Godless : Review de la Saison 1

Date : 28 / 11 / 2017 à 13h30
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Est ce que Westworld et son parc d’attractions reproduisant le mythique Far West américain (mais peuplé de robots humanoïdes) aura donné l’idée à Netflix de produire Godless ? Peut-être ! En tout cas, il faut avouer que voir débarquer sur Netflix un bon western des familles est quelque chose de très enthousiasmant !

Il faut dire que beaucoup ne se sont toujours pas remis de l’annulation de la série Deadwood, alors que le genre se prête plutôt bien au format série. Avec ses 7 épisodes, la force de Godless est d’arriver à mêler habilement l’ambition cinématographique d’un long-métrage avec la structure propre aux séries feuilletonnantes. Ainsi, Godless comporte ce qu’il faut de paysages grandioses et de scènes de gunfights sanglants pour épater le spectateur, qui aura vraiment l’impression de voir un film de près de 8 heures. Parallèlement des cliffhangers ou autre flash-backs sont distillés tout au long des épisodes, pour maintenir l’intérêt du spectateur.

Le premier épisode n’aura de véritable intérêt que pour ceux étant peu renseignés sur le synopsis de la série, donc essayez d’en savoir le moins possible avant de commencer la série. En effet, que ce soit dans impressionnante scène d’introduction ou toutes les scènes qui vont suivre, les personnages sont mutiques et les liens qui les unissent sont volontairement éludées. Le but évident est d’éveiller l’intérêt du spectateur, mais certains auront sans doute l’esprit confus à cause du manque d’explications et n’auront peut-être pas envie de voir la suite. On peut rassurer ces derniers en leur disant que les personnages se font plus bavards dans les épisodes qui suivent et qu’on finit par comprendre très vite les différents enjeux du récit.

La série repose sur des archétypes du Western avec la présence de cow-boys mutiques, d’Indiens, de shérifs, de saloons, de prostituées... Mais fait reposer sa mythologie de manière très originale en centrant l’action autour de La Belle, une ville habitée presqu’uniquement par des femmes. Si un effroyable duel est au centre de l’intrigue, Scott Frank scénariste et réalisateur de la série (et accessoirement scénariste de Logan), propose une galerie de personnages originaux comme un shérif qui a perdu son ombre, une prostituée devenue institutrice, une veuve au passé trouble ou encore un homme qui pense savoir comment il va mourir.

Peu après la diffusion de la série, une polémique a éclaté par certaines personnes accusant la série d’être faussement féministe, car même si elles ont été mises en avant lors de la promotion, les femmes ont moins de répliques que les hommes (dans le premier épisode) et ces derniers tirent en fait la couverture pour eux. Il est vrai que les deux rôles principaux sont masculins, mais les personnages les plus marquants de l’histoire sont indéniablement des femmes. Il me semble donc que cette polémique passe complètement à côté de ce qui constitue justement le cœur de Godless, à savoir la formidable capacité d’adaptation des femmes pour survivre dans un monde sans foi ni loi. Les femmes constituent clairement le moteur de l’intrigue et ce sont elles qui prennent la plupart des initiatives (stratégiques ou amoureuses) pour obtenir ce qu’elles veulent.

Une des grandes forces de Godless est indéniablement son casting aux petits oignons. Que ce soit Jack O’Conell (Skins, Les poings contre les murs, Invincible) dans le rôle du cowboy mutique, Merritt Wever (Nurse Jackie, The Walking Dead) en leadeuse au cœur tendre de la ville de La Belle, ou encore Thomas Brodie-Sangster (Game of Thrones) en adjoint du shérif aussi arrogant que maladroit, tous mettent leur talent au service de la série avec brio. Le plus impressionnant est sans doute Jeff Daniels, dans son rôle de " pasteur " antéchristique à la fibre paternel. Au regard fou qu’on lui connaît, pour avoir joué l’un des personnages les plus débiles de l’histoire du cinéma, à savoir Harry Dune dans Dumb and Dumber, il y a injecté une lueur de cruauté assez effrayante et forcément ultra-jouissive pour le téléspectateur.

On ne peut que vous recommander de ne pas bingewatcher Godless, mais de prendre le temps d’une pause entre chaque épisode pour savourer toute la splendeur visuelle et les enjeux beaucoup plus abstraits et moins terre-à-terre qu’une série comme Stranger Things par exemple (ce qui n’enlève en rien à ses qualités). En effet, Godless peut alors donner l’impression de souffrir de quelques longueurs, notamment dans sa manière d’étaler ses flash-backs et de développer certains aspects de la vie des personnages. Néanmoins, les différents climax ou résolutions montrés lors du dernier épisode finissent par les justifier de manière difficilement discutable. C’est aussi au cours de cet ultime épisode que l’on commence déjà à regretter le splendide générique et que l’émotion, sublimée par la bande-son magnifique, y est forte, tout comme l’attachement qu’on a développé pour les personnages.

Difficile de ne pas se laisser enthousiasmer par Godless. Avec ses paysages grandioses, ses acteurs au sommet de leur art et son traitement de l’intrigue apportant au genre une certaine dose de modernité, il est certain que pour beaucoup de téléspectateurs, Godless s’inscrira dans leur mémoire comme l’une des plus belles réussites télévisuelles de ces dernières années.

EPISODES

-  Nombre Episodes : 7
- Titres : Un incident à Creede – Les dames de Belle – La sagesse du cheval – Pères et fils – Il a eu un serpent en pleine tête – Cher Roy – Retour au pays
- Date de première diffusion : 22/11/2017 à 20h40 (Netflix)
- Réalisateur : Scott Frank
- Scénaristes : Scott Frank

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