Utopiales 2016 : Le lundi 31 octobre

Date : 01 / 11 / 2016 à 10h20
Sources :

Unification


La troisième journée aux Utopiales, c’est le temps de la remise des divers prix, littéraires, jeux, longs et courts métrages en compétition. Une cérémonie qui s’est déroulée devant un public toujours aussi nombreux et motivé. Jeannes A. Debats et Roland Lehoucq ont remercié les 75 bénévoles du festival. Ils sont 150 de plus dans le pôle ludique à animer des parties de jeux.

Les salles de projection et les tables rondes étaient toujours bien remplies et la foule un peu moins dense que les deux premiers jours permettait d’apprécier aux mieux les diverses expositions occupants de nombreux espaces au sein du centre des congrès de Nantes.

L’évènement de la journée a été la projection du film Premier Contact qui est un véritable bijou et dont vous pouvez découvrir mon avis rapide ci-dessous. La critique complète sera disponible pour la sortie du film le 7 décembre 2016.

La journée s’est achevée autour d’un cocktail pour fêter la soirée de remise des prix. Encore deux jours pour profiter des Utopiales et de son ambiance si agréable et particulière.

Vous pouvez retrouver l’intégralité des prix décernés en fin d’article.

- SITE OFFICIEL

COURT METRAGE SESSION 3

Zona-84 de Lonan Garcia / Espagne, 2016, 15’30
Dans un Barcelone post-apocalyptique, la critique sociale fait rage face aux abus de pouvoir d’un gouvernement contrôlant toutes les ressources vitales.

Avis : Un court métrage espagnol adapté d’une bande dessinée de science-fiction plutôt sombre. Un homme essaye de trouver une bouffée de liberté dans un monde cloisonné dans lequel les pauvres manquent de tout. Visuellement réussi, un film à découvrir.

Planemo de Veljko Popovic / Croatie, 2015, 13’35
Planemo est un vagabond solitaire, une sentinelle de la galaxie. Un corps céleste errant dans le chaos des migrations planétaires.

Avis : C’est un choix curieux que de faire le parallélisme entre des planètes éjectées de leur système solaire et ne tournant plus autour du soleil et la société humaine. L’animation du film est très originale et travaillée, le scénario un peu moins, mais visuellement l’œuvre vaut la peine d’être vue.

Rae de Aaron Rovner / USA, 2016, 13’
Lorsqu’un robot domestique exprime son affection pour une collaboratrice, l’équilibre fragile entre les salariés est poussé à son point de rupture.

Avis : Un homme bidouille le code de son robot pour qu’il devienne son ami, mais cela crée un enchaînement de situations imprévues. Une démonstration intéressante de ce qu’il ne faut pas faire.

Restart de Olga Osorio / Espagne, 2015, 15’
Kidnappée par un groupe de mystérieux inconnus, Andrea se retrouve prisonnière d’une boucle temporelle.

Avis : Une femme kidnappée essaye de trouver une porte de sortie dans la boucle temporelle dans laquelle elle est enfermée. Un exercice de style vraiment intéressant sur une vision des boucles temporelles fort originale.

Silent Night de Nastassja Djalog / Australie, 2015, 11’
Dans un futur pas si éloigné, une jeune femme lutte pour échapper à la mission qui lui est assignée : assurer la survie des plus forts.

Avis : Un magnifique court métrage sur une façon glaçante, mise en place par les gouvernements, pour réguler les populations humaines. Terrifiant et, espérons-le, impossible à se produire dans le futur. Un de mes coups de cœur.

You Are the Canvas de Jean-Paul Frenay / Belgique, 2015, 8’30
Toiles iconiques qui traitent de nos comportements sociaux.

Avis : Des tableaux merveilleusement brossés et léchés, mais un scénario aurait aussi été le bienvenu. La maîtrise technique est vraiment à saluer.

Zero de David Victori Blaya / Royaume-Uni, 2015, 28’
Un père et son fils sont physiquement et émotionnellement séparés le jour ou la terre perd sa gravité par intermittence.

Avis : Une très bonne idée basée sur la gravité. Les effets spéciaux sont vraiment superbes, mais l’histoire principalement basée sur la relation entre un père et son fils fait passer la vraie bonne trouvaille du film en arrière-plan. C’est un peu dommage.

THE ARTI

De Huang Wen Chang / Taïwan, 2015, 102’
En combinant d’anciens modèles découverts sur la Route de la soie avec une énigmatique force naturelle surnommée l’Origine, Zhang Meng a créé Arti, un puissant cyborg fait de bois et de métal. Accusé de trahison et avant d’être abattu, il confie Arti à son fils Mo, qui contrôle le robot, et à sa fille Tong, une arrogante épéiste. Ces derniers se lancent dans une quête périlleuse à travers le désert à la recherche de la mythique cité de Loulan, où ils espèrent découvrir la source de l’Origine.
16 ans après Legend Of The Sacred Stone, la nouvelle production féérique de la famille Huang, les grands spécialistes taïwanais du film de marionnettes. The Arti est probablement le film de marionnettes le plus impressionnant jamais produit.

