis à Bruno Du Bois pour Zealandia
La chaîne CANAL+ fait l’acquisition du court-métrage récompensé.
Remarque : Zealandia est une œuvre passionnante montrant la détermination d’une femme à entrer dans un lieu exempt de pandémie. Une série est en cours de développement sur l’idée développée dans le court métrage.
GALERIE PHOTOS CÉRÉMONIE DE REMISE DE PRIX

Crédit Photos Emmanuelle Tesseron et Isabelle Arnaud
COURT MÉTRAGE SESSION 4
La troisième session de courts métrages est intéressante, bien que proposant des œuvres moins réussies que les sessions 1 et 3 qui ont d’ailleurs rassemblé les 4 courts primés.
Exit/ Vykhod de Ivan Bassov - Russie
Trois ouvriers du bâtiment découvrent une anomalie spatiale impossible dans la maison qu’ils rénovent : un placard ordinaire s’est transformé en un couloir dans l’inconnu le plus sombre.
Avis : Exit/ Vykhod est un court-métrage intéressant présentant un étrange tunnel semblant sans fin. L’œuvre est bien faite, mais propose une fin abrupte pas forcément cohérente avec ce que l’on a découvert précédemment.
Tales from the Multiverse de Mette Tange, Magnus Igland Moller, Peter Smith - Danemark
Dieu est en train de tester en version bêta un nouveau logiciel appelé "Multiverse".
Avis : Tales from the Multiverse est un très bon court-métrage animé vraiment drôle. Il fait une proposition amusante sur la création de l’humanité par un dieu pas très concentré sur ce qu’il fait. Les situations sont bien trouvées et l’enchaînement des séquences marche impeccablement.
Pandora de Matthias Lerch - Allemagne
Une interprétation du mythe de Pandore comme un processus de conscience, dans lequel un personnage manipulé se libère de sa prédestination.
Avis : Pandora est un court métrage expérimental qui n’est pas sans rappeler le travail des frères Quay. À travers de l’organique, du mécanique et différentes substances, c’est la genèse d’un personnage, donnant son titre à l’œuvre, qui nous est conté.
Les mécanorganes de Libéral Martin - France
Au sein d’un écosystème, des êtres étranges interagissent. Certains communiquent et échangent, certains perpétuent leurs cycles biologiques et d’autres luttent pour leur survie…
Avis : Les mécanorganes est un cours métrage d’animation plaisant. Il montre le bestiaire étonnant d’un monde habité par des créatures mécaniques toute plus surprenantes les unes que les autres et fait preuve de beaucoup d’inventivité dans leur design et conception.
Anomalie de Michael Jeanpert - France
Adam est fou amoureux de Liv mais elle refuse de s’engager. Sans explication, elle l’envoie dans l’étrange société Zieggler où tout le monde semble savoir ce qu’Adam n’a pas encore compris sur sa propre vie.
Avis : Anomalie un très bon court métrage présentant un homme très amoureux de sa femme qui va découvrir quelque chose qu’il ignore sur lui. L’œuvre monte crescendo, bénéficie d’un scénario bien écrit et d’une agréable interprétation. C’était assurément l’un des meilleurs de cette session.
Mask of the Evil Apparition de Alex Proyas - Australie
Une femme perdue dans une ville, avec ses frères psychiques jumeaux qui tentent de l’aider à retrouver son chemin alors qu’elle est poursuivie par un culte obscur connu sous le nom de The Mysterious Ones.
Avis : Le court métrage est très beau et bénéficie d’une mise en scène vraiment travaillée. La photographie, les costumes et les décors sont très intéressants. C’est vraiment dommage que l’œuvre n’a pas réellement un scénario et donne plutôt l’impression de se trouver face au prologue d’un long métrage à venir.
Pimple on the Nose de Davide Di Saro - Canada
Le plus récent vidéoclip animé du Montréalais Davide Di Saro pour l’artiste excentrique Ronley Teper ou un saut dans le vide fantasmagorique et vertigineux.
