Problemos : La critique
Quand un week-end de vacances, vire du retour à la nature au cauchemar de fin du monde... Y’a Problemos.
Un film marrant mais pas franchement drôle. Qui invite sans en avoir l’air, à se poser quelques questions existentielles.
"J’avais parlé d’une comédie avec le producteur Matthieu Tarot. Blanche et moi, nous sommes d’abord partis autour des nouvelles formes de spiritualités, de vie associative. On cherchait... Et puis Blanche connaissait bien le sujet des ZAD, les zones à défendre." explique Noé Debré.
"Oui il y a eu un été où j’ai fait pas mal de festivals hippies, j’ai raconté mes frasques à Noé, ça le faisait beaucoup rire." renchérit Blanche Gardin.
"Tous les deux, on était aussi pas mal attirés par la sociologie politique."
Et leur but est vite devenu de "raconter une fable sur ce que c’est de vivre en collectivité, comment ça marche... Et les ZAD étaient un super-décor pour ça, les "zadistes" font l’expérience que tout le monde a envie de faire un jour : voir ce qui se passe si on s’installe sur un terrain et qu’on vit ensemble."
Un magnifique décor est en effet planté. Et on peut saluer l’excellente qualité technique du film. Dont l’aspect un peu "foutraque" du scénario et de la mise en scène, qui lui donne tout son charme, divisera peut-être le public.
D’aucuns apprécieront le côté "scène ouverte" et les gags. Donnant l’impression de sketchs successifs, imbriqués dans une histoire inspirée des "films d’angoisse" type Délivrance. Qui louche sur les séries à la mode apocalyptique, et nous interroge au passage, sur l’Humanité dans une ambiance "fin du monde".
D’autres seront peut-être un peu "indisposées" par la gestion du trash et l’équilibre entre le sérieux du fond et le "poilant" de la forme.
Ca fait marrer. Souvent. Mais j’avoue avoir personnellement eu du mal à entrer dans le jeu. Le sentiment de n’avoir rien à reprocher à ce film sympathique, qu’on regarde avec bonheur, en sachant qu’on en gardera que peu de souvenir.
Marquant sans doute moins les esprits que La Tour Montparnasse Infernale qui en matière de pastiche s’était révélé un coup de maître et nous a plongés dans une attente exigeante envers Eric Judor et ses acolytes.
Difficile de faire mieux, quand dès le début, on a atteint les sommets...
Reste un film généreux, coloré, agréable et plein de fantaisie, mais, je sais pas comment dire...
Y’a comme un blèm...
SYNOPSIS
Jeanne et Victor sont deux jeunes parisiens de retour de vacances. En chemin, ils font une halte pour saluer leur ami Jean-Paul, sur la prairie où sa communauté a élu résidence. Le groupe lutte contre la construction d’un parc aquatique sur la dernière zone humide de la région, et plus généralement contre la société moderne, la grande Babylone. Séduits par une communauté qui prône le « vivre autrement », où l’individualisme, la technologie et les distinctions de genre sont abolis, Jeanne et Victor acceptent l’invitation qui leur est faite de rester quelques jours. Lorsqu’un beau matin la barrière de CRS qui leur fait face a disparu…la Communauté pense l’avoir emporté sur le monde moderne. Mais le plaisir est de courte durée…à l’exception de leur campement, la population terrestre a été décimée par une terrible pandémie. Ce qui fait du groupe les derniers survivants du monde. Va t’il falloir se trouver de nouveaux ennemis pour survivre ?
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1 h 25
Titre original : Problemos
Date de sortie : 10 mai 2017
Réalisateur : Eric Judor
Scénaristes : Noé Debré, Blanche Gardin
Interprètes : Eric Judor, Blanche Gardin, Celia Rosich
Photographie : Vincent Muller
Montage : Jean Denis Buré
Musique : Ludovic Bource
Costumes : Aline Dupays
Décors : Arno Roth
Producteur : Mathieu Tarot, Albertine Productions, Studio Canal
Distributeur : Studio Canal
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