Je danserai si je veux : La critique

Date : 07 / 04 / 2017 à 09h15
Sources :

Unification


Je danserai si je veux est un très bon et fort touchant film palestinien parlant de la condition de la femme actuelle et de l’émancipation d’une partie de sa jeunesse dans un pays patriarcal.

On suit la tranche de vie de trois jeunes colocataires à Tel Aviv dont l’une est chrétienne et une autre musulmane pratiquante. Ces dernières, dont deux sont amies de longue date, vont cohabiter et s’entraider alors que la société et leurs familles ne voient pas forcément bien leur envie de vivre comme elles le souhaitent et d’aller danser en ville quand elles le veulent avec qui elles en ont envie.

La réalisatrice Maysaloun Hamoud a voulu pour son premier long métrage, après trois courts métrages remarqués, brosser la jeunesse de son pays, ses aspirations et sa soif de liberté. Elle s’est entourée d’amis et d’acteurs professionnels et non-professionnels pour son long métrage.

En effet, au vu des thématiques présentées dans l’histoire, notamment celles de l’homosexualité, il lui fallait avoir des acteurs n’ayant pas peur de pâtir de l’image que leurs rôles leur feraient porter, dans un pays dans lequel ce qui se passe au cinéma est parfois considéré comme vrai.

Les comédiens sont bien trouvés et ont une véritable sincérité en eux. Il faut saluer les trois actrices principales, Mouna Hawa, Sana Jammelieh et Shaden Kanboura, sur les épaules desquelles l’œuvre est portée, dont Shaden Kanboura est une véritable artiste qui mixte elle-même ses musiques comme on voit son personnage le faire, étant dans la vraie vie DJ et graphiste.

Cela explique aussi pourquoi la bande originale du film de M.G. Saad est très réussie et entrainante, mélangeant divers types de musique illustrant parfaitement les différents moments de l’histoire.

Ces trois tableaux de femmes différentes, mais ayant des aspirations identiques : la quête d’elles-mêmes, des rêves de bonheur et d’indépendance, sont fort bien esquissés. Toute trois différentes, leur alliance de personnalité fait des merveilles et les rend fort attachantes.

Entre rires et drame, quête d’amour et réalité, famille et amitié, l’histoire réserve de nombreux rebondissements dont certains vraiment surprenants et osés.

Maysaloun Hamoud filme très bien son récit, parle avec vérité d’un milieu qu’elle connaît bien et dont elle montre sans concession les travers, et met formidablement en valeur ses personnages vibrants et sincères.

Je danserai si je veux est un très bon film. Une œuvre belle et forte montrant avec le regard d’une femme, l’évolution de la société dans laquelle elle vit. C’est aussi un formidable document sur un pays dont les envies de la jeunesse sont vraiment similaires à celles des autres pays, donnant de l’espoir en un avenir meilleur, débarrassé des carcans traditionnels n’ayant plus cours à notre époque.

C’est enfin, une superbe étude de la condition de la femme pour laquelle il n’existe qu’un jour dans l’année pour rappeler à tous qu’elles sont les égales de l’homme. Un fait que cette jeunesse palestinienne essaye jour après jour de faire comprendre à leur société.

Inspirant et libertaire.

SYNOPSIS

Layla, Salma et Nour, 3 jeunes femmes palestiniennes, partagent un appartement à Tel Aviv, loin du carcan de leurs villes d’origine et à l’abri des regards réprobateurs. Mais le chemin vers la liberté est jalonné d’épreuves…

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 1 h 42
- Titre original : Bar Bahar
- Réalisateur : Maysaloun Hamoud
- Scénariste : Maysaloun Hamoud
- Interprètes : Mouna Hawa, Sana Jammelieh, Shaden Kanboura, Mahmud Shalaby, Henry Andrawes, Ahlam Canaan, Aiman Daw, Riyad Sliman
- Photographie : Itay Gross
- Montage : Lev Goltser, Nili Feller
- Musique : M.G. Saad
- Costumes : Li Alembik
- Producteur : Shlomi Elkabetz, Galit Cahlon, Sandrine Brauer pour En Compagnie des Lamas
- Distributeur : Paname Distribution

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO

Je danserai si je veux



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