Vendeur : La critique
Vendeur est un film dual, qui permet aussi bien de se pencher sur les grands vendeurs arpentant les routes et allant de foire en foire que sur la relation peu aisée entre un père et son fils.
Le scénario se focalise sur un vendeur vedette, presque adulé sur les stands sur lesquels il se trouve et capable de faire de grands chiffres de ventes. Ce type de vendeur est sans arrêt sur les routes, passant de foires en évènements et en magasins. Toujours en mouvement, faisant le show en journée, passant la nuit en solitaire dans une chambre d’hôtel et éloigné de sa famille, ce genre de personnage intéressait fortement le réalisateur et co-scénariste Sylvain Desclous. Un tel personnage permet aussi bien de montrer des ventes bien maîtrisées, mais aussi la solitude et la pression ressentie par le vendeur. Outre ce volet très bien traité, c’est aussi la relation filiale qu’explore le réalisateur.
Car si le métier de vendeur est le ressort du film, les relations père-fils en sont le cœur. Aussi bien celle entre le vendeur et son père que celles qu’il a avec son propre fils suivant bientôt les traces, et les dérives, de son géniteur.
Ces passages sont d’ailleurs bien faits. L’alchimie entre le vendeur, Gilbert Melki, et son fils, Pio Marmai, est évidente et les deux personnages sont très bien interprétés par les comédiens. Mais si Pio Marmai incarne très bien l’évolution de ce jeune homme qui cherche un petit boulot, et devient un vendeur du même calibre que son père en passant d’un personnage gentil et sympathique à un véritable requin, c’est vraiment le jeu de Gilbert Melki qui retient l’attention.
En effet, ce dernier est omniprésent et réussi, souvent sans paroles, à montrer les forces et fêlures de l’homme qu’il joue. Son visage est notamment très expressif et sa seule présence permet de croire sans hésiter aux histoires qu’il débite pour remporter la vente.
C’est un premier film avec quelques longueurs, mais bien ficelé que livre Sylvain Desclous sur un sujet original et traité de façon intéressante, parfois à la limite du réalisme pour donner encore plus d’impact à l’histoire.
La musique est bien intégrée à l’œuvre et permet d’occuper l’espace de quelques scènes fortes desquelles les voix des divers protagonistes sont absentes.
Vendeur est un bon film intéressant qui présente une belle relation filiale et une véritable introspection d’un métier aussi bien attractif que très stressant. Avec une réalisation bien menée et des acteurs efficaces, l’œuvre est sympathique.
Plaisant et émouvant.
SYNOPSIS
Serge est l’un des meilleurs vendeurs de France. Depuis 30 ans, il écume les zones commerciales et les grands magasins, garantissant à ses employeurs un retour sur investissement immédiat et spectaculaire. Il a tout sacrifié à sa carrière. Ses amis, ses femmes et son fils, Gérald, qu’il ne voit jamais. Et sa santé. Quand Gérald vient lui demander un travail pour financer les travaux de son futur restaurant, Serge hésite puis accepte finalement de le faire embaucher comme vendeur. Contre toute attente, Gérald se découvre un don.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1 h 29
Titre original : Vendeur
Date de sortie : 04/05/2016
Réalisateur : Sylvain Desclous
Scénariste : Sylvain Desclous, Olivier Lorelle, Salvatore Lista
Interprètes : Gilbert Melki, Pio Marmai, Pascal Elso, Clementine Poidatz, Sara Giraudeau, Christian Hecq, Serge Livrozet, Damien Bonnard
Photographie : Emmanuel Soyer
Montage : Isabelle Poudevigne
Musique : Amaury Chabauty
Costumes : Elisa Ingrassia
Décors : Valérie Faynot
Producteur : Florence Borelly pour Sésame Films
Distributeur : Bac Films
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