Avis : Il s’agit d’un petit clip animé. Ce dernier est coloré et va dans tous les sens, alors que la musique est bien sympathique à écouter.
PRISONERS OF THE GHOSTLAND
De Sono Sion - Japon | États-Unis - 104’
Samourai Town. Dans un futur post-apocalyptique, Hero, un braqueur de banque (Nicolas Cage) est libéré par le gouverneur, qui le charge de retrouver sa fille adoptive disparue. Hero n’a que très peu de temps pour déjouer les embûches de Ghostland, car au bout de quelques jours le costume en cuir qui lui colle à la peau explosera, et lui avec...
Avis : Prisoners of the Ghostland est un bon film de Sono Sion qui verse assez rapidement dans le n’importe quoi. Le réalisateur a été approché pour faire un long métrage américain. Mais suite à un certain nombre d’événements, ce western dans l’Ouest sauvage avec Nicolas Cage a été transposé au Japon au milieu d’une étrange cité de morts et de vivants. Le film a des hauts et des bas et quelques longueurs. Néanmoins, il est parfois assez jubilatoire et propose des séquences particulièrement plaisantes. Nicolas Cage est très à l’aise dans sa combinaison moulante bardée d’explosifs et campe un personnage pas forcément sympathique, mais que l’on apprécie bien vite. Le long métrage est assez clivant. Aussi, il est difficile de ne pas soit le détester profondément, soit l’apprécier. N’hésitez donc pas à le regarder si vous en avez l’opportunité, surtout si vous êtes un amateur du réalisateur et/ou du comédien.
MONDOCANE
De Alessandro Celli - Italie - 115’
Dans un futur proche où la civilisation s’est dégradée, Taranto est une ville fantôme où personne n’ose entrer. Les plus pauvres doivent lutter pour leur survie, tandis que les gangs se disputent les territoires. Deux orphelins de treize ans, qui ont grandi ensemble, rêvent de rejoindre l’un des gangs, dirigé par le charismatique Testacalda.
Avis : Mondocane est un beau film qui brosse le portrait d’une société divisée ou des parias vivent dans des lieux contaminés. On y suit la vie de trois jeunes orphelins qui vont se croiser, deux d’entre entrant dans une bande criminelle leur permettant de trouver une certaine stabilité dans leur existence. Il s’agit d’un premier film qui fait une proposition cinématographique intéressante. Si l’œuvre à quelques longueurs, les jeunes comédiens sont particulièrement convaincants et l’ambiance n’est pas sans rappeler celles de films apocalyptiques opposant monde protégé d’un côté et lieu dégradé de l’autre. Le long métrage a un charme certain et se rapproche non seulement de la critique sociétale, mais aussi presque du documentaire en montrant cette bande de jeunes livrés à eux-mêmes.
AFTER BLUE
De Bertrand Mandico - France - 127’
Sur After Blue, ne survivent que les femmes. Roxy, une adolescente, délivre une criminelle prisonnière des sables, qui abat froidement plusieurs personnes. Bannies, Roxy et sa mère sont condamnées à retrouver la coupable et à l’éliminer.
Avis : After Blue est un très bon film français de Bertrand Mandico qui avait déjà précédemment réalisé l’extraordinaire Les garçons sauvages. On se retrouve sur une planète particulière où les hommes ne peuvent pas survivre. Une jeune fille ayant délivré une criminelle est exilée avec sa mère et doit absolument l’attraper pour pouvoir rentrer chez elle. Le film est absolument magnifique visuellement et utilise, de plus, la lumière d’une façon très intéressante. L’interprétation est très bonne et Vimala Pons est particulièrement hypnotisante. L’œuvre ne plaira assurément pas à tout le monde, mais si vous aimez le réalisateur et ce qu’il fait, son nouveau long métrage expérimental est vraiment superbe et permet de retrouver en quelques secondes sa patte de réalisateur.
GALERIE PHOTOS DES TABLES RONDES

Crédit Photos Emmanuelle Tesseron
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