Avis : Un très beau film d’animation avec des marionnettes. Les costumes, coiffures et décors sont somptueux et les diverses créatures sont vraiment bien faites. J’ai d’ailleurs une grosse faiblesse pour les énormes arthropodes terrestres qui servent de montures à certains personnages. Faire de l’un des héros un robot en bois qui sait se battre aussi bien que les super-héros actuels est une superbe idée. Mettre en avant un personnage féminin à l’aise dans les combats qu’elle survole littéralement une autre. D’ailleurs, les combats sont de toute beauté et d’une maestria impressionnante. Le plus gros reproche qu’on peut faire au film est un scénario parfois pas toujours convaincant avec des ellipses étranges et des comportements bizarres. En tout cas, si vous avez l’occasion de voir le film, ne boudez pas votre plaisir et pensez à rester jusqu’à la fin du générique pour voir une dernière scène prometteuse.

SAM WAS HERE

De Christophe Deroo / France, États-Unis, 75’
Perdu au fin fond du désert californien, un démarcheur cherche de nouveaux clients en passant de village en village. En vain. Il travaille pour une entreprise au nom particulièrement commun mais qui ne nous éclaire pas vraiment pour autant. Personne sur les routes, personne dans un motel. Alors que sa voiture tombe en panne et qu’un tueur rôde dans la région, il va découvrir l’hostilité de la population locale et sombrer peu à peu dans la paranoïa…

Avis : Un très bon film de genre français, cela fait toujours plaisir à voir, surtout quand la thématique est originale. Car Sam, vendeur à domicile se retrouve seul à arpenter les routes américaines d’un état bien désert alors qu’un tueur est activement traqué par le shérif local. L’atmosphère du film est vraiment formidable et instille un malaise de plus en plus dérangeant. L’acteur principal, omniprésent et pratiquement seul en scène est excellent et entraîne avec aisance le public dans la descente aux enfers qu’il subit. Seul le final n’est pas entièrement convaincant, mais le film est vraiment une œuvre qui fait plaisir à voir.

PREMIER CONTACT

De Denis Villeneuve / Etats-Unis, 2016, 116’
Le monde a été envahi par des extraterrestres. Le gouvernement américain embauche le docteur Louise Banks, une experte en linguistique, afin qu’elle déchiffre leur langage et découvre leurs intentions. Adapté du roman de Ted Chiang L’histoire de ta vie, le premier et très attendu thriller de science-fiction surnaturel du réalisateur de Sicario et de Prisoners et en attendant son remake de Blade Runner.

Avis : Film extrêmement attendu, Premier Contact ne déçoit non seulement pas, mais propose un film de science-fiction d’une innovation formidable. Le merveilleux scénario est adapté de la nouvelle de Ted Chiang et propose une rencontre incroyablement bien écrite entre des extra-terrestres et des humains. À des années-lumière de films d’action comme Independance Day, la dramaturgie est passionnante à suivre, les acteurs excellents dans leurs rôles et les effets spéciaux vraiment réussis. C’est un film qui peut porter à discussion, mais qui clairement ne prend pas les spectateurs pour des imbéciles et donne beaucoup à réfléchir. Une œuvre incroyable qui rentre directement, à mes yeux, parmi les grands classiques du cinéma de science-fiction. On ne peut lui reprocher que quelques flashbacks un peu redondants, mais franchement, non seulement on ne s’en rend pas vraiment compte, mais c’est à une véritable expérience cinématographique innovante que nous invite le long métrage.

CÉRÉMONIE DE REMISE DES PRIX

Prix extraordinaire est remis à deux lauréats Gerard Klein et Denis Bajram
Ce prix récompense un artiste qui a marqué la science-fiction.

Le Prix Utopiales Européen est remis à Anna Starobinets pour Le vivant aux éditions Mirobole.
Le jury 2016 est composé de : Gwen De Bonneval, Président du jury (dessinateur et scénariste de bande dessinée), Aline Celhay (jury lecteur - Saint-Nazaire), Joël Dagorn (jury lecteur - Maisons-Lafitte), Ludovic Doucet (jury lecteur - Nantes) et Tiphaine Potiron (jury lecteur - Saint-Nazaire).

