Kursk : La critique
Il n’est pas étonnant de voir Thomas Vinterberg s’emparer de la tragédie du K-141 Kursk, un sous-marin nucléaire russe qui a pris naufrage le 12 août 2000. En effet, le film ne cesse de naviguer entre différents groupes sociaux (les épouses, les sous-mariniers et le corps militaire russe), thématique qui constitue le fil conducteur de la filmographie du cinéaste, de Festen à La Communauté.
Ainsi, le mariage d’un sous-marinier forme l’entame du récit et illustre parfaitement l’esprit de solidarité et les liens très forts qui unissent les sous-mariniers et leurs compagnes. Cette ouverture permet d’immerger le spectateur dans un milieu qui lui est inconnu et de s’attacher très rapidement aux protagonistes.
Les scènes à bord du sous-marin sont époustouflantes et constituent, bien entendu, la plus grande réussite du film. L’inattendu élément déclencheur du naufrage amène à de spectaculaires scènes de panique où chacun va essayer tout faire pour survivre. Ces scènes aboutissent à d’éprouvantes séquences de huis-clos où les derniers survivants vont devoir s’organiser en attendant l’arrivée des secours. Le froid, l’obscurité et la manipulation d’instruments potentiellement mortels vont être de terribles obstacles à leur combat pour survivre.
Sur terre, nous suivons le combat des épouses pour garder leur dignité face aux autorités russes qui ont décidés de faire preuve de la plus grande opacité autour du naufrage du Kursk. Alors que chaque seconde compte, la bureaucratie russe ne manquera pas de vous révolter par ses choix ne tenant absolument pas compte des sous-mariniers et de leurs proches. En effet, elle veut à tout prix masquer le fait que les infrastructures du pays sont vieillissantes, quitte à sacrifier ses hommes.
Des rôles principaux aux plus secondaires, le casting est tout simplement impeccable. En leader des sous-mariniers, Matthias Schoenaerts est charismatique en diable. Dans le rôle de sa femme enceinte jusqu’au cou, mais déterminée à ce que tout soit fait pour sauver son mari, Léa Seydoux attise notre empathie. Colin Firth est, comme toujours, parfait dans son interprétation d’un responsable d’une mission de sauvetage.
Connaître l’issue du naufrage n’enlève rien au plaisir qu’on a à regarder Kursk, tant la progression dramatique du récit est d’une grande justesse. En mêlant habilement destinées individuelles et critique incisive du pouvoir russe, le film parvient à nous toucher et à nous offrir un drame à la fois poignant et spectaculaire qui hantera la mémoire de nombreux spectateurs.
SYNOPSIS
Kursk relate le naufrage du sous-marin nucléaire russe K-141 Kursk, survenu en mer de Barents le 12 août 2000. Tandis qu’à bord du navire endommagé, vingt-trois marins se battent pour survivre, au sol, leurs familles luttent désespérément contre les blocages bureaucratiques qui ne cessent de compromettre l’espoir de les sauver.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1h57min
Titre original : Kursk
Date de sortie : 07/11/2018
Réalisateur : Thomas Vinterberg
Scénariste : Robert Rodat d’après l’oeuvre de Robert Moore
Interprètes : Matthias Schoenaerts, Léa Seydoux, Colin Firth, Peter Simonischek, August Diehl, Max Von Sydow, Magnus Millang, Matthias Schweighöfer
Photographie : Anthony Dod Mantle
Montage : Valdis Oskarsdottir
Musique : Alexandre Desplat
Producteur : Ariel Zeitoun
Distributeur : EuropaCorp Distribution
LIENS
PORTFOLIO
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