PIFFF 2016 : La soirée d’ouverture

La 6ème édition du PIFFF s’est ouverte sur un court métrage fantastique très réussi et surtout un film fantastique d’horreur vraiment excellent.

Les discours d’ouverture des responsables du festival ont été suivis par les remerciements des partenaires de ce dernier, Mad Movies, Technicolor, Max Linder Panorama, Konbini, Sens Critique et surtout Ciné + Frisson qui distribue deux prix : ceux du meilleur film en compétition et du meilleur court métrage français.

Les participants à la campagne de crowfunding ont aussi été amplement remerciés pour leur participation à rendre l’évènement encore plus beau. Un appel à la mairie de Paris et à l’île de France a été fait. En effet dans la capitale d’un pays qui aime, et subventionne, le cinéma, on se rend compte que le film de genre est toujours déprécié… C’est qui est bien dommage.

Puis les court et long métrages d’ouverture ont été projetés devant une salle comble de spectateurs ravis d’assister au festival.

Arianne est une mère divorcée obsédée par l’idée que son ex-mari lui prenne son bébé. Lors d’une fête d’anniversaire, une femme mystérieuse dit à Arianne qu’une silhouette la suit : un homme d’apparence terrifiante. De retour chez elle, Arianne devra lutter contre quelque chose de beaucoup plus sombre que ses pires cauchemars.

Avis : C’est un court métrage choc de 15 minutes qui débute les festivités cinématographique. Une jeune femme dont l’ex-mari veut récupérer la fille va se retrouver poursuivit par une créature jusque dans le huis clos de son appartement.

Le film joue sur les peurs de la perte et des monstres. Il est franchement efficace et fait monter crescendo l’angoisse. La partie finale, complètement anxiogène est redoutable, et le final éprouvant, ne quitteront pas les mémoires pendant un certain temps.

C’est vraiment un court métrage très réussi qui a été présenté, avec une actrice formidable capable de générer une véritable terreur chez ceux qui, très rapidement, éprouvent de l’empathie pour elle.

Un père et son fils travaillent ensemble à la morgue locale. Lorsqu’ils « reçoivent » le corps d’une mystérieuse inconnue, les deux hommes décident de mener l’enquête sur son identité.

Avis : Un huit clos dans une morgue, disons que ce n’est pas un sujet très original. Mais malgré tout, le traitement du film et de son histoire sont captivants et renvoient très rapidement les films d’horreur qui sortent régulièrement ces dernières années en salle dans les limbes.

Car le film fait peur et pourrait bien empêcher certains de trouver le sommeil après l’avoir vu. Le réalisateur norvégien André Øvredal réussi un véritable coup de maître avec cette histoire issue d’un scénario sur lequel il a eu un vrai coup ce cœur à sa lecture.

Un lieu unique, deux personnages, des morts et un corps à autopsier suffisent pour générer une angoisse importante. D’autant que les évènements arrivent progressivement et que l’emballement anxiogène de la deuxième partie du long métrage scotche littéralement sur son fauteuil voire coupe le souffle régulièrement.

La mise en scène est vraiment brillante, la photographie très réussie et le travail sur le son tout simplement formidable. D’ailleurs si la musique participe à l’angoisse de l’épouvante prégnante du récit, elle ne prend jamais le dessus sur les sons de la morgue, qui sont vraiment terrifiants en eux-mêmes. Après tout, n’importe quel bruit habituel prend une ampleur incroyable dans une situation de stress.

La maison est particulièrement bien conçue. Cette vieille bâtisse familiale isolée dans la campagne contient en son sous-sol le lieu de travail d’une famille d’embaumeur et de médecins légistes. Loin d’un lieu étroit et froid, la succession de pièces et cet ascenseur permettant de remonter à la surface permettent au drame de se dérouler sans jamais créer une sensation de claustrophobie, bien que l’enfermement soit au cœur de l’histoire.

Il faut aussi saluer la remarquable prestation de Brian Cox en père de famille dévoué à son travail et d’Emile Hirsch en fils aimant. Les deux comédiens rendent non seulement leurs personnages forts sympathiques, mais ils livrent une prestation saisissante.

Quant au corps, il est horrifique à souhait, propre, jeune, innocent, sa présence flotte sur tout le film et son image s’imprime durablement sur nos rétines.

Les effets spéciaux sont très bien faits et les non-amateurs d’autopsies seront rapidement mis mal à l’aise devant les reconstitutions cliniques détaillées de ces dernières.

The Autopsy of Jane Doe est un excellent film fantastique d’horreur qui fait vraiment plaisir à voir à l’amatrice que je suis. Malin, efficace, parfaitement mis en scène, avec des acteurs au top et une angoisse dosée à la perfection, c’est le meilleur film d’horreur que j’ai vu cette année, et il y en a eu de très bons qui sont sortis sur nos écrans.

À voir absolument !

Le PIFFF a vraiment particulièrement réussi son entrée avec deux films fantastiques d’horreur franchement marquants. Je ne saurais que vous conseiller de les regarder si vous en avez la possibilité, car vous ne serez pas prêt de les oublier.

Le film repasse mardi 13 décembre à 16h30. SI vous êtes disponible, n’hésitez pas à venir vous faire délicieusement frémir, car c’est vraiment l’un des meilleurs films d’horreur de ces dernières années.

Huis clos, monstre, enfant, fantastique sont les mots-clés de la première journée d’un festival qui va encore durer jusqu’à dimanche et se prolonger le lundi et mardi suivant pour ceux qui auraient raté quelques séances.

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