Prix Utopiales Européen Jeunesse est remis à Patrice Favaro pour Empreinte Digitale aux éditions Thierry Magnier Éditions.
Six jeunes de la région nantaise, âgés de 12 à 15 ans, ont composé le jury officiel : Eliott Pratz, Alban Mentzer, Iréné Brasseur, Anaïs Gervais, Aglaé Thebaud, Stellenn Le Moine.

Mention spéciale du jury Jeunesse est remis à Jesper Wung-Sung pour Les Copies aux éditions Le Rouergue Jeunesse.

Prix du meilleur album de SF 2015 est remis à Arnaud Boutle pour Nefer aux éditions Delcourt.
En partenariat avec Les Utopiales, la Bibliothèque municipale de Nantes a renouvelé un club de lecteurs de BD de science-fiction pour les amateurs de bulles.
C’est ce club de lecteurs qui a pour mission de décerner le Prix du meilleur album de science-fiction. Il tient compte des critères suivants : qualité du dessin, originalité du scénario et composition générale de l’œuvre. Ce jury est présidé par Louise Joor, lauréate du Prix en 2014 pour Kanopé paru aux éditions Delcourt.

Prix du meilleur scénario de jeux de rôle est remis à Jean-Marc Choserot et Cyril Puig pour Un été en hiver pour le jeu L’appel de Cthulhu, Delta Green
Le pôle ludique organise en outre le Trophée du Scénario du Jeu de Rôle, ouvert à tout scénariste francophone.

Prix du meilleur jeu vidéo (Game Jam) est remis à Rémi Gourrierec, Raphaël Beuchot, Michel Belleperche et Louis Godart pour Kill the Queen
Il est possible de créer des jeux vidéo en 48h, et la Game jam des Utopiales est l’occasion de le prouver !
Les 14, 15, 16 octobre, des concepteurs de jeux vidéo, professionnels ou amateurs, se sont rassemblés, dans les locaux de e-artsup pour produire des jeux qui seront présentés par leurs concepteurs pendant le festival. Le public peut tester les jeux réalisés cette année, ainsi que les meilleurs jeux des éditions précédentes.
Dans Kill the Queen, on incarne des humains cachés sous des carapaces qui doivent tuer la reine pour gagner.

Prix de la nouvelle Joël-Champetier est remis à Olivier Paquet et Graine de fer
Premier prix décerné en hommage au journaliste décédé Joël-Champetier, rédacteur en chef de la revue Solaris, le gagnant se voit offrir un prix de 1 000 euros et la publication de sa nouvelle dans la revue. 48 candidats ont envoyé leurs candidature.

Prix du jury de la compétition internationale du long métrage est remis à Mateo Gil pour Realive
Jury 2016 : Christophe Bec (dessinateur & scénariste), Fabrice Du Welz (réalisateur), Laurent Durieux (illustrateur), Helena Noguerra (chanteuse, actrice, écrivaine & auteure de théâtre), Dominique Pinon (acteur).
Remarque : un film très beau visuellement mais dont le scénario n’est pas complètement abouti et qui souffre de grande longueurs.

* Mention spéciale du jury long métrage est remis à ChristopheDeroo pour SamWasHere
Remarque : un premier film du réalisateur qui livre une œuvre de genre vraiment intéressante.

* Prix du public de la compétition internationale du long métrage est remis à Mateo Gil pour Realive
Remarque : c’est bien la première fois que je ne suis pas d’accord avec un prix du public. Jeeg Robot a fini deuxième et franchement, j’ai trouvé Realive le film moins bon de la compétition…

Prix du jury de la compétition internationale du court métrage est remis ex-æquo à Ondrej Svadlena pour Time Rodent et Alex Gargot pour Amo
Jury 2016 : Serge Bromberg (producteur, réalisateur), Mathias Delplanque (musicien), Rafik Djoumi (journaliste culturel), Alanté Kavaïte (réalisatrice, scénariste), Aurélie Lebrun (éditrice).
Remarque : Time Rodent est vraiment original et bénéficie d’une très belle animation. Amo est réussi visuellement, mais ne convainc pas vraiment.

Prix du public de la compétition internationale du court métrage est remis à Alejandra Tomei pour Automatic Fitness
Remarque : un court métrage réussit et très drôle qui fait froid dans le dos.

Mention spéciale du jury de la compétition internationale du court métrage, prix de l’absurdité poétique est remis à Alberto Vasquez pour Decorado
Remarque : un court métrage sympathique, véritable ovni d’un réalisateur d’animé espagnol que j’apprécie beaucoup.

Prix Canal + de la compétition internationale du court métrage est remis à Veljko Popovic pour Planemo
Remarque : un très intéressant visuel mis au service d’une histoire pas complètement convaincante.

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Utopiales 2016 : Lundi 31 octobre



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