Le Journal d’une femme de chambre : La critique
Le Journal d’une femme de chambre est un très bon film de Luis Buñuel qui a apporté le Prix de la Meilleure actrice à Jeanne Moreau au Festival international du film de Karlovy Vary en 1964.
Une jeune femme venant de Paris devient femme de chambre dans une maison bourgeoise aisée campagnarde. C’est à travers ses yeux que l’on découvre ce monde dans lequel gravite différentes personnalités ayant plus ou moins des problèmes psychologiques et utilisant à plein l’hypocrisie et les convenances pour masquer leurs propres disfonctionnements.
À travers cette description presque documentaire de la maisonnée, c’est à une subtile analyse de la psyché humaine que se livre Buñuel en adaptant le roman d’Octave Mirbeau et en transformant quelque peu son personnage principal.
En effet, cette dernière est responsable de ses actes et oriente sa volonté vers la quête de justice, alors que l’œuvre emprunte un moment les chemins du thriller.
L’héroïne, acerbe et n’ayant pas sa langue dans sa poche, permet ainsi de brosser le portrait d’une société cossue et d’un petit village campagnard semblant figé dans une époque passée.
Le réalisateur livre une très belle mise en scène captivante qui alterne passages enjoués et séquences plus sombres offrant une atmosphère particulière restant longtemps en mémoire.
L’interprétation des différents acteurs est très bonne et il faut vraiment souligner la superbe prestation d’une Jeanne Moreau caustique et envoûtante portant avec talent le long métrage de bout en bout.
La très belle version restaurée permet d’apprécier au mieux la splendide photographie en noir et blanc de Roger Fellous qui donne vraiment l’impression de se retrouver projeté dans un passé pas si lointain que cela au cœur d’une maisonnée bien représentative des bons et des mauvais côtés de l’humanité.
Le Journal d’une femme de chambre est un film captivant qui mêle vie campagnarde à critique sociale à travers l’observation d’une femme intelligente n’hésitant pas à dire ce qu’elle pense. C’est aussi l’œuvre d’un grand réalisateur qui fait partie des classiques du septième art et dont la mise en scène est toujours percutante, d’autant que son actrice principale crève l’écran.
Fascinant et passionnant.
SYNOPSIS
Célestine, femme de chambre de 32 ans originaire de Paris, prend ses fonctions au Prieuré, propriété d’une famille de notables normands composée de M. Rabour, vieil homme aux tendances fétichistes, Mme Monteil, sa fille aigrie et puritaine, et M. Monteil, son gendre sexuellement frustré, obsédé par les femmes et la chasse. Il y a également Joseph, l’homme à tout faire de la maison au tempérament violent et aux idées d’extrême droite. L’arrivée de Célestine, à l’intelligence et au sens de l’observation aiguisés, sème bientôt le trouble parmi ces habitants…
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1 h 32
Titre original : Le Journal d’une femme de chambre
Date de sortie : 02/08/2017
Réalisateur : Luis Buñuel
Scénariste : Luis Buñuel, Jean-Claude Carrière d’après l’œuvre de Octave Mirbeau
Interprètes : Jeanne Moreau, Georges Géret, Michel Piccoli, Francoise Lugagne, Jean Ozenne, Daniel Ivernel, Claude Jaeger, Muni
Photographie : Roger Fellous
Montage : Luis Buñuel, Louisette Hautecoeur
Musique : Antoine Petitjean
Costumes : Jacqueline Moreau
Décors : Georges Wakhévitch
Producteur : Serge Silberman, Michel Safra pour Ciné-Alliance, Dear Film Produzione, Filmsonor, Spéva Films S.A.
Distributeur : Carlotta Films
LIENS
PORTFOLIO
LE JOURNAL D’UNE FEMME DE CHAMBRE © 1964 STUDIOCANAL – DEAR FILM PRODUZIONE S.P.A. Tous droits réservés